RICHARD-WILLM (Pierre Richard, dit Pierre)
acteur français (Bayonne 1895 - Paris 1983).
Dans le cinéma des années 30, il est le séducteur type, adulé par ses admiratrices et déchiré par la critique, qui souligne sa grandiloquence, sa diction ampoulée, la gaucherie de sa mimique. Son prestige n'en souffre pas et lui-même, dans son excellent livre de souvenirs, avoue avoir été gêné par cette popularité. Grand, mince et blond, au visage un peu anguleux, il porte l'uniforme à ravir et joue les Russes blancs dans force films de l'avant-guerre. On le voit dans le Grand Jeu (J. Feyder, 1934) ; la Maison dans la dune (P. Billon, id.) ; Un carnet de bal (J. Duvivier, 1937) ; le Roman de Werther (M. Ophuls, 1938), où il trouve son meilleur rôle ; Entente cordiale (M. L'Herbier, 1939) ; la Piste du Nord (Feyder, 1942) ; la Duchesse de Langeais (J. de Baroncelli, id.) ; le Comte de Monte-Cristo (Robert Vernay, 1943). Après la guerre, il prend une retraite prématurée pour se consacrer au Théâtre du peuple, de Bussang. En 1975, il fait paraître le bilan de sa vie d'acteur sous le titre Loin des étoiles.
RICHEBÉ (Roger)
producteur, distributeur et cinéaste français (Marseille 1897 - Paris 1989).
Dans l'exploitation cinématographique depuis 1917 avec son père, il crée plusieurs salles. En 1930, il s'associe avec Pierre Braunberger pour fonder les Productions Braunberger-Richebé (1930-1933) puis avec Marcel Pagnol (Films Marcel Pagnol). Dès 1934, il fonde les Films Roger Richebé. Parmi les films qu'il produit : Kœnigsmark (M. Tournier, 1935), le Mort en fuite (A. Berthomieu, 1935), Voyage sans espoir (Christian-Jaque, 1943), Jean de la lune (M. Achard, 1948), le Salaire du péché (D. de La Patellière, 1956), Austerlitz (A. Gance, 1960), dont il est le conseiller technique. Il réalise lui-même : l'Agonie des Aigles (1934), l'Habit vert (1937), Prisons de femmes (1938), la Tradition de minuit (1939), Madame Sans-Gêne (1941), Romance à trois (1942), Gibier de potence (1952), les Amants de minuit (1953), Élisa (1957). En 1977, il fait paraître un livre de souvenirs : Au-delà de l'écran : 70 ans de la vie d'un cinéaste.
RICHTER (Ellen)
actrice autrichienne (Vienne 1893 - Düsseldorf, Allemagne, 1969).
Largement oubliée de nos jours, Ellen Richter connut néanmoins au cours des années 1915-1930 un succès d'envergure européenne. Découverte par Joe May qui lui offre un premier petit rôle dans Das Gesetz der Mine (1915) elle est une des actrices favorites du public allemand pendant la Première Guerre mondiale et interprète de nombreux films réalisés généralement par Richard Eichberg. L'influence du docteur Willi Wolff qu'elle épousera en 1922 est alors déterminante. Il écrit pour elle des scénarios pleins d'imagination où elle est tour à tour Catherine de Russie, une Japonaise, Marie Tudor, Madame Sans Gêne et met lui-même en scène Lola Montes (1922), Die Frau mit den Millionen (1923), Moral/Unmoral (1928), Das Geheimnis von Johannes Orth (1932). La carrière du couple est interrompue par la venue au pouvoir des Nazis. Will Wolff mourra en exil. Des années plus tard Ellen Richter reviendra en Allemagne, ignorée par un public versatile.
RICHTER (Hans)
peintre et cinéaste expérimental américain d'origine allemande (Berlin 1888 - Muralto, Locarno, Suisse, 1976).
D'abord expressionniste, il participe aux débuts de dada, en 1916, à Zurich. Il y rencontre Eggeling avec qui il se retire en 1918, près de Berlin, pour travailler à des « tableaux-rouleaux » qu'ils tentent, à partir de 1921, d'animer cinématographiquement. Il réalise alors Rhythmus 21, 23 et 25, où évoluent des formes géométriques. Filmstudie (1926) associe des vues réelles aux abstractions et les films suivants sont des semi-documentaires au montage fondé sur des analogies visuelles (Inflation, 1927 ; Rennsymphonie, 1928 ; Zweigroschenzauber, id. ; Alles dreht sich, alles bewegt sich, 1929). Sa meilleure réussite est Fantômes du matin (Vormittagsspuk, 1928), où, dans le plus pur esprit dada, ses personnages sont aux prises avec de facétieux chapeaux volants. Après 1930, il travaille à des documentaires de plus en plus engagés. Metall (1931-1933), sur une grève dans la métallurgie, est interrompu par l'arrivée de Hitler au pouvoir. Il émigre en 1941 à New York, où il enseigne le cinéma. Grâce à Peggy Guggenheim, il réalise entre 1944 et 1946 Rêves à vendre (Dreams That Money Can Buy), en couleurs et parlant, dont il confie des parties à Calder, Duchamp, Ernst, Léger et Man Ray, mais où l'on peine à retrouver l'esprit d'avant-garde des années 20 qu'il entend y célébrer et qu'il célèbre encore dans 8 × 8 et Dadascope, à la fin des années 50, ou dans ses écrits (Dada : art et anti-art, 1965).
RICHTER (Paul)
acteur allemand d'origine autrichienne (Vienne 1895 - id. 1961).
Le rôle de sa vie lui fut donné par Fritz Lang : c'est lui en effet qui incarna Siegfried, dans le premier volet des Nibelungen (1924). Sa blondeur, sa musculature en firent un temps le héros aryen par excellence. Il était apparu précédemment dans les diptyques des Docteur Mabuse (Lang, 1922) et des Tombeau hindou (J. May, 1921). On le reverra, toujours en fringant jeune premier, notamment dans le Nid d'aigles (A. Robison, 1925), le Champion du stade (Der König der Mittelstürmer, Fritz Freisler, 1929), Die Försterchristl (Friedrich Zelnik, 1931), Chanson immortelle (Das unsterbliche Lied, Hans Marr, 1934).
RICHTER (Robert)
[1899-1972], inventeur et industriel allemand dont le nom est indissociable de celui d'Auguste Arnold. ( ARNOLD [Auguste].)
RIEFENSTAHL (Helene Bertha Amalie, dite Leni)
actrice et cinéaste allemande (Berlin 1902).
C'est en partie grâce à sa première carrière, celle de danseuse, qu'elle arrive au cinéma. Arnold Fanck, l'homme qui a créé le film de montagne en tant que genre, lui confie le rôle féminin principal de la Montagne sacrée (1926). Il la dirige encore dans le Grand Saut (1927), l'Enfer blanc du Piz Palü (CO G. W. Pabst, 1929), Tempête sur le Mont-Blanc (1930), Ivresse blanche (1931) et S. O. S. Iceberg (1933). En 1932, elle produit, écrit et réalise la Lumière bleue (Das blaue Licht). Le film est fait en partie sous l'influence d'Arnold Fanck, tout en développant des aspects très symboliques et mystiques — un traitement dans lequel ne s'est pas reconnu Bela Balász, qui a collaboré au scénario et, a-t-on dit, à la réalisation.