Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
G

GODDARD (Marion Levy, dite Paulette) (suite)

Films :

le Roi de l'arène (L. McCarey, 1932) ; les Temps modernes (Ch. Chaplin, 1936) ; Femmes (G. Cukor, 1939) ; le Dictateur (Chaplin, 1940) ; les Tuniques écarlates (C. B. De Mille, id.) ; Par la porte d'or (M. Leisen, 1941) ; les Naufrageurs des mers du Sud (De Mille, 1942) ; la Duchesse des bas-fonds (Leisen, 1945) ; le Journal d'une femme de chambre (J. Renoir, 1946) ; les Conquérants d'un Nouveau Monde (De Mille, 1947) ; la Folle Enquête (K. Vidor, 1948) ; la Vengeance des Borgia (Bride of Vengeance, Leisen, 1949) ; Anna Lucasta (I. Rapper, id.) ; les Mille et Une Filles de Bagdad (E. G. Ulmer, 1952) ; Sins of Jezebel (Reginald Le Borg, 1953) ; Investigations criminelles (A. Laven, id.).

GODRECHE (Judith)

actrice française (Paris 1972).

Ayant débuté très jeune au cinéma (un petit rôle dès 1985), elle est révélée au public dans des rôles de son âge : les Mendiants (B. Jacquot, 1988) et, surtout, la Fille de quinze ans (J. Doillon, 1989). Quelques films exploitent son style d'adolescente très contemporaine, avec simplisme parfois (Paris s'éveille, de O. Assayas, 1991, ou Grande Petite, de Sophie Fillières, 1994). L'actrice élargit néanmoins la palette de ses interventions à l'écran avec Patrice Leconte (Tango, Ridicule) et Molinaro (Beaumarchais l'insolent), jusqu'à tourner dans des films d'une grande banalité commerciale (Bimboland, d'Ariel Zeitoun, 1998). Puis elle tente une percée aux États-Unis avec l'Homme au masque de fer, de Randall Wallace (1998), et Entropy, de Phil Joanou (2000).

GOETZKE (Bernhard)

acteur allemand (Dantzig 1884 - Berlin 1964).

Il est déjà connu à la scène lorsqu'il débute à l'écran dans Veritas vincit (J. May, 1919). On voit encore sa haute taille et ses traits émaciés dans Madame du Barry (E. Lubitsch, id.), les Frères Karamazov (D. Buchowetzki et C. Froelich, 1921), le Tombeau hindou (May, id.) ou la Femme du pharaon (Lubitsch, 1922), mais c'est Fritz Lang qui va lui donner ses rôles les plus marquants : ceux de la Mort lasse (« der müde Tod ») dans les Trois Lumières (1921), puis de l'inspecteur von Wenck, l'adversaire acharné de Mabuse dans Mabuse le Joueur (1922) et du fidèle Volker dans les Niebelungen (1924). Il a la vedette dans un film d'Hitchcock tourné à Munich, The Mountain Eagle (1926), mais n'interprétera plus que des rôles secondaires, en particulier pour G. Lamprecht, R. Oswald et C. Froelich. On le voit dans la Lutte héroïque (H. Steinhoff, 1939), le Juif Süss (V. Harlan, 1940), le Grand Roi (id., 1942), Paracelse (G. W. Pabst, 1943) ou les Aventures fantastiques du baron Munchhausen (J. von Baky, 1943). Il se consacre à la scène après 1944 mais fait une dernière apparition dans Das kalte Herz (Paul Verhoeven, 1950).

GOGOBERIDZE (Lana Lebanova Gogoberidze, dite Lana)

cinéaste soviétique (Tbilissi, Géorgie, 1928).

Diplômée du VGIK en 1960 (classe de Guérassimov), elle réalise plusieurs documentaires dès son retour à Tbilissi puis débute dans la fiction avec Sous le même ciel (Pod odnim nebom, 1962), Je vois le soleil (Ja vižu solnce, 1965), Limites (Rubeži, 1969). Elle s'impose par des comédies légères et bien enlevées : Lorsque fleurit l'amandier / Premier Avril (Kogda zacvel mindal‘, 1972) et Branle-Bas / le Remue-Ménage (Perepoloh, 1976). Mais elle doit sa réputation internationale à la sensibilité et à l'intelligence de Plusieurs interviews sur des problèmes privés (Neskol'ko interv ' ju po ličnym voprosam, 1978), œuvre discrètement autobiographique où elle évoque avec émotion la figure de sa mère (déportée à l'époque stalinienne) tout en traitant de manière pénétrante les problèmes d'une femme dans la société actuelle. Elle a également brossé de beaux portraits de femmes dans le Jour plus long que la nuit (Den'dlinneje noči, 1983), le Tourbillon (Krugovorot, 1986) et Valse au bord de la Petchora (Valsi Pečoraze, 1994). Cofondatrice et première présidente en 1988 de KIWI (Kino Women International, Association internationale des femmes cinéastes).

GOLAN (Menahem)

cinéaste et producteur israélien (Tiberiade, 1929).

Après avoir réalisé de nombreuses mises en scène théâtrales en Israël, il part aux États-Unis en 1960 pour étudier le cinéma, rejoint un temps l'équipe de Roger Corman puis retourne en Israël où il fonde en 1962 la société Noah Films avec son indispensable complice et cousin Yoram Globus. Il réalise son premier film en 1963 (El Dorado), est responsable de quelques-uns des films les plus populaires du cinéma israélien (Tevye and His Seven Daughters, 1968), mais se consacre surtout à la production. De retour aux États-Unis, il acquiert en 1979 avec Yoram Globus le contrôle de la société Cannon, cherchant à rivaliser avec les plus grandes compagnies internationales. Pour ses projets, de plus en plus ambitieux, il fait appel à Kontchalovski, Cassavetes, Altman, Zeffirelli, Schatzberg et Godard. Son œuvre personnelle est moins marquée par les préoccupations artistiques, en dehors peut-être du Magicien de Lublin (The Magician of Lublin, 1979), d'après Isaac Singer. Des quelque 25 films qu'il a réalisés, on retiendra Lepke le Caïd (1975), Delta Force (1985), le Bras de fer (Over the Top, 1987), avec Sylvester Stallone, et Hannah's War (1988). Après quelques cuisants échecs commerciaux, Golan abandonne en 1989 la Cannon et fonde une nouvelle société la 21th Century.

GOLDBERG (Caryn Johnson, dite Whoopi)

actrice américaine (New York, N.Y., 1949).

Ce tempérament comique explosif révélé à la télévision et au théâtre, a paradoxalement débuté à l'écran dans un contre-emploi : l'héroïne pathétique de la Couleur pourpre (S. Spielberg, 1985). Depuis, Whoppi Goldberg a imposé au cinéma sa personnalité clownesque et survitaminée dans des comédies trépidantes comme Jumping Jack Flash (Penny Marshall, 1986). Son sens de la caricature lui permet de marquer un rôle même s'il est secondaire (la voyante extralucide de Ghost (id., Jerry Zucker, 1990 ; le commissaire de police à la recherche de ses garnitures périodiques dans The Player, R. Altman, 1992). Le considérable succès de Sister Act (id., Emile Ardolino, 1992) a fait d'elle une des actrices américaines les plus populaires dans le monde. Si une suite de ce film a pu faire penser qu'elle cherchait la facilité, sa création émouvante et en demi-teintes dans Corinna, Corinna (id., Jessie Nelson, 1994) a confirmé que Whoopi Goldberg est une personnalité attachante. Mais des rôles secondaires comme dans Moonlight and Valentino (id., David Anspaugh, 1995) ou des films médiocres comme Bogus (id., N. Jewison, 1996) ont fini par la mettre en retrait.