Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
F

FIL À FIL.

Méthode permettant d'indiquer au laboratoire le début et la fin (repérés par des fils noués dans les perforations) d'un fragment de bobine dont on demande un nouveau tirage. ( LABORATOIRE.)

FILAGE.

Défaut de l'image, dû à une mauvaise synchronisation entre l'obturateur et le mécanisme d'avance intermittente du film. (L'obturateur découvre le film pendant sa phase d'avance, et non uniquement pendant sa phase d'immobilisation.)

FILÉ.

Panoramique extrêmement rapide, où le mouvement transforme les éléments de l'image en traits horizontaux, autrefois beaucoup employé comme liaison. ( MOUVEMENTS D'APPAREIL.)

FILL IN LIGHT ou FILL LIGHT.

Locutions anglaises pour lumière d'ambiance.

FILM.

Long ruban souple, support matériel des images cinématographiques. Par extension : objet culturel véhiculé par ce ruban ; ensemble des activités relatives à la fabrication des films au sens précédent.

Dans le cinéma, film et pellicule désignent d'abord (ce sera le cas dans ce chapitre) le long ruban souple qui porte les images. Par extension, film désigne l'objet culturel véhiculé par ce ruban : « J'ai vu tel film. » Par une nouvelle extension, film désigne enfin les activités relatives à la fabrication des films au sens précédent : « l'industrie du film ».

Un film se compose essentiellement d'un support transparent, qui assure la tenue mécanique, recouvert par la couche sensible (ou émulsion), qui contient l'image. Typiquement, l'épaisseur totale du film (support et émulsion) est de 0,12 à 0,15 mm. La couche sensible ne représente que le dixième de cette épaisseur.

Le support

— Outre les indispensables qualités de transparence et de souplesse, le support doit offrir une bonne résistance mécanique, de façon à encaisser sans dommage les efforts subis soit lors de l'entraînement intermittent par les griffes ou par la croix de Malte ( CAMÉRA ET PROJECTION), soit lors du rembobinage. Il doit en outre être chimiquement stable et conserver, dans le temps, sa souplesse, une bonne stabilité dimensionnelle en présence de variations de température et d'hygrométrie. Pendant longtemps, le support fut en Celluloïd, obtenu à partir de nitrate de cellulose, d'où le nom courant de « support nitrate » (on parle aussi, couramment, de « film flamme » ou « flam » ; voir plus loin). Celluloïd était, à l'origine, le nom de marque déposé par l'Américain Hyatt pour un produit qu'il avait inventé en 1869. Eastman fabriqua, en exclusivité, de 1889 à 1910 la pellicule des films Celluloïd.

S'il a les qualités requises de transparence, de souplesse, de résistance mécanique, le support nitrate souffre de deux graves défauts. D'abord, il est chimiquement instable. Entreposé dans de mauvaises conditions, il se décompose purement et simplement ( CONSERVATION DES FILMS). Il est par ailleurs terriblement inflammable et sa combustion s'accompagne d'un dégagement important de gaz toxiques (oxyde de carbone, vapeurs nitreuses). Un support ininflammable à base de diacétate de cellulose avait bien été mis au point dès le début du siècle en Allemagne. Moins économique que le Celluloïd, et présentant des qualités mécaniques moindres, le diacétate ne fut employé que pour les films d'amateurs et pour le cinéma d'enseignement, où les impératifs de sécurité excluaient évidemment le Celluloïd.

C'est grâce au triacétate de cellulose, lui aussi ininflammable mais dont les qualités mécaniques rejoignaient celles du Celluloïd, que ce dernier put enfin être prohibé au milieu des années 50 où l'on décida mondialement de ne plus autoriser que les supports de sécurité (safety films). Depuis, tout « film flamme » doit être impérativement remis à un établissement équipé pour l'entreposer en toute sécurité, et seules quelques rares salles de cinémathèques sont autorisées, par dérogation, à projeter les copies « flamme ».

À partir de la fin des années 50, le support triacétate est devenu le support universel. Au début des années 90, pour des motifs économiques et écologiques, mais aussi en raison de sa grande stabilité dimensionnelle, de ses caractéristiques de résistance mécanique (notamment au déchirement), le support polyester s'est progressivement imposé, d'abord pour les internégatifs et les négatifs son, puis pour les copies d'exploitation malgré, au début, une certaine réticence des exploitants craignant la grande résistance mécanique du polyester pour leurs projecteurs. (Ininflammable ne signifie pas incombustible). Au contact d'une flamme, les films de sécurité se consument, mais très lentement, sans flamme et sans dégagement de gaz toxiques. Le risque est devenu négligeable.

Coupe d'un film

— À la prise de vues, ou lors du tirage des copies, les rayons lumineux atteignent le film par la couche sensible. Une partie des rayons, après avoir traversé cette couche, pénètre dans le support. Pour éviter des reflets parasites dus à la réflexion des rayons lumineux par le support, ce dernier reçoit un traitement de surface particulier. Certaines émulsions conservent sur la face opposée à l'émulsion une couche anti-halo éliminée au cours du traitement photochimique. Pour les films noir et blanc, on incorpore au support un colorant anti-halo. Par-dessus l'émulsion, une mince couche de gélatine protège la couche sensible contre l'abrasion. Les films noir et blanc comportent une couche photosensible, les films couleurs, plusieurs couches superposées. ( COUCHE SENSIBLE.)

Les différents types de films

— Indépendamment des distinctions qui peuvent être faites en fonction du format*, des perforations, du fait qu'ils sont en noir et blanc ou en couleurs, les films peuvent être classés en :

— films de prise de vues, qui sont presque toujours, en cinéma professionnel, des films négatifs ;

— films positifs pour tirage des copies ;

— films intermédiaires, destinés au contretypage ( COPIES), employés soit pour obtenir l'internégatif ( COPIES), soit pour réaliser certains effets* spéciaux de laboratoire (fondus, trucages divers) ;

— films noir et blanc à haut contraste, où les valeurs du sujet sont traduites soit par du noir, soit par du blanc, employés pour la confection des titres ou pour la réalisation de certains effets spéciaux (travellingmatte, etc.) ;