Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
L

LOOPING.

Mot anglais pour mise en boucle [ DOUBLAGE.]

LOOS (Anita)

romancière, dramaturge et scénariste américaine (Sisson, Ca., 1888 - New York, N. Y., 1981).

De 1912 à 1917, elle écrit des comédies pour Mary Pickford puis Douglas Fairbanks, réalisées par D. W. Griffith et surtout John Emerson, qu'elle épouse en 1919 et qui collaborera régulièrement avec elle. La gloire lui vient en 1925 avec son roman Les hommes préfèrent les blondes, immédiatement adapté à la scène et qui sera porté à l'écran par Malcolm St. Clair (1928) et Howard Hawks (1953). Elle-même écrit aussi de nombreux scénarios, en particulier pour des films de Jean Harlow (la Belle aux cheveux roux [J. Conway], 1932 ; Riffraff [W. Ruben], 1936 ; Saratoga [Conway], 1937), pour le San Francisco (1936) de W. S. Van Dyke et pour deux comédies de Cukor : Femmes (1939) et Suzanne et ses idées (1940). On lui doit aussi plusieurs volumes de souvenirs (A Girl Like I, 1966 ; Kiss Hollywood, Good bye, 1974 ; Cast of Thousands, 1977).

LOOS (Theodor)

acteur allemand (Zwingerberg, 1883- Stuttgart, 1954).

Il débute au cinéma dès 1912 mais ne rencontre son premier vrai grand rôle qu'en 1924 dans les Nibelungen de Fritz Lang (rôle du roi Gunther). Le même fera de lui le commissaire tiré à quatre épingles de M le maudit (1931). On le voit notamment dans : Atlantik (1929), de Dupont ; 1914 de Richard Oswald (1931) ; Ariane (1932) de Paul Czinner ; Das Mädchen Johanna (1935) de Gustav Ucicky ; Robert Koch (1939) de Hans Steinhoff ; le Juif Süss (1940) de Veit Harlan ; Kora Terry (id.) de G. Jacoby ; Rembrandt (1942) de Steinhoff. Ayant interprété plus de quatre-vingts rôles à l'écran, il ne se consacrera plus qu'au théâtre au lendemain de la guerre.

LOPES (Fernando Lopes Marques, dit Fernando)

cinéaste portugais (Alvaiázere 1935).

D'origine modeste, il s'intéresse d'abord au cinéma comme spectateur assidu de ciné-clubs pendant les années 50, puis comme assistant de Baptista Rosa sur deux courts métrages en 1958-59. En 1959, il part avec une bourse d'études pour Londres, où il apprend la pratique de la mise en scène, notamment avec Karol Reisz et Clive Donner. Ses vrais débuts de cinéaste datent de 1964, année où il réalise Belarmino, une expérience réussie dans la lignée du cinéma-vérité. Années difficiles où une nouvelle génération de réalisateurs tente d'imposer un « nouveau cinéma » en surmontant d'innombrables problèmes matériels. Lopes commence le tournage d'Une abeille sous la pluie (Uma Abelha na chuva) en 1968, mais le film ne sera définitivement monté qu'en 1971. Il est en 1970 le premier responsable du Centro Português de Cinema, nouvellement créé à Lisbonne. De 1973 à 1975, il dirige la revue Cinéfilo. Il est l'auteur de plusieurs courts métrages et travaille pour la RTP (Radio Télévision portugaise). Il signe successivement Nos por Cá Todos Bem, Crónica dos Bons Malandros (1982), Matar Saudades (1987) et le Fil du rasoir (O Fio do Horizonte, 1993), interprété par Claude Brasseur et Andrea Ferréol. En 2001 il signe O Delfim d'après un récit de José Cardoso Pires.

LÓPEZ VÁZQUEZ (José Luis)

acteur espagnol (Madrid 1922).

Il débute sous d'excellents auspices : Berlanga (Novio a la vista, 1953 ; Los jueves, milagro, 1957 ; Plácido, 1961) et Ferreri (El pisito, 1958  ; El cochecito, 1960). Puis ce petit bonhomme, au regard mi-hagard et mi-interloqué, devient la vedette la plus populaire du comique salace, sous-genre prolifique durant la période de décompression de la censure. Quelques prestations, y compris dramatiques, rappellent qu'il peut être un excellent comédien, à condition de le sortir de ses personnages caricaturaux habituels. Ces performances sont dues notamment à Carlos Saura (Peppermint frappé, 1967 ; le Jardin des délices, 1970 ; la Cousine Angélique, 1973), mais aussi à Pedro Olea (El bosque del lobo, 1970), à Jaime de Armiñán (Mi querida señorita, 1971 ; Mi General, 1986), à George Cukor (Voyage avec ma tante, 1972), à Manuel Gutiérrez Aragón (Habla mudita, 1973), à Antonio Drove (La verdad sobre el caso Savolta, 1979), à Mario Camus (La colmena, 1982) ou à Josefina Molina (le Marquis d'Esquilache [Esquilache], 1989).

LOREN (Sofia Scicolone, dite Sophia)

actrice italienne (Rome 1934).

Après une enfance vécue à Pozzuoli dans la banlieue de Naples avec sa mère et sa sœur, elle participe en 1949 à deux prix de beauté, et débute à Cinecittà, avec sa mère, comme figurante dans le colossal Quo vadis ? (M. LeRoy, 1951). Elle travaille dans les photos-romans sous le nom de Sofia Lazzaro, et avec le même nom apparaît dans onze mélodrames et comédies populaires, dont : Cuori sul mare (Giorgio Bianchi, 1950) ; Era lui... sì ! sì ! (Vittorio Metz et Marcello Marchesi, 1951) ; l'Héritier de Zorro (M. Soldati, 1952) ; la Traite des blanches (L. Comencini, id.) ; La favorita (Cesare Berlacchi, id.). Elle adopte enfin le nom de Sophia Loren dans Sous les mers d'Afrique (Africa sotto i mari, Giovanni Roccardi, 1953), un film d'aventures exotiques qui révèle sa beauté de brune opulente. Après un rôle dans un film d'opéra, Aida, de Clemente Fracassi (id.), elle est remarquée par le producteur Carlo Ponti, qui l'engage et la « lance » dans une série de films : la comédie du débutant Mauro Bolognini, Ci troviamo in galleria (1953) ; une autre comédie à grand succès, les Gaietés de la correctionnelle (Un giorno in pretura, Steno, id.), le musical Carrousel fantastique (Ettore Giannini, 1954), et un épisode de Quelques pas dans la vie (A. Blasetti, id.). Le rôle érotique qu'elle accepte dans la farce historique Deux Nuits avec Cléopâtre (Due notti con Cleopatra, M. Mattoli, 1953) est resté célèbre par l'exhibition de ses seins nus et... provocants. Ponti, Zavattini, De Sica lui créent ensuite un personnage à sa mesure dans l'épisode Pizze a credito de l'Or de Naples (1954) : elle est la « pizzaiola » vulgaire et séduisante qui aguiche les hommes ; son mythe sexuel s'affirme déjà avec une force extraordinaire et elle rivalise avec l'autre diva de l'époque, Gina Lollobrigida. Dorénavant, Carlo Ponti et elle programment consciemment sa carrière rapide de star ; elle se transforme de plus en plus en élégante beauté néoclassique exploitable sur tous les marchés du monde et non seulement en Italie. Ses films suivants la voient répéter un personnage devenu populaire : la Fille du fleuve (Soldati, 1955) ; Dommage que tu sois une canaille (Blasetti, id.), où elle forme, avec Marcello Mastroianni, un couple qui « fonctionne » merveilleusement ; le Signe de Vénus (D. Risi, id.) ; Par-dessus les moulins (M. Camerini, id.), à nouveau avec Mastroianni ; Pain, amour, ainsi soit-il (Risi, id.), où elle se substitue à sa rivale Lollobrigida, à côté de De Sica, dans le énième avatar de cette série populaire ; la Chance d'être femme (La fortuna di essere donna, Blasetti, id.), encore aux côtés de Mastroianni, qu'elle retrouvera plus tard. Après son mariage au Mexique avec Carlo Ponti, sa carrière hollywoodienne commence par un spectaculaire film de guerre de Stanley Kramer, Orgueil et Passion (1957), et se poursuit par deux films d'aventures : Ombres sur la mer (J. Negulesco, id.) et la Cité disparue (H. Hathaway, id.). Elle change de style et de rôle dans certains mélodrames passionnels : le Désir sous les ormes (D. Mann, 1958) ; la Clé (C. Reed, id., tourné en Angleterre) ; l'Orchidée noire (M. Ritt, 1959) et aborde le comique sophistiqué avec la Péniche du bonheur (M. Shavelson, 1958) ; Une espèce de garce (S. Lumet, 1959) ; la Diablesse en collant rose (1960) – un de ses rôles les plus brillants grâce à la direction de George Cukor ; Un scandale à la Cour (M. Curtiz, id.), et C'est arrivé à Naples (M. Shavelson, id.), où elle revient à ses origines mais dans un contexte réinventé pour l'usage américain et à côté du « roi de Hollywood » lui-même, Clark Gable. Après une comédie anglaise, les Dessous de la millionnaire (A. Asquith, id.), elle tourne en Espagne un film historique de Anthony Mann, le Cid (1961), qui exploite sa puissance magnétique. Vittorio De Sica la rappelle en Italie pour lui donner le rôle qui lui vaudra l'Oscar : La ciociara (1960), où elle joue avec conviction le personnage tiré du roman de Moravia (la pauvre mère tourmentée par la guerre). De Sica la modifie encore une fois dans un rôle qui rappelle ceux de ses débuts, pour l'épisode La riffa de Boccace 70 (1962), et il la dirige plusieurs fois encore : les Séquestrés d'Altona (id.) ; Hier, aujourd'hui et demain (1963) ; Mariage à l'italienne (1964) ; les Fleurs du soleil (1970), et son dernier mélodrame, le Voyage (1974). Ses personnages à mi-chemin entre le folklore et la sophistication se retrouvent aussi dans une longue série de productions internationales, où elle est dirigée par Mann (la Chute de l'Empire romain, 1964), Stanley Donen (Arabesque, 1966), Francesco Rosi (la Belle et le Cavalier, 1967), Chaplin (la Comtesse de Hong-Kong, id.), Lattuada (Une bonne planque, 1972), Ettore Scola (Une journée particulière, 1975). Malgré les films médiocres qu'elle a interprétés depuis 1975 (dont, en 1981, une sorte d'autobiographie pour la TV américaine, où elle joue le rôle de sa mère et le sien dans sa jeunesse), son mythe se conserve intact. Si sa charge sexuelle fut, trop souvent, il est vrai, aseptisée, elle a prouvé dans son remarquable « duo » avec Mastroianni (Une journée particulière), qu'elle pouvait, aussi, marcher sur les pas de la Magnani. Dirigée par Dino Risi, elle reprend en 1988 le rôle qui lui avait valu l'Oscar dans le feuilleton TV La Ciociara.