ARTIFICES. (suite)
Pour les destructions d'automobiles et autres véhicules, on utilise également la combinaison explosion-fumée-feu, mais de sérieuses précautions doivent être prises pour limiter les effets de l'explosion. Il faut neutraliser les serrures et fermer les portes avec du ruban adhésif, ouvrir les fenêtres, éventuellement percer le plancher, démonter ou scier les parties dont l'artifice suggérera l'arrachement.
Les incendies sont réalisés par enflammage de réservoir contenant du gazole, auquel on peut ajouter des produits chimiques pour modifier la coloration.
Pour les feux de surfaces réduites, on utilise des rampes alimentées par des bouteilles de gaz. On dispose aussi de gelées à combustion lente et chaude, dont on enduit les accessoires et décors à brûler. Les feux de cheminée sont simulés par la combinaison de rampes à gaz et de bûches factices en plâtre.
Les objets factices.
Le trucage est utilisé pour fabriquer la réplique d'un objet ou d'un élément de décor rare, ou d'un maniement difficile, voire dangereux. Il est aussi utilisé lorsque l'objet risque d'être détruit ou doit l'être. Pour ces fabrications, assurées sous la direction du chef décorateur, on a longtemps utilisé le moulage en plâtre (expansé ou non), le carton-pâte, le bois de balsa, le latex. Très léger, fragile, le bois de balsa (auquel on peut donner l'apparence des autres bois) sert à la fabrication des meubles, portes et fenêtres destinés à être détruits ; l'assemblage étant fait à la colle et à la cheville (c'est-à-dire sans pièce métallique), la dislocation est sans risque. Le latex, travaillé par moulage, permet de réaliser des masques minces qui laissent transparaître la mobilité du visage.
Facilement maîtrisées, bon marché, se pliant à toutes les exigences de la mise en scène, les matières plastiques dominent aujourd'hui la fabrication des objets factices. Chacune a ses propres qualités, souvent combinables : légèreté, souplesse, friabilité, transparence, etc. Elles peuvent