ARTHUR (George Brest, dit George K.)
acteur britannique (Aberdeen, Écosse, 1899 - New York, N. Y., 1986).
Après avoir joué dans quelques films anglais, il gagne Hollywood, où il tient de petits emplois, par exemple dans Hollywood (J. Cruze, 1923), le Prince étudiant (E. Lubitsch, 1927), ou dans trois œuvres de King Vidor, la Grande Parade (1925), Bardelys le Magnifique (1926) et Mirages (1928). Il a un rôle important dans la naissance de The Salvation Hunters (Sternberg, 1925), dont il est la vedette. Son visage poupin et ses mines éberluées lui valent de former avec Karl Dane un duo dans une série de films comiques (Rookies de Sam Wood, 1927). Il se retire en 1935.
ARTHUR (Gladys Georgianna Greene, dite Jean)
actrice américaine (New York, N. Y., 1905 - Carmel, Ca., 1991).
Fille d'un photographe, elle commence très jeune à poser. Remarquée, elle obtient en 1923 un contrat à la Fox. Après huit ans d'utilités à Hollywood, lassée, elle revient à New York, pour travailler au théâtre. Deux ans plus tard, elle est de retour à Hollywood avec un modeste contrat à la Columbia. Après deux films sans intérêt, Toute la ville en parle (J. Ford, 1935) impose définitivement « la voix la plus sexy du cinéma », un sens peu commun du rythme comique et un éblouissant débit dans un rôle d'employée dure au cœur de midinette — personnage qui sera souvent le sien. Elle devient une actrice recherchée, mais son contrat lui fait alterner les productions de routine et les grands films comme l'Extravagant Monsieur Deeds (F. Capra, 1936), où elle remporte un triomphe personnel et s'impose comme une grande comédienne. On la trouve au générique de grands films comme : Vie facile (M. Leisen, 1937), Vous ne l'emporterez pas avec vous (F. Capra, 1938) et Monsieur Smith au Sénat (id., 1939). Mais elle est aussi une Calamity Jane séduisante et haute en couleur dans Une aventure de Buffalo Bill (C. B. De Mille, 1937). En fait, le drame lui réussit aussi bien que la comédie, comme le prouve sa création de Bonnie, la chorus-girl perdue parmi les aviateurs, dans Seuls les anges ont des ailes (H. Hawks, 1939). Peut-être aucun film n'a mieux montré l'étendue de ses possibilités que l'étrange et obsédant film de F. Borzage, Le destin se joue la nuit (1937), qui la fait passer de l'angoisse à la comédie, puis au drame. Les années 40 la confinent souvent dans des westerns agréables, mais mineurs. La comédie reste cependant son fort (Plus on est de fous, G. Stevens, 1943), même si elle vire quelquefois au drame (la Justice des hommes, id., 1942). Elle dessine une superbe silhouette de vieille fille saisie par l'amour dans la Scandaleuse de Berlin (B. Wilder, 1948) et se montre convaincante en épouse discrète, secrètement troublée par l'Homme des vallées perdues (G. Stevens, 1953).
ARTHUYS (Philippe)
musicien et cinéaste français (Paris 1928).
Après des études musicales, il travaille au Groupe de recherches musicales de l'ORTF avec Pierre Schaeffer et Pierre Henry. Il écrit des musiques de films : Paris nous appartient (J. Rivette, 1961), les Carabiniers (J.-L. Godard, 1963), les Camisards (R. Allio, 1972), le Vent des Aurès, Chronique des années de braise, Vent de sable et la Dernière Image (M. Lakhdar Hamina, 1966, 1975, 1982 et 1986). Il passe à la réalisation avec : la Cage de verre (CO Jean-Louis Lévi-Alvarès, 1965), sur l'holocauste juif ; Des Christs par milliers (1969), sur la violence du monde (en polyvision) ; Et courir de plaisir (1974), sur les courses automobiles (en polyvision) ; Noces de sève (1979), parabole antinucléaire. Simultanément, il a collaboré comme réalisateur et/ou musicien à des spectacles très divers (théâtre, ballet, cirque).
ARTIFICES.
Les artifices, qui sont souvent des trucs de caractère artisanal, forment une catégorie à part dans les effets spéciaux dans la mesure où ils ne reposent pas sur des effets d'optique ou de laboratoire (même s'ils sont parfois combinés avec ces derniers) : c'est ce que filme la caméra qui est lui-même truqué. Leur responsabilité incombe soit à l'accessoiriste, soit (dans les cas plus compliqués) à un technicien spécialisé, en liaison éventuellement avec le chef décorateur ou le chef opérateur.
Les innombrables artifices employés dans le cinéma peuvent pour l'essentiel se classer en trois grandes catégories.
Les trucages météorologiques.
Pour le brouillard (ou la fumée, que l'image ne distingue pas du brouillard), on peut faire appel aux machines à brouillard. Quand il s'agit de créer de vastes nappes, leur principe consiste à vaporiser un mélange d'huile et de pétrole chauffé par résistance électrique. On obtient une émission de gouttelettes microscopiques, pulsée par ventilation, éventuellement refroidie à la neige carbonique si la nappe doit stagner au sol. Ce procédé efficace, peu polluant, non nocif, est malheureusement bruyant. Dans le cas de champ réduit, ou en intérieur, on utilise un simple appareil pour l'enfumage des abeilles, alimenté en encens.
Le réchauffement brutal d'un corps à très basse température, tel l'anhydride carbonique solidifié, provoque un intense dégagement de vapeur capable lui aussi de simuler le brouillard. On peut tout simplement précipiter cet anhydride dans des récipients d'eau chaude, mais on maîtrise alors mal le volume émis, et les sources sont trop ponctuelles. Des machines, qui combinent la production de vapeur et la distribution d'anhydride dans un système de ventilation, autorisent des effets prolongés et parfaitement dirigés. Parfois, on se contente de répandre sur le sol de l'air liquide, mais la basse température de celui-ci (– 183 °C) rend son emploi aléatoire.
On peut enfin avoir recours aux produits chimiques. Le tétrachlorure de titane, qui produit de la fumée en accaparant l'humidité de l'air, n'est plus utilisé, du fait de sa toxicité, que dans les cas où le personnel n'est pas en contact avec le produit. Mais il existe un nombre impressionnant de fumigènes, de toutes couleurs et densités, qui sont d'ailleurs plutôt employés pour la fumée que pour le brouillard.
En studio, pour la neige qui chute, on a longtemps utilisé la plume broyée, les céréales, le plâtre, projetés depuis les passerelles. Le polystyrène expansé et le polyuréthanne remplacent aujourd'hui ces matériaux, causes d'allergies. Les fins flocons plastiques sont projetés (à la main par l'accessoiriste, ou par des rampes distributrices couplées à des souffleries) devant des ventilateurs installés en hauteur. Plus les sources sont nombreuses, meilleur est l'effet.