RAIMU (Jules Muraire, dit) (suite)
C'est cependant au soleil de Pagnol qu'il se réchauffe, se réjouit, s'émeut et que l'on oublie, en le regardant, la performance de l'acteur pour admirer la sensibilité de l'artiste. Du Bar de la Marine, d'où il regarde, tablier sur le ventre, grouiller le Vieux Port, à la boulangerie qu'il veut quitter, bonnet en tête, parce qu'il meurt d'amour (la Femme du boulanger, 1938), il anime toujours les chroniques d'un temps révolu, devient le chantre de fabliaux et se nimbe, naturellement, de gravité patriarcale quand il défend le bonheur de la Fille du puisatier (1940). Ses colères étaient redoutables, moins pourtant que ce silence dur, obstiné, rancunier, hostile qui pèse sur sa dernière apparition, cet Homme au chapeau rond (P. Billon, 1946) qui s'éloigne, à jamais, dans des ruelles embrumées, vers son destin. Il n'a pas laissé de souvenirs personnels, mais a trouvé des mémorialistes en Paul Olivier, Roger Régent et Maurice Périsset.
Autres films :
le Blanc et le Noir (R. Florey, 1931) ; la Petite Chocolatière (M. Allégret, 1932) ; les Gaietés de l'escadron (M. Tourneur, id.) ; Ces messieurs de la santé (P. Colombier, 1934) ; Minuit, place Pigalle (R. Richebé, id.) ; l'École des cocottes (Colombier, 1935) ; Gaspard de Besse (A. Hugon, id.) ; le Roi (Colombier, 1936) ; Vous n'avez rien à déclarer ? (L. Joannon, 1937) ; la Chaste Suzanne (A. Berthomieu, id.) ; les Rois du sport (Colombier, id.) ; Gribouille (M. Allégret, id.) ; Dernière Jeunesse (Jeff Musso, 1939) ; l'Homme qui cherche la vérité (A. Esway, 1940) ; le Duel (P. Fresnay, id.) ; Parade en sept nuits (M. Allégret, 1941) ; les Petits Riens (Raymond Leboursier, 1942) ; le Colonel Chabert (René Le Hénaff, 1943) ; Untel père et fils (Duvivier, 1945 [RÉ : 1940]) ; les Gueux au paradis (id., 1946). ▲