CLOSE (Glenn)
actrice américaine (Greenwich, Conn., 1947).
La scène lui offre ses premiers succès dès 1975, dans des rôles de femmes “ à poigne ” annonciateurs d'une forte personnalité : Un tramway nommé Désir, le Roi Lear, les comédies musicales Rex de Richard Rodgers et Barnum de Cy Coleman, etc. Elle débute à l'écran en infirmière puritaine et fantasque dans le Monde selon Garp (G. R. Hill, 1982). Son talent singulier s'impose par une évidente plénitude physique et morale, un mélange attachant de gravité et d'intelligence. Actrice subtile et élégante, Glenn Close suggère les failles et les ambiguïtés de ses personnages, les limites de leur apparente perfection. Mais son extrême discipline semble mal s'accommoder des excès, ainsi qu'en témoigne sa composition dans Liaison fatale (Adrian Lyne, 1987). Elle retrouve avec l'adaptation « anglaise » du roman de Choderlos de Laclos un rôle à sa mesure : la vénéneuse marquise de Merteuil (les Liaisons dangereuses, S. Frears, 1988). Elle semble un peu gênée en cantatrice névrotique de la Tentation de Vénus (I. Szabo, 1991). Par contre, glacée, distante, puis comateuse, elle est parfaite dans le Mystère von Bulow (B. Schroeder, 1990), où sa voix posée et sa diction claire créent un remarquable commentaire off. Elle n'a pas peur d'affronter les clichés et incarne avec une sécheresse touchante la vieille fille de la Maison des esprits (B. August, 1993) ou, avec humour, l'impitoyable rédactrice du Journal (R. Howard, id.), qui finit par « faire le coup de poing » contre son journaliste vedette. Un sens de la caricature qui apparaît fugitivement dans Mary Reilly (S. Frears, 1995) ainsi que dans 101 Dalmatiens (One Hundred and One Dalmatians, Stephen Herek, 1997) et 102 dalmatiens (102 Dalmatians, Stephen Lima, 2000) où elle campe une assez drôle Cruella. Si bien que lorsqu'elle incarne sérieusement la vice-présidente des États-Unis dans Air Force One (W. Petersen, id.) on a du mal à y croire tant on a à l'esprit sa désopilante création de première dame du même pays dans Mars Attacks ! (T. Burton, 1996). Mais, à l'opposé, elle est bouleversante de sobriété en femme mûre gardant patiemment une malade, dans Ce que je sais d'elle ... d'un simple regard (Things You Can Tell Just by Looking at Her, Rodrigo Garcia, 2000).
CLOSE (Ivy)
actrice britannique (Stockton-on-Tees 1890 - Goring 1968).
Mère du réalisateur Ronald Neame et épouse du chef opérateur Elwin Neame, elle fonde avec ce dernier la société Ivy Close Films en 1912. Après une série de courts métrages (The Lady of Shallot, The Sleeping Beauty, The Terrible Twins), elle tourne son premier long métrage dans les studios Cecil Hepworth (The Lure of London, 1914) et, de 1916 à 1917, elle anime aux États-Unis une série qui porte son nom (Ivy Close Comedies). Son interprétation dans la Roue d'Abel Gance (1923, RÉ 1921) lui vaudra une grande mais brève renommée, car elle ne retrouvera jamais de rôle aussi marquant.
CLOSE SHOT.
Locution anglaise pour plan rapproché.
CLOSE UP.
Locution anglaise pour gros plan.
CLOSE-UP.
Revue mensuelle de cinéma publiée à Londres de juillet 1927 à décembre 1933. Ce fut la première du genre à paraître en Grande-Bretagne, témoignant d'une approche sérieuse du cinéma et d'une dimension internationale. Dirigée par Kenneth MacPherson, on trouve dans ses colonnes les signatures de S. M. Eisenstein, Dorothy Richardson, Upton Sinclair, le psychanalyste Hanns Sachs, Gertrude Stein.
CLOTHIER (William H.)
chef opérateur américain (Decatur, Ill., 1903 - Los Angeles, Ca., 1996).
Il débute en 1923 comme opérateur d'actualités et est longtemps assistant de Bert Glennon, H. Fishbeck ou Archie Stout. Son sens du paysage et des espaces ouverts fait de lui l'imagier idéal des westerns et le complice indispensable de Ford, Wellman, Wayne ou McLaglen. On lui doit entre autres Sept Hommes à abattre (B. Boetticher, 1956), les Cavaliers (1959), l'Homme qui tua Liberty Valance (1962), la Taverne de l'Irlandais (1963) et les Cheyennes (1964) de John Ford, ainsi que Alamo (J. Wayne, 1960), les Comancheros (M. Curtiz, 1961), Rio Lobo (H. Hawks, 1970), sept films de William Wellman et dix d'Andrew V. McLaglen.
CLOUZOT (Henri-Georges)
cinéaste français (Niort 1907 - Paris 1977).
D'abord journaliste, puis assistant réalisateur (A. Litvak, E. -A. Dupont), il supervise en Allemagne (1931-1933) la version française de quelques films, tout en travaillant (à partir de 1930) comme scénariste adaptateur, sur une dizaine d'œuvres, dont le Dernier des six (G. Lacombe, 1941) d'après S. -A. Steeman, et les Inconnus dans la maison (H. Decoin, 1942) d'après Georges Simenon. Également auteur dramatique, on lui doit quatre pièces entre 1940 et 1943. Il passe à la réalisation (mais il ne cessera de participer au scénario et au dialogue de tous ses films) avec L'assassin habite au 21 (1942) ; le Corbeau (1943), qui est peut-être son meilleur film, lui vaut une réputation « scandaleuse » et une mesure d'exclusion temporaire de la profession à la Libération. Par la suite, pourtant, la plupart de ses films obtiennent des prix importants : prix de la Mise en scène à Venise (1947) pour Quai des Orfèvres ; Lion d'or à Venise (1949) pour Manon ; Palme d'or à Cannes (1953) pour le Salaire de la peur ; prix Louis-Delluc (1955) pour les Diaboliques ; prix spécial du Jury à Cannes (1956) pour le Mystère Picasso ; grand prix du Cinéma français (1960) pour la Vérité.
Sa réputation controversée est indiscutablement à la mesure de l'importance et de l'impact de son œuvre, qui témoigne d'une personnalité extrêmement originale et forte. C'était un esprit libre n'acceptant aucune forme de censure ou d'autocensure. Il l'a prouvé à ses risques et périls en réalisant pendant l'Occupation, pour la société de production la Continental, ce film que certains qualifièrent d'instrument de dénigrement de la population française, le Corbeau, tableau acide d'une petite communauté de province démasquée dans ses tares par un maniaque des lettres anonymes. Il reste que le Corbeau est l'un des meilleurs films de cette époque, même s'il a valu à son auteur une exclusion, discutable et d'ailleurs temporaire, de la profession, en 1944. Clouzot a raconté d'autre part qu'il s'était ultérieurement et par deux fois heurté à une censure effective mais officieuse, surtout lorsqu'il avait voulu aborder le thème de la guerre d'Algérie.