SGANZERLA (Rogério)
cinéaste brésilien (Joaçaba, Santa Catarina, 1946).
Critique de cinéma, puis initiateur de l'underground local, avec Júlio Bressane. O Bandido da Luz Vermelha (1968) place São Paulo à la pointe de la contestation et de la remise en cause des formes de récit classiques, aussi bien que des options empruntées par le Cinema Novo. Cette réussite restera inégalée par la suite, comprenant notamment A Mulher de Todos (1969), Copacabana mon amour (1970), Sem Essa Aranha (id.), Abismo (1978), Nem Tudo É Verdade (1986), Tudo é Brasil (1998).
SHAH (Naseeruddin)
acteur indien (Barabanki, Uttar Pradesh, 1950).
Après des études à l'École Nationale d'Art Dramatique de Delhi et à l'Institut Indien du Cinéma et de la Télévision, il débute au cinéma en 1975 dans ‘ l'Aube ’ de Shyam Benegal dont il deviendra l'acteur fétiche (‘ le Barattage ’, 1976 ; ‘ le Rôle ’, 1976 ; ‘ Un vol de pigeons ’, 1978 ; Mandi, 1984 ; Trikaal, 1985). Comédien charismatique et cultivé, Naseeruddin Shah fait souvent preuve d'une grande exigence dans le choix de ses rôles. Vedette prisée du cinéma indien d'auteur, il a tourné notamment avec Saeed Mirza (Pourquoi Albert Pinto se met en colère [Albert Pinto Ko Gussa Kyon Aata Hai], 1980), Mrinal Sen (les Ruines, 1984 ; Genesis, 1986), Govind Nihalani (‘ le Cri du blessé ’ [Aakrosh], 1980 ; Ardh Satya, 1983 ; Party, 1984), Ketan Mehta (Un conte populaire [Bhavni Bhavai], 1980 ; Holi, 1984), Vijaya Mehta (Pestonjee, 1988), Girish Kasaravalli (Mane, 1990). Plusieurs fois récompensé en Inde, il a obtenu le prix d'interprétation au Festival de Venise en 1985, pour son rôle d'« intouchable » dans Paar de Goutam Ghose.
SHAHANI (Kumar)
cinéaste indien (Larkana, Sind [auj. Pakistan], 1940).
Ancien étudiant du Film and Television Institute de Poona, stagiaire dans Une femme douce de Robert Bresson, il réalise, de retour en Inde, plusieurs courts métrages avant de donner, avec ‘ le Miroir de l'illusion ’ (Maya Darpan, 1972), une œuvre importante du nouveau cinéma indien. Récit de la tentative de libération d'une jeune fille écrasée par les traditions rigides de son milieu, ce film ambitieux combine avec bonheur deux approches bien différentes : l'analyse marxiste qui relie cette héroïne trop seule à son époque, et l'expression épique, mais laïcisée, de mythes anciens, qui gouverne, outre certaines séquences oniriques, toute l'utilisation de la couleur. Si l'influence de Bresson est sensible, le film reste original et profondément indien. Malheureusement très peu montré, il vaut à son auteur une tenace réputation d'élitisme, alors que l'accent est mis en Inde sur la nécessité de communiquer lisiblement. Ce n'est que douze ans plus tard qu'il peut entreprendre son deuxième long métrage, Tarang (1984), analyse de la bourgeoisie indienne capitaliste. En 1988, il achève Khayal Gatha, un film inspiré par la musique classique séculaire de l'Inde, projet qu'il caressait sans parvenir à le réaliser depuis 1975, en 1990 réalise Kasba, une transposition de l'univers de Tchekhov dans l'Inde contemporaine, en 1991, Bhavantarana, documentaire mi-fictionnel sur la danse odissi et, en 1996, Char Adhyay, d'après Tagore. Langue hindi.
SHAMROY (Leon)
chef opérateur américain (New York, N. Y., 1901 - Los Angeles, Ca., 1974).
