BARRETO (Luiz Carlos)
producteur et chef opérateur brésilien (Sobral, Ceará, 1929).
Ancien photographe de presse, il est l'auteur de l'argument de l'Attaque du train postal (R. Farias, 1962) et le directeur de la photographie de deux œuvres fondamentales du Cinema Novo : Sécheresse (N. Pereira dos Santos, 1963) et Terre en transes (G. Rocha, 1967). Devenu producteur, il est l'homme clé de la Difilm, la maison de distribution fondée par les nouveaux cinéastes, obtenant les plus grands succès au box-office : Dona Flor et ses deux maris (1976), mis en scène par son fils Bruno Barreto, vu par dix millions de personnes, a battu les records de fréquentation des films brésiliens, n'étant devancé que par les Dents de la mer (S. Spielberg, 1975), avec plus de douze millions de spectateurs au Brésil. Embrafilme, l'entreprise mixte dont cet ancien stratège du Cinema Novo possède les rares actions privées, favorise une certaine concentration de la production. Barreto se situe parmi les grands producteurs, à côté de Oswaldo Massaini, Jarbas Barbosa, Alvaro Pacheco, Walter Clark. Il a produit (seul ou avec d'autres), notamment, des œuvres de Joaquim Pedro de Andrade, Glauber Rocha, Carlos Diegues, Nelson Pereira dos Santos, Bruno Barreto, Eduardo Escorel, Roberto Santos, Walter Lima Jr, ainsi que de son second fils, Fabio Barreto (O quatrilho, 1995).
BARRETO (Victor Lima)
cinéaste et scénariste brésilien (Casa Branca, São Paulo, 1906 - Campinas, id., 1982).
Il est le plus prestigieux réalisateur de la Vera Cruz (1949-1954), cette tentative de transplantation du modèle des studios hollywoodiens qui se solda par un fiasco artistique et financier. Il s'initie au cinéma au début des années 40, en tournant des courts métrages. Suivent deux documentaires : Painel (1951), sur une peinture murale de Portinari, et Santuário (1952, primé à Venise l'année suivante), sur les statues religieuses de l'Aleijadinho. Un long métrage, O Cangaceiro (1953), seul succès critique et public de la Vera Cruz, prétend élever le banditisme du Nordeste au niveau d'un mythe cinématographique, à force de chevauchées et d'action inspirées du western, d'une abondante musique folklorique, mais sans référence sociale, géographique ou historique permettant de situer le phénomène. Victime de son propre succès, Lima Barreto ne mène plus à son terme que A Primeira Missa (1961), tristement académique. Son scénario Quelé do Pajéu a été repris et mis en scène par Anselmo Duarte en 1970.
BARROS (José Leitão de)
cinéaste portugais (Lisbonne 1896 - id. 1967).
Peintre, journaliste, auteur de pièces de théâtre, il se joint en 1918 au groupe de la Lusitania Film. Il introduit le cinéma parlant au Portugal en tournant en 1931 la Severa (A Severa) et anime le mouvement qui conduira à la création de la Tóbis Portuguesa. Parmi ses autres films, il convient de citer : Maria do Mar (1930) et Lisboa, Crónica Anedótica (id.), deux essais documentaires de grande qualité, les Pupilles de M. le Recteur (As Pupilas do Senhor Reitor, 1935), Marie Coquelicot (Maria Papoila, 1937), la Véranda des rossignols (A Veranda dos Rouxinóis, 1939), Ala-arriba (1942), Inês de Castro (1945), Camoens (Camões, 1946) et Tempête merveilleuse (Vendaval Maravilhoso, 1949).
BARROS (Luiz de)
cinéaste et producteur brésilien (Rio de Janeiro 1893 – id. 1981).
Il est l'un des réalisateurs les plus prolifiques de toute l'histoire du cinéma brésilien : entre 1914 (A Viuvinha, inédit) et 1977 (Ele, Ela, Quem ?), sa filmographie approche la centaine de titres. À l'époque du muet, il tourne aussi bien des mélodrames urbains ou ruraux que des comédies légères ou des actualités (il a été parfois son propre chef opérateur). Le protagoniste de Perdida (1915) était joué par Leopoldo Froes, principale vedette masculine du théâtre de l'époque. Il fait à l'occasion une incursion dans les adaptations de classiques de la littérature romantique, très prisées alors (Ubirajara, 1919, d'après José de Alencar) et dans les films érotiques « réservés aux messieurs » (Depravação, 1926 ; Messalina, 1930). Il signe le premier film brésilien entièrement sonorisé, Acabaram-se os Otários (1929), début d'un duo comique populaire, Genésio Arruda et Tom Bill. Il devient spécialiste de la comédie musicale, bientôt figée dans les conventions de la chanchada, dont le tournage est souvent bâclé en quelques jours. Mais ses projets plus sérieux (O Cortiço, 1946, d'après un roman d'Aluízio de Azevedo), ses films à la gloire des militaires brésiliens (Por um Céu de Liberdade, 1961) ne valent pas mieux. Il a publié un livre de souvenirs anecdotiques (Minhas Memórias de Cineasta, éd. Artenova et Embrafilme, Rio de Janeiro, 1978).
BARRY (John)
musicien britannique (York 1933).
Il débute par le jazz, en dirigeant une petite formation, The John Barry Seven. Ses premières partitions pour le cinéma, au début des années 60, en portent la marque. Le succès vient très vite, puisque dès 1961 John Barry est amené à composer la musique du deuxième James Bond, Bons Baisers de Russie (T. Young, 1963). Il travaille avec les cinéastes britanniques à succès, dans les genres les plus divers (John Guillermin, Bryan Forbes, Guy Hamilton, Terence Young) mais, à partir de 1965, une partie importante de sa carrière s'effectue aux États-Unis. Il est amené le plus souvent à composer les musiques « mémorisables » de productions à gros budget (Un lion en hiver, A. Harvey, 1968 ; Boom, J. Losey, id. ; Macadam Cowboy, J. Schlesinger, 1969 ; King Kong, J. Guillermin, 1976), sans trop se soucier des nuances. Un James Bond digne de ce nom ne se conçoit pas sans lui (de Goldfinger, G. Hamilton, 1964 à Tuer n'est pas jouer The Living Dayligths, John Glen, 1987). Au cours des années 80 on voit son nom apparaître au générique de Peggy Sue s'est mariée (F. F. Coppola, 1986) mais sa collaboration à Out of Africa (S. Pollack, 1984) aura des répercussions plus profondes. En effet, les accords symphoniques de Barry enveloppent à ravir les frémissements des amoureux Meryl Streep et Robert Redford. Depuis cette réussite John Barry est souvent sollicité pour accompagner des histoires romantiques comme les Amants du nouveau monde (The Scarlet Letter, R. Joffé, 1995) ou Au cœur de la tourmente (Swept from the Sea, Beeban Kidron, 1998). Quelle que soit la qualité du film, l'engagement et la sincérité du musicien, malgré quelques facilités, paraissent incontestables.