HAMMER FILMS,
compagnie de production britannique. En 1934, William Hammer a créé la Hammer Productions Ltd., mais ce n'est qu'en 1948 que la Hammer Films se met en marche pour lentement devenir la plus forte des compagnies de production que le cinéma britannique a connues. Vers le milieu des années 50, avec le succès populaire du Monstre (The Quatermass Experiment, V. Guest, 1955) et de Frankenstein s'est échappé (The Curse of Frankenstein, T. Fisher, 1957), la Hammer acquiert une réelle existence artistique, qui durera jusqu'au début des années 70. Le Monstre avait révélé qu'il se trouvait une excellente place à prendre pour le film fantastique. Le fabuleux succès de Frankenstein s'est échappé confirmait l'intuition et affirmait les caractéristiques de la Hammer. Presque exclusivement sous l'impulsion de Terence Fisher, la compagnie va revivifier les classiques du cinéma et de la littérature fantastique gothique (Frankenstein, Dracula, la momie, le loup-garou) en accentuant la composante violente et érotique, jusqu'alors jouée en sourdine, grâce souvent à une saisissante utilisation d'un chromatisme violent. L'âme de ce renouveau est Fisher, dont l'acuité visuelle et l'invention décorative dépassent les trucages parfois pauvres ou les anecdotes répétitives : il ne faut pas oublier que le principe de la Hammer était d'obtenir un bénéfice maximum pour un investissement minimum. D'où les décors réutilisés et les tournages brefs (25 jours en moyenne). Autour de Fisher, on trouve une belle équipe d'artisans : Jack Asher, chef opérateur ; James Bernard, musicien ; Philip Martell, orchestrateur ; Bernard Robinson, décorateur ; John Elder / Henry Younger (pseudonymes du producteur Anthony Hinds) et Jimmy Sangster, scénaristes. D'autres cinéastes emboîtent le pas à Fisher et signent eux aussi, dans une atmosphère de création effervescente, des réussites comme le Monstre, la Marque (Quatermass II, V. Guest, 1957) et surtout les Monstres de l'espace (Quatermass and the Pit, Roy W. Baker, 1967). Ces films élargissent les ambitions de la Hammer à la science-fiction, avec un retentissement non négligeable.
La baisse de succès de la compagnie s'explique de plusieurs manières. Une évidente saturation d'abord : talonnée par les imitations, la Hammer en est réduite à recourir systématiquement à une redondance dans la violence (le Retour de Frankenstein / Frankenstein Must Be Destroyed, Fisher, 1969) qui verse parfois dans le grotesque (les Cicatrices de Dracula / Scars of Dracula, R. W. Baker, 1970). De nouvelles compagnies puisent à de nouvelles sources d'inspiration (Amicus et ses films à épisodes) et, partant, accusent le caractère répétitif des productions Hammer. Enfin et surtout, la technologie grandissante, que dédaigne la Hammer, artisanale, fait accéder le genre horrifique et fantastique au rang des gros budgets (l'Exorciste / The Exorcist, W. Friedkin, 1973 ; la Malédiction / The Omen, R. Donner, 1976) : contre cela, la Hammer et son système sont impuissants, même si d'intéressantes tentatives soutiennent encore la qualité de la compagnie (la Fille de Jack l'éventreur / Hands of the Ripper, Peter Sasdy, 1972).
La Hammer est un îlot créatif qui a beaucoup fait pour dorer le blason d'un genre négligé en lui reconquérant un public et, à la longue, en lui suscitant la reconnaissance critique.
HAMMERSTEIN (Oscar II)
parolier américain (New York, N. Y., 1895 - Doylestown, Pa., 1960).
Il est un des grands noms du monde musical de Broadway, plus encore que d'Hollywood. Parolier de Show Boat (porté à l'écran en 1929 par Harry Pollard, en 1936 par James Whale et en 1951 par George Sidney), de Oklahoma (F. Zinnemann, 1955), du Roi et moi (W. Lang, 1956) ou de la Mélodie du bonheur (R. Wise, 1965), il écrivit directement pour l'écran les lyrics des chansons de la Furie de l'or noir (R. Mamoulian, 1937) et de State Fair (W. Lang, 1945). L'auteur de la fameuse chanson Ol'Man River a fait équipe avec des compositeurs comme George Gershwin, Jerome Kern et Richard Rodgers.
HAMMETT (Dashiell)
écrivain et scénariste américain (St. Mary's County, Md., 1894 - New York, N. Y., 1961).
Détective, puis illustre romancier qui donna ses lettres de noblesse au policier américain, Dashiell Hammett a vécu à Hollywood avec une certaine paresse. Il s'est contenté d'autoriser les adaptations de ses romans, en surveillant le travail du plus loin possible. Son style de dialogue est si cinématographique, dans sa concision et sa musicalité sèche, qu'il passe généralement l'écran tel quel, de sorte que des films comme le Faucon maltais (R. del Ruth, 1931 ; J. Huston, 1941) ou la Clé de verre (F. Tuttle, 1935 ; S. Heisler, 1942), de qualités si disparates, portent tous la marque de Dashiell Hammett. Seul l'Introuvable (W. S. Van Dyke, 1934) trahit son univers en l'édulcorant. Ses seules contributions directes au cinéma, le scénario original des Carrefours de la ville (R. Mamoulian, 1931) et son adaptation de la pièce de Lillian Hellman Watch on the Rhine (Quand le jour viendra, H. Shumlin, 1943), sont assez peu typiques de sa manière, et la réussite du premier film est à imputer sans doute à Mamoulian seul. Cela dit, ne serait-ce que par l'influence considérable qu'il a exercée sur le cinéma policier américain, Dashiell Hammett est l'un des écrivains importants dont Hollywood a pu inscrire le nom sur ses tablettes (en 1977, Jason Robards Jr. joue le rôle d'Hammett dans le film de Fred Zinnemann : Julia).
HAMMOND (Dorothy Katherine Standing, dite Kay)
actrice britannique (Londres 1909 - Brighton 1980).
Fille de l'acteur sir Guy Standing, elle débute à Hollywood, où elle joue avec Gloria Swanson dans The Trespasser (E. Goulding, 1929) et sous la direction de Griffith dans Abraham Lincoln (1930). Un retour en Angleterre et quelques rôles cinématographiques sans importance l'orientent vers la scène. Forte de cette expérience, elle fait une création délicieuse de fantôme élégant dans L'esprit s'amuse (D. Lean, 1945), son meilleur film. Depuis lors, et jusqu'en 1961, et, sauf son apparition dans la Fille à la balançoire (R. Fleischer, 1955), sa carrière perd tout intérêt.