Après avoir travaillé en laboratoire, puis à des films expérimentaux, il collabore au Hollywood de Fejos (1928) et à un film de Flaherty qui brûlera (Acoma, the Sky City, id.). Il aime les ombres, les contrastes et la netteté des contours. De 1933 à 1940, il concourt aux images brillantes de la Paramount, notamment pour les films de Claudette Colbert. Il est un des premiers à utiliser le zoom, dès 1935 (Mondes privés, G. La Cava), et s'inspire du style de Cartier-Bresson pour J'ai le droit de vivre (F. Lang, 1937). À partir de 1940, à la Fox, il photographie l'âpre bariolage des comédies musicales d'un Walter Lang, aussi bien que les harmonies vivaces des œuvres de King. Son goût de la lumière mesurée est sensible dans Ambre (O. Preminger, 1947) ; ses hardiesses chromatiques éclatent dans Péché mortel (J. M. Stahl, 1946) ou Papa longues jambes (J. Negulesco, 1955). Il reste à l'aise dans des superproductions aussi différentes que Porgy and Bess (Preminger, 1959), Cléopâtre (J. L. Mankiewicz, 1963) ou la Planète des singes (F. Schaffner, 1968). Il a obtenu quatre Oscars.
SHANGGUAN YUNZHU (Wei Junluo, dite)
actrice chinoise (Jiangyin 1920 - 1968).
Elle débute au cinéma à 21 ans dans la Rose flétrie (Meigui piaoling, Wu Wenzhao et Wen Yimin, 1941) et interprète pendant les années 40 et 50 de nombreux rôles (jeunes premières coquettes, joyeuses villageoises, malheureuses jeunes filles contraintes à se prostituer, ménagères modèles, divas confrontées au viellissement et à la versabilité du public) qui lui apportera une place de premier plan aussi bien à l'écran ou à la scène. Parmi ses films citons ‘ Ce n'était qu'un rève ’ (Tiantang chunmeng, Tang Xiaodan, 1947), ‘ Enfants d'une époque tumultueuse ’ (Luanshi ernü, Cheng Bugao, 1947), ‘ les Larmes du Yang-tsé ’ (Zheng Junli et Cai Chusheng, 1947), ‘ Professeur Den ’ (Xiwang zai renjian, Shen Fu, 1949), ‘ Corbeaux et moineaux ’ (Zheng Junli, id.) ‘ l'Arbre mort reprend vie ’ (Zheng Junli, 1961), Printemps précoce (Xie Tieli, 1963), Sœurs de scène (Xie Jin, 1964). Victime de la Révolution culturelle, elle se suicida en 1968.
SHANTARAM (Rajaram Vankudre, dit V.)
cinéaste, producteur et acteur indien (Kolhapur, Maharashtra, 1901 - Bombay 1990).
Autodidacte, marqué dans sa jeunesse par les films de Phalke, il est formé par Baburao Painter. Avec quatre partenaires, il fonde en 1929 la Prabhat Film Company à Kolhapur et s'installe, à partir de 1933, à Poona dans de vastes studios. En 1941, il fonde sa propre maison de production à Bombay, la Rajkamal Kalamandir. Entre 1927 et 1967, il réalise plus de quarante films. Ceux de la période Prabhat sont les plus marquants, représentatifs d'un véritable cinéma régional lié à la culture marathe et de l'esprit d'équipe d'une grande maison de production. Ce sont des films mythologiques et de dévotion, mais aussi des films sur des problèmes sociaux contemporains. Dès cette époque, Shantaram réalise des doubles versions, en marahi et en hindi. Son succès lui permet d'acquérir une dimension nationale mais, dans la seconde partie de sa carrière, ses œuvres ont quelque peu perdu de leur authenticité première. Il reste néanmoins une figure légendaire du cinéma indien. Parmi ses films : Udaykal (1930, en maraṭhi), ‘ le Roi d'Ayodhya ’ (Ayodhyecha Raja, 1932, en marahi et hindi), ‘ Flamme éternelle ’ (Amar Jyoti, 1936, en hindi), ‘ l'Inattendu ’ (Duniya Na Mane‘ Kunku, 1937, en maraṭhi et hindi), ‘ La vie est pour les vivants ’ (Admi, 1939, en hindi), ‘ le Voyage du Dr Kotnis ’ (Dr Kotnis Ki Amar Kahani, 1946, en hindi), Dahej (1950), Jhanak Payal Baaje (1955, en hindi), Do Aankhen Borah Haath (1957, en hindi), Stree (1962, en hindi), Chaani (1977, en hindi et maraṭhi).