POUVOIR SÉPARATEUR. (suite)
Transfert de modulation.
Les critères de pouvoir séparateur ou de pouvoir résolvant sont à manier avec prudence : un objectif de pouvoir séparateur relativement modeste peut donner une image plus agréable à voir qu'un objectif de pouvoir séparateur élevé, si le premier fournit une image peu détaillée mais aux détails bien contrastés et le second une image très détaillée aux détails peu contrastés, difficiles à distinguer. Ce phénomène est pris en compte par la notion moderne de « courbe de transfert de modulation », qui revient à tracer l'évolution du contraste local des détails — entre 100 p. 100 pour un contraste maximum et 0 pour un contraste nul — en fonction de la finesse des détails, exprimée en traits/mm. (Ces courbes restent du domaine du laboratoire. Pour la pratique usuelle, par exemple pour contrôler les objectifs ou les installations de projection, l'on continue d'employer les mires traditionnelles.)
Les films d'avant-guerre étaient tournés avec des objectifs et des films donnant une image de définition modérée (pas plus de 40 traits/mm sur les copies Technicolor, ce qui était d'ailleurs remarquable, vu la complexité du procédé) mais avec un bon contraste local des détails : leurs images continuent de nous paraître bonnes, et nettes, bien qu'elles contiennent sensiblement moins de détails que l'image d'un film contemporain. Au début des années 50, cette définition devint insuffisante lorsque, avec l'anamorphose, on étala l'image sur écran large, d'où l'apparition du format 70 mm, dont l'immense image était évidemment bien plus détaillée. (Une autre solution consistait à partir d'une image négative de grande dimension, donc détaillée. VISTAVISION.) Ce sont les progrès réalisés depuis lors, en pouvoir séparateur des objectifs et en pouvoir résolvant des films, qui ont conduit au mouvement inverse d'abandon progressif du 70 mm au profit du 35 mm Scope.