MURRAY (Charles, dit Charlie)
acteur américain (Laurel, Ind., 1872 - Los Angeles, Ca., 1941).
La Biograph utilise ses dons de comique de vaudeville, qu'il a montrés sur scène, dès 1912. À ces petits films vite faits succèdent les « Keystone Comedies » où Murray tient le rôle de Hogan. Au comique burlesque, il apportera des nuances de caractère et, dans ses dernières années, un paternalisme malicieux — il a un peu l'incroyable trogne, mais heureusement estompée, de W. C. Fields. Après l'Idole du village (A Small Town Idol, Erle C. Kenton, 1921), il incarne le magicien dans The Wizard of Oz, aux côtés de l'acteur-cinéaste Larry Semon (1925) ; son succès lui vaut souvent le rôle-titre : McFadden's Flat (Richard Wallace, 1927) ; The Life of Riley (W. Beaudine, id.). On peut encore citer Irene (Alfred E. Green, 1926) et la série, qui débute cette même année à Universal, où il tient le rôle de Kelly avec, dans celui de Cohen, George Sidney. Ces comédies acquièrent une réelle popularité en mariant les caractères juifs et irlandais ; la plus réussie est peut-être The Cohens and Kellys in Hollywood (John Francis Dillon, 1932), avec Boris Karloff, Lew Ayres, June Clyde et... Tom Mix. La dernière est dirigée en 1933 par George Stevens. Charlie Murray a cessé de tourner en 1938.
MURRAY (Don)
acteur américain (Los Angeles, Ca., 1929).
Né dans une famille de professionnels du spectacle, il s'illustre pour la première fois à Broadway, en 1951, dans la Rose tatouée. Joshua Logan le remarque dans The Skin of Our Teeth et parraine ses débuts à l'écran dans Bus Stop (1956). Pendant les dix années qui suivent, il incarne des héros modestes, naïfs et tourmentés, sous la direction de Delbert Mann (la Nuit des maris, 1957), Fred Zinnemann (Une poignée de neige, 1957), Richard Fleischer (Duel dans la boue, 1959), Otto Preminger (Tempête à Washington, 1962) et Robert Mulligan (le Sillage de la violence, 1965), avant de consacrer l'essentiel de son activité à la télévision.
Ses convictions religieuses lui inspireront aussi des films édifiants comme : le Mal de vivre (I. Kershner, 1961, coproduit et coécrit sous le nom de Don Deer), One Man's Way (D. Sanders, 1964) et The Cross and the Switchblade (1970), dont il est le coscénariste et qu'il réalise.
MURRAY (James)
acteur américain (New York, N. Y., 1901 - Hudson River, N. Y., 1936).
Après une carrière assez brève, il sombre dans l'alcoolisme ; puis, accident ou suicide, il se noie dans l'Hudson. Mais l'aura de ce garçon du Bronx, qui le fait choisir par King Vidor pour être John, le « un dans la foule », de son premier grand film, lui survit. Quarante ans après la Foule (1928), Vidor nourrit encore l'espoir, déçu, de tourner le scénario qu'il a écrit pour faire revivre son souvenir, sous le titre The Actor. Murray doit aussi être cité pour The Shakedown (W. Wyler, 1929).
MURRAY (Marie Adrienne Koenig, dite Mae)
actrice américaine (Portsmouth, Va., 1885 - North Hollywood, Ca., 1965).
Ancienne danseuse, elle possède un art du mouvement qui lui sert dès ses débuts cinématographiques en 1915 face à Wallace Reid. Célèbre pour sa petite bouche pincée qu'elle met à la mode, elle réussit une carrière prestigieuse pendant le muet, souvent dirigée par un de ses maris, Robert Z. Leonard (A Mormon Maid, 1917 ; Jazzmania, 1923 ; Circe the Enchantress, 1924). Mais on retiendra essentiellement The Dream Girl (C. B. De Mille, 1916), où sa grâce de ballerine était particulièrement en évidence, et bien sûr la Veuve joyeuse (E. von Stroheim, 1925), qui jouait avec une certaine perversité de son charme de poupée légèrement vulgaire. En fait, elle ne garda pas un bon souvenir de Stroheim, à qui elle devra cependant sa place dans la postérité. Son passage au parlant fut catastrophique : deux films, au demeurant très honorables, de Lowell Sherman (Bachelor Apartmentet High Stakes, en 1931) révélèrent une piètre actrice aux trémolos et gesticulations ridicules. Elle se retira donc jusqu'en 1951, où elle reparaît (ce sera sa dernière prestation) dans Rudolph Valentino, le grand séducteur (Valentino, Lewis Allen, 1951).
MURÚA (Lautaro)
acteur et cinéaste argentin d'origine chilienne (Tacna 1925 - Madrid, Espagne 1995).
Il débute sur les planches et à l'écran dans son pays natal, lorsque les Argentins colonisent pratiquement le cinéma chilien : El paso maldito (Fred Matter, 1949) ; Esperanza (Francisco Mugica et Eduardo Boneo, id), La hechizada (Alejo Alvarez, 1950), Surcos de sangre (H. del Carril, id.), Llampo de sangre (Enrico de Vico, 1954). Installé à Buenos Aires, il épanouit son talent de comédien et accède à la popularité, grâce notamment à une série de films de Leopoldo Torre Nilsson, dont il devient une des figures préférées : Graciela (1956), la Maison de l'ange (1957), El secuestrador (1958), la Chute (1959), Fin de fête (1960), l'Œil de la serrure (1964), Los traidores de San Angel (1967), Martín Fierro (1968), El Santo de la Espada (1970). Il joue aussi dans Detrás de un largo muro (L. Demare, 1959), Tres veces Ana (David José Kohon, 1961), Pajarito Gomez (R. Kuhn, 1965), la Boutique (L. G. Berlanga, 1967), Invasion (H. Santiago, 1968). Leopoldo Torre Rios, pour qui il interprète Aquello que amamos (1959), l'encourage à passer à la mise en scène. Shunko (1960), d'après Jorge Abalos, son premier film, le place d'emblée en tête du peloton du nuevo cine, avec une sensibilité sociale très personnelle. Après avoir ainsi fait le portrait d'un instituteur rural de Santiago del Estero, il se tourne vers les bas-fonds de la métropole (Alias Gardelito, 1961, d'après Bernardo Kordon). Suit un remake de Un guapo del 900 (1971), que Torre Nilsson avait filmé dix ans auparavant, puis il revient à une description à la fois réaliste et lyrique de Buenos Aires, autour d'un personnage de jeune paumée, la Raulito (1974), tiré de la chronique judiciaire. Il s'exile en Espagne à la suite de l'instauration d'une nouvelle dictature militaire en Argentine (1976-1983) et poursuit sa carrière des deux côtés de l'Atlantique. Il interprète notamment La muchacha de las bragas de oro (V. Aranda, 1979), Gracias por el fuego (Sergio Renán, 1983), No habrá más penas ni olvido (H. Olivera, id.), Pobre mariposa (R. de la Torre, 1985), Tangos, l'exil de Gardel (F. Solanas, id.), Yo la peor de todas (M. L. Bemberg, 1991), Un muro de silencio (Lita Stantic, 1993), et met en scène Cuarteles de invierno (1984), d'après Osvaldo Soriano.