CRABTREE (Arthur)
cinéaste britannique (Shipley, Yorkshire, 1900 - Worthing 1975).
Successivement assistant à la prise de vues, cadreur, puis directeur de la photographie, il devient réalisateur avec la Madone aux deux visages (Madonna of the Seven Moons, 1944). Quelques plans de Crime au musée des horreurs (Horrors of the Black Museum, 1959) lui ont apporté une célébrité que ne justifiait guère une production médiocre : quinze longs métrages dont Quartet (sketch du Cerf-Volant, 1948), Lilli Marlene (id., 1950), les Monstres invisibles (Fiend Without a Face, 1958), et une série de moyens métrages (les Enquêtes de Scotland Yard, 1954-55).
CRAIG (Michael Gregson, dit Michael)
acteur britannique (Poona, Indes, 1928).
Après avoir vécu aux Indes et au Canada et avoir été marin, Michael Craig s'est tourné vers le théâtre puis le cinéma au début des années 50. Il a interprété une multitude de rôles de second plan. On peut citer sa participation à : Opération Scotland Yard (B. Dearden, 1959) ; le Silence de la colère (The Angry Silence, Guy Green, 1960), dont il a écrit le scénario ; Sandra (L. Visconti, 1965) ; Modesty Blaise (J. Losey, 1966).
CRAIN (Jeanne)
actrice américaine (Barstow, Ca., 1925).
Sous contrat Fox, elle débute dans le Jockey de l'amour (H. Hathaway, 1944) et tient des emplois de jeune première pimpante et « comme-il-faut » dans State Fair (W. Lang, 1945), Margie (H. King, 1946) et l'Amour sous les toits (G. Seaton, 1948). Joseph L. Mankiewicz enrichit ce personnage (Chaînes conjugales, 1949 ; On murmure dans la ville, 1951), en démasquant, derrière son dynamisme juvénile, des inquiétudes et des frustrations qui reflètent la situation changeante de la femme américaine durant l'après-guerre. Otto Preminger (The Fan, 1949) et Elia Kazan (l'Héritage de la chair, id.) poursuivent dans cette voie, mais le studio la préfère dans des rôles de comédie. Devenue indépendante, elle livre une composition vigoureuse dans l'Homme qui n'a pas d'étoile (K. Vidor, 1955) et alterne comédies musicales (Les hommes épousent les brunes, Richard Sale, 1955 ; The Second Greatest Sex, G. Marshall, 1955) et westerns (La première balle tue, R. Rouse, 1956 ; Tonnerre sur Timberland, Robert D. Webb, 1960). Elle se rend ensuite à Cinecitta, où elle participe à trois « péplums ». Entrée en semi-retraite, elle joue à la télévision et tient ses derniers rôles dans Hot Rods to Hell (J. Brahm, 1967) et Alerte à la bombe (J. Guillermin, 1972).
CRANE.
Mot anglais pour grue.
CRAVEN (Wes)
cinéaste américain (Cleveland, Ohio, 1949).
Les amateurs de fantastique « gore » lui sont redevables de la création du surprenant personnage de Freddy, créature onirique terrifiante, aux doigts bardés de lames en tout genre et au visage odieusement défiguré. En fait, Craven n'est que l'initiateur de cette série à succès : les Griffes de la nuit (A Nightmare on Elm Street, 1984). Il a tenu à récupérer ce personnage qui lui avait échappé avec Freddy sort de la nuit (Wes Craven's New Nightmare : The Real Story, 1995), sorte de private joke destiné aux aficionados et estampillé du nom du créateur. On lui doit aussi d'autres titres célèbres comme La colline a des yeux (The Hills Have Eyes, 1981), la Créature des marais (Swamp Thing, 1982), Shocker (1990) ou le Sous-sol de la peur (The People Under the Stairs, 1991). Après le décevant Un vampire à Brooklyn (Vampires in Brooklyn, 1996), il connaît un énorme succès avec le modeste et excellent Scream (id., 1997), qui, avec Scream 2 (id., 1998) puis Scream 3 (id., 1999) devient un véritable filon, plaisant mais parfois, inévitablement, essoufflé. C'est certainement pour casser son image qu'il réalise une comédie sentimentale avec Meryl Streep, la Musique de mon cœur (Music of the Heart, id.), film où l'on a du mal à retrouver son style. Également très actif à la télévision, il est presque toujours mêlé au scénario et à la production de ses films.
CRAWFORD (Broderick)
acteur américain (Philadelphie, Pa., 1911 - Rancho Mirage, Ca., 1986).
Fils d'un couple célèbre de la scène américaine (Lester [Robert] Crawford et Helen Broderick), il débute au théâtre à Londres en 1932 et, bien plus obscurément, à Hollywood en 1937. Pendant dix ans, il mènera de front deux carrières, la première lui rapportant plus de notoriété que la seconde. Sa vraie chance à l'écran lui est donnée par Robert Rossen en 1949 avec les Fous du roi, où il tient le rôle principal (le politicien Willie Stark) qui lui vaut à la fois l'Oscar et le prix de la Critique new-yorkaise. Acteur puissant par sa sobriété, il lui fait malheureusement trop confiance, ce qui le conduit à fonder ses rôles sur sa seule présence. Mais il se révèle un comique inattendu dans Comment l'esprit vient aux femmes (G. Cukor, 1950). Ses autres films marquants de cette période sont Dans la gueule du loup (R. Parrish, 1951) et Désirs humains de Fritz Lang (1954), où son aspect un peu fruste fait merveille. Venu en Europe pour Il bidone de Federico Fellini (1955), il y fut remarquable dans un rôle d'escroc à l'onction toute sacerdotale (car, selon qu'il doit être veule ou redoutable, son ossature s'amollit ou se bétonne). Après quelques autres emplois notables (La première balle tue, R. Rouse, 1956 ; le Temps de la colère, R. Fleischer, id. ; la Vengeance d'Hercule, V. Cottafavi, 1960), il a dilapidé sa capacité de suggérer des sentiments assez rares à l'écran (sadisme intellectuel, fatalisme) dans des westerns italiens de deuxième zone et, surtout, dans des séries télévisées (Highway Patrol, King of Diamonds, The Interns), ne retrouvant un peu de talent que dans Kid Rodelo (R. Carlson, 1966) et surtout dans un rôle inattendu de The Oscar (Rouse, id.).
CRAWFORD (Lucille Fay Le Sueur, dite Joan)
actrice américaine (San Antonio, Tex., 1904 - New York, N. Y., 1977).
La vie, la carrière, le personnage cinématographique de Joan Crawford sont dominés par l'ambition. Née et élevée dans un milieu très modeste, elle n'a eu de cesse que d'en sortir, fût-ce au prix d'une certaine sécheresse de cœur dont témoigneront ses films, spécialement après 1945. Star par excellence, on a bâti autour d'elle des films qui racontent souvent, plus ou moins, sa propre ascension et, peut-être, en profondeur, ses frustrations de « femme arrivée » dont on avait même oublié le premier nom de théâtre : Billie Cassin.