Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
N

NANNUZZI (Armando)

chef opérateur et cinéaste italien (Rome 1925).

Il débute comme assistant opérateur en 1941 et travaille avec de grands chefs opérateurs comme Arturo Gallea. Dès 1955, il est directeur de la photographie pour de nombreux films en noir et blanc, dont Lo svitato (C. Lizzani, 1956) et La donna del giorno (F. Maselli, 1957). Il crée l'atmosphère sombre et réaliste de Tu es mon fils (L. Comencini, id.). Il obtient son premier prix Nastro d'Argento pour la photo de Jeunes Maris (1958) de Bolognini, avec qui il collaborera souvent pour de raffinées recherches visuelles (le Bel Antonio, 1960 ; Quand la chair succombe, 1962 ; Ce merveilleux automne, 1969 ; Gran Bollito, 1977). Il sait s'adapter aux visions décadentes et resplendissantes de Visconti (Sandra, 1965, pour lequel il obtient son deuxième Nastro d'Argento ; les Damnés, 1969 ; Ludwig / le Crépuscule des dieux, 1972), comme aux déformations satiriques de Pietrangeli (Adua et ses compagnes, 1960 ; La parmigiana, 1963 ; le Cocu magnifique, 1964 ; l'Amour tel qu'il est, 1965). Dans Mafioso (A. Lattuada, 1962), il donne de la Sicile un portrait violent et contrasté. Son troisième Nastro d'Argento, il l'obtient pour l'Incompris (Comencini, 1967), où, avec des couleurs pastel, il isole hors du temps le drame intérieur des protagonistes. En 1970, il dirige la photo spectaculaire du colossal Waterloo (S. Bondartchouk) et, l'année suivante, il retrouve l'esprit des peintres naïfs pour les images poétiques de Miracle à l'italienne (N. Manfredi). Il débute comme réalisateur en 1974 avec L'albero dalle foglie rosa, un tendre mélodrame familial qui confirme surtout son talent photographique. Sa seconde réalisation, Natale in casa d'appuntamento (1976), révèle mieux son côté pathétique et élégiaque. Comme chef opérateur, il collabore ensuite à des films très divers : Milarepa (L. Cavani, 1974), Au-delà du bien et du mal (id., 1977), Jésus de Nazareth (F. Zeffirelli, 1977), la Cage aux folles (É. Molinaro, 1978), le Malade imaginaire (Il malato immaginario, Tonino Cervi, 1979), la Peau (Cavani, 1981), la Nuit de Varennes (E. Scola, 1982), le Bon Roi Dagobert (D. Risi, 1984), Contrôle (G. Montaldo, 1987), les Lunettes d'or (id., id.), Joyeux Noël, bonne année (Comencini, 1989).

NAOUMOV (Vladimir Naoumovitch)

cinéaste soviétique (Leningrad 1927).

Il a accompli toute sa carrière, depuis leurs études communes au VGIK, avec Aleksandr Alov (→) jusqu'à la mort de celui-ci en 1983. Il a réalisé seul le Choix (Vybor, 1987, d'après le roman de Iouri Bondarev), sur le tragique destin d'un soldat durant la Seconde Guerre mondiale, la Loi (Zakon, 1990, sur un scénario écrit avec Alov au début des années 60 mais qui ne reçut pas l'autorisation de tournage), qui traite de la réhabilitation des victimes du stalinisme, et Fête blanche (Belyj prazdnik, 1995). Il est directeur du groupement artistique Soyouz aux studios Mosfilm.

NAPIER (Alan)

acteur britannique (Harbourne 1903 - Santa Monica, Ca., 1988).

Formé à l'Académie royale de théâtre de Londres, il débute dans la troupe des Oxford Players, et entre en 1929 à l'Old Vic, où il joue pendant dix ans aux côtés des plus grandes vedettes du théâtre anglais. En 1940, il fait sa première création à Broadway puis aborde une nouvelle carrière à Hollywood. Sa haute stature, son impeccable élocution, son port aristocratique le prédestinent à l'emploi de « gentleman », qu'il tiendra avec un humour savoureux, nuancé d'une pointe de canaillerie, dans une soixantaine de films, dont : la Féline (J. Tourneur, 1942), le Chant de Bernadette (H. King, 1943), Espions sur la Tamise (F. Lang, 1944), Hangover Square (John Brahm, 1945), A Scandal in Paris (D. Sirk, 1946), le Démon de la chair (E. G. Ulmer, id.), Ambre (O. Preminger, 1947), Macbeth (O. Welles, 1948), Au-delà du Missouri (W. A. Wellman, 1951), la Reine vierge (G. Sidney, 1953), les Contrebandiers de Moonfleet (F. Lang, 1955), Pas de printemps pour Marnie (A. Hitchcock, 1964), Cher Disparu (T. Richardson, 1965) et Batman (Leslie H. Martinson, 1966).

NAPIERKOWSKA (Stacia)

actrice et danseuse d'origine polonaise (Paris 1896 - id. 1939).

Elle fut la première et la plus célèbre des Antinéa de l'écran, dans l'Atlantide de Jacques Feyder (1921). Mais son charme de bohémienne aux grands yeux noirs, guetté par un précoce embonpoint, auréola bien d'autres films, de l'Arlésienne (1909) d'Albert Capellani au Berceau de Dieu (1926) de Fred Leroy-Granville, de Vénus Victrix (1916) de Germaine Dulac (à laquelle la liait une tendre amitié) aux Frères Zemganno (1925) d'Albert-Francis Bertoni, en passant par une Danseuse de Pompéi (1917) tournée en Italie. Ses grâces serpentines passeraient aujourd'hui pour le comble du kitsch.

NAPOLEON (Arthur David, dit Art)

cinéaste américain (New York, N. Y., 1922).

En 1942, il débute comme technicien du cinéma alors qu'il est engagé dans l'US Navy. Scénariste de films d'action pour Jerry Hopper dans les années 50, il a une importante activité de réalisateur TV depuis la même époque. Il a signé trois films comme auteur complet : Man on the Prowl (1957) ; Une femme marquée (Too Much, Too Soon, 1958), qui est une ambitieuse évocation, assez réussie, de la vie de Diana Barrymore, interprétée par Dorothy Malone et par Errol Flynn ; et The Activist (1969).

NARGIS

actrice indienne (Allahabad 1929 - id. 1981).

Fille du chanteur Jaddanbai, elle apparaît à l'écran à cinq ans sous le nom de Baby Rani dans le film Talash-e-Haq et ne prend qu'à quatorze ans le pseudonyme de Nargis dans Taqdeer (Mehboob, 1943). Mariée à l'acteur Sunil Dutt, elle devient célèbre grâce aux films de Raj Kapoor : Aag (1948), Barsaat (1949), le Vagabond (1951), Mr. 420 (1955). Mais on l'applaudit également sous la direction de Mehboob (Andaz, 1949), K. Asif (Hulchul, 1951), de Nitin Bose (Deedar, id.), de Raja Nawathe (Aah, 1953), d'Anant Thakur (Chori Chori, 1956), de K. A. Abbas (l'Étranger, 1957). En 1957, elle incarne Radha, le rôle prééminent de Mother India, de Mehboob.

NARIZZANO (Silvio)

cinéaste canadien (Montréal, Québec, 1927).

Après avoir fait ses classes à la télévision, et signé quelques films de petite envergure dont Fanatic (1965), adaptation de Richard Matheson, Narizzano obtient un succès commercial considérable et inattendu avec une comédie anodine, Georgy Girl (1966), réalisée en Grande-Bretagne. Les États-Unis lui confient alors un ambitieux western, El Gringo (Blue, 1968), qu'il est incapable de simplifier et de détourner de la prétention. Depuis cet échec et après avoir réalisé un autre film, le Magot (Loot, 1971), Narizzano est alors retourné à la télévision.