HOLLOWAY (Stanley)
acteur britannique (Eastham, Sussex, 1890 - Littlehampton 1982).
Vétéran du music-hall londonien, il a commencé sa carrière cinématographique en 1919. Mais c'est après 1945 que sa trogne joviale et son savoureux accent cockney nous devinrent familiers dans nombre de comédies (Passeport pour Pimlico, H. Cornelius, 1949 ; De l'or en barres, Ch. Crichton, 1951). Il atteint le sommet de sa carrière quand il tient, à la scène et à l'écran, le rôle du pittoresque père de l'héroïne de My Fair Lady (G. Cukor, 1964). Il laisse aussi une impression sympathique en fossoyeur dans la Vie privée de Sherlock Holmes (B. Wilder, 1970).
HOLLÝ (Martin)
cinéaste slovaque (Košice 1931).
Diplômé de la FAMU (1951-1953), il débute aux studios de Bratislava avec un long métrage de fiction ‘ le Chemin du corbeau ’ (Havrania cesta). Après un polar psychologique, ‘ Un cas pour la défense ’ (Prípad pre obhájcu, 1964), et une comédie, ‘ Un jour pour la vieille dame ’ (Jedeň den pre starú paniu, 1966), il collabore à la version slovaque de l'Homme qui ment (Muž ktorý luže, 1968) d'Alain Robbe-Grillet, réalisé en coproduction franco-tchécoslovaque. Il devient populaire grâce aux films ‘ la Tour de cuivre ’ (Medená veža, 1970) et ‘ la Plume d'aigle ’ (Orlie pierko, 1971), situés dans la montagne des Tatras. Suivent trois films psychologiques aux thèmes politiques : ‘ le Péché de Katarina Padychova ’ (Hriech Kataríny Padychovej, 1973), ‘ Celui qui part sous la pluie ’ (Kto odchádzá v daždi..., 1973), et ‘ la Fièvre ’ (Horúčka, 1976). Son meilleur film est pourtant ‘ Signum laudis ’ (id., 1980), un drame antimilitariste qui obtient, en 1980, le grand prix du Jury à Karlovy Vary. Son réalisme robuste et ses recherches d'un renouvellement esthétique lui gagnent les sympathies de la critique, tandis que le public apprécie plutôt ses films d'action, dont ‘ les Cavaliers de la nuit ’ (Nočni jezdci, 1981) ou ‘ ... ou être tué ’ (... nebo být zabit, 1983). Il travaille beaucoup pour la télévision.
Autres films :
‘ Une guerre privée ’ (Súkromná vojna, 1977), ‘ la Mort sur mesure ’ (Smrt šitá na míru, 1979), ‘ Le sel est plus cher que l'or ’ (Sol nad zlarto, 1983), ‘ Les morts instruisent les vivants ’ (Mrtví učia živých, 1983), ‘ le Reporter enragé ’ (Zuřivy reportér, 1987), ‘ le Chasseur de scoops ’ (Lovec senzací, 1988), ‘ le Droit au passé ’ (Právo na minulost ', 1989), ‘ Une douleur muette ’ (Ticha bolest, 1990), ‘ Hasardeurs ’ (Hazardéři, 1993) ; ‘ le Chemin de l'Enfer ’ (Cesta peklem, 1995).
HOLLYWOOD.
La capitale du cinéma fut d'abord un village indien : Cahuenga, découvert par les Espagnols en 1779, douze ans avant la création de Los Angeles (Pueblo de Nuestra Señora la Reina de Los Angeles). Après la conquête de la Californie (1849), les Américains développent dans cette région de nombreuses cultures subtropicales. Le nom d'Hollywood apparaît pour la première fois au cadastre en 1886, pour désigner le ranch d'un certain Harvey Wilcox, situé sur l'actuel Sunset Boulevard. Boutiques, hôtels et journaux s'y installent en nombre croissant dans les dernières années du XIXe siècle. En 1903, Hollywood acquiert le statut de ville ; sept ans plus tard, elle est annexée par Los Angeles.
En 1907, Francis Boggs, de la Selig Polyscope Company, tourne en Californie les extérieurs de The Count of Monte Cristo. Deux ans plus tard, il s'établit à Los Angeles et y crée un studio où il réalise le premier film entièrement californien : The Heart of a Race Tout. William Selig, conscient du climat exceptionnel de cette région et de l'étonnante variété de ses paysages, installe un studio boulevard Edendale (auj. Glendale). Une demi-douzaine de compagnies suivent bientôt son exemple, dans l'espoir d'échapper aux poursuites de la Motion Pictures Patent Company. En 1911, la Nestor Film Co fonde le premier studio hollywoodien dans l'ancienne taverne Blondeau et l'inaugure avec un western : The Law of the Range. Deux ans plus tard, Cecil B. De Mille tourne, dans une grange de Vine Street, le Mari de l'Indienne [The Squaw Man] (que la plupart des histoires du cinéma retiendront, à tort, comme le premier film hollywoodien).
Les dix années qui suivent voient l'établissement à Hollywood des studios Vitagraph (1911), Universal (1912), Lubin (1912), Fox (1914), Triangle (1915), Famous Players Lasky (1916), Warner (1918), Chaplin (1919) et Pickford Fairbanks (1922). Le cinéma suscite une intense spéculation immobilière et un considérable accroissement de la population : 700 habitants en 1903, 7 500 en 1913, 200 000 de nos jours.
La Dépression, loin de freiner cet élan, l'accélère. À cause du chômage et du prix modique des places, le taux de fréquentation des salles double, en effet, de 1927 à 1930, provoquant un afflux considérable de capitaux et un contrôle accru des banques sur l'industrie cinématographique. Le marché est dominé dès lors par cinq grandes compagnies (« Majors ») : Paramount, Fox, MGM, Warner Bros et RKO, qui s'efforcent de « rationaliser » les méthodes de production et s'assureront, jusqu'en 1948, un contrôle étroit de la distribution.
À l'avènement du nazisme, Hollywood accueille des réalisateurs comme Fritz Lang, Otto Preminger, Robert Siodmak, Douglas Sirk et Billy Wilder, qui contribuent à la rapide maturation du cinéma américain. Hollywood devient ainsi un important terrain d'échanges culturels, propice à l'expression des idéaux démocratiques. La guerre polarise tous les efforts : un quart du personnel est mobilisé ; un quart de la production est consacré à la propagande.
À la fin de la guerre, une vision réformiste s'exprime largement dans le cinéma américain. En 1946, Hollywood réalise des profits sans précédents, mais l'euphorie est de courte durée. La crise est proche et se jouera sur trois fronts : en mai 1948, la loi antitrust contraint les Majors à se séparer de leurs salles ; la même année, les « purges » anticommunistes commencent : elles se poursuivront jusqu'en 1952, brisant la carrière de plus de 300 réalisateurs, acteurs et scénaristes ; la télévision, enfin — qui avait installé son premier studio expérimental à Hollywood en 1931 —, s'implante solidement sur la côte ouest à partir de 1949.