VECCHIALI (Paul)
cinéaste français (Ajaccio 1930).
Diplômé de l'École polytechnique, il a été critique, notamment aux Cahiers du cinéma et à la Revue du cinéma. Acteur occasionnel, producteur de plusieurs longs métrages (le Soldat Laforêt, Guy Cavagnac, 1974 ; le Théâtre des matières, Jean-Claude Biette, 1976 ; les Belles Manières, Jean-Claude Guiguet, 1978), il est surtout connu comme un cinéaste au métier sûr. Dès ses premières œuvres (les Petits Drames, 1961 ; les Ruses du diable, 1965), il montre une originalité qui le marginalise quelque peu. En effet, sa manière d'aborder les sujets, le traitement technique et esthétique de ses films, son travail sur les acteurs, l'influence bressonienne et hitchkockienne qui se mêle à une nostalgie avouée du cinéma français des années 30 le maintiennent à mi-chemin de l'« ex »-Nouvelle Vague et du cinéma plus commercial. Il traite avec une certaine distance — ce qui lui ôte probablement l'adhésion du « grand » public dérouté par ce décalage voulu — de différents genres : la comédie, le romanesque, le fantastique quotidien, le mélodrame, voire la pornographie. Il est notamment l'auteur de l'Étrangleur (1970), Femmes femmes (1974), Change pas de main (1975), la Machine (1977), Corps à cœur (1979), C'est la vie (1981), En haut des marches (1983), Rosa la Rose, fille publique (1986), Encore/ Once More (1987), le Café des Jules (1989), Wonder Boy (1994), Zone franche (1996).
VEDETTARIAT.
Le star-system, né du cinéma, touche aujourd'hui de nombreux autres domaines que le cinéma : médias (radio, télévision) et activités qui, sur ces médias, peuvent donner lieu à spectacle (musique, sport, littérature, politique, etc.).
L'économie du cinéma continue, en bonne partie, de reposer sur la valeur commerciale d'un certain nombre de vedettes. Outre la disparition du culte mythique des stars d'autrefois, la différence majeure avec l'ancien star-system vient de ce que l'on trouve, dans les rangs de ces vedettes, non plus seulement des comédiens mais aussi des réalisateurs (Fellini, Bergman, Losey, etc.), des scénaristes ou dialoguistes, des musiciens, voire (dans les milieux les plus cinéphiles) des techniciens, par exemple des directeurs de la photographie.
VÉDRÈS (Nicole)
écrivain et cinéaste français (Paris 1911 - id. 1965).
Auteur de romans de qualité, elle se tourne vers le cinéma en 1947 avec un long métrage plein de nostalgie et d'humour, Paris 1900. Après le succès de ce pittoresque film de montage de vieilles bandes d'actualités, elle donne un second documentaire, La vie commence demain (1949). Dans le style du film-enquête, qui sera abondamment utilisé dans les émissions futures de télévision, cette dernière œuvre, qui surprend le public de l'époque, ne recueille guère son adhésion. Elle ne réalise plus ensuite que deux courts métrages, Amazone (1951) et Aux frontières de l'homme (1953), en collaboration avec Jean Rostand. Personnalité marquante de l'intelligentsia parisienne, elle a contribué avec talent au développement du film de montage. Plus tard, elle travaillera à la télévision pour une émission littéraire, Lecture pour tous.
VEGA (Pastor)
cinéaste cubain (La Havane 1940).
Après une formation théâtrale et surtout documentaire, il assume des responsabilités à l'Institut du cinéma et au festival de La Havane. Son premier long métrage de fiction, Retrato de Teresa (1979), interprété avec verve par son épouse Daisy Granados, lui vaut une réputation de hardiesse, preuve que les propos féministes n'étaient guère courants sous le « machisme-léninisme ». Par la suite, ses portraits féminins n'emportent plus la même adhésion (Habanera, 1984 ; Vidas paralelas, 1992, d'après un scénario de Zoé Valdés ; Las profecías de Amanda, 1999).
VEIDT (Conrad)
acteur et cinéaste britannique d'origine allemande (Berlin 1893 - Hollywood, Ca., 1943).
Formé à l'école de Max Reinhardt, il aborde le cinéma en 1917. Figure essentielle du mouvement expressionniste, il en incarne plus que tout autre comédien les tendances morbides, proposant une impressionnante galerie de pervers et de fous meurtriers : le somnambule Cesare du Cabinet du Dr Caligari (R. Wiene, 1919), Lucifer dans Satanas et le Dr Jekyll dans Der Januskopf (F. W. Murnau, 1920), le roi assassin de König Richard III (R. Oswald, 1922), Ivan le Terrible dans le Cabinet des figures de cire (P. Leni, 1924), le pianiste maudit dans les Mains d'Orlac (R. Wiene, 1925) ou Baldwin dans l'Étudiant de Prague (H. Galeen, 1926). Durant cette période, il réalise et interprète également Folie (Wahnsinn, 1920) et Lord Byron (id., 1922). Aux États-Unis de 1926 à 1929, il y incarne notamment Louis XI dans The Beloved Rogue (A. Crosland, 1927), le pitoyable Gwynplaine dans l'Homme qui rit (P. Leni, 1928) et le magicien Erik dans Erik le Grand (P. Fejos, 1929). Le parlant le ramène en Allemagne, où il est un éblouissant Metternich dans Le congrès s'amuse (E. Charell, 1931) ou le moine possédé par le mal de Raspoutine (A. Trotz, 1932). La montée du nazisme l'exile en Grande-Bretagne, avec son épouse juive, et il deviendra citoyen britannique en 1939. On l'y voit alors dans le Juif errant (The Wandering Jew, M. Elvey, 1934), Jew Süss (L. Mendes, 1934), Sous la robe rouge (V. Sjöström, 1937) et, en France, dans Tempête sur l'Asie (R. Oswald, 1938) ainsi que dans le Joueur d'échecs (J. Dréville, 1938). Revenu à Hollywood pour y achever le Voleur de Bagdad (L. Berger, T. Whelan et M. Powell, 1940) où il interprète le cruel vizir Jaffar, il y demeure et campe une série de « vilains » raffinés et de nazis démoniaques : Escape (M. LeRoy, 1940), Il était une fois (G. Cukor, 1941), Whistling in the Dark (S. Sylvan Simon, id.), la Rose blanche (G. Ratoff, id.), Nazi Agent (J. Dassin, 1942), Échec à la Gestapo (All Through the Night, V. Sherman, id.), Casablanca (M. Curtiz, 1943), Above Suspicion (R. Thorpe, id.).
VÉLEZ (Maria Guadalupe Velez de Villalobos, dite Lupe)
actrice américaine d'origine mexicaine (San Luis Potosí, Mexique, 1908 - Beverly Hills, Ca., 1944).
Danseuse, elle vient à Hollywood et débute avec éclat dans le Gaucho (F. Richard Jones, 1927), aux côtés de Douglas Fairbanks. Elle impose un personnage de Mexicaine pétulante, exubérante, au parler coloré et roucoulant, qui lui vaut le surnom de « Mexican Spitfire » (« le feu d'artifice mexicain »). Elle figure notamment dans The Squaw Man (Cecil B. De Mille, 1931), Rumba (The Cuban Love Song, W. S. Van Dyke, id.) et Kongo (W. Cowan, 1932). Elle a beaucoup de succès vers le début des années 40 dans la série intitulée Mexican Spitfire. Mais, à la suite d'une déception sentimentale, elle se suicide après que son maquilleur et son coiffeur l'ont parée à ravir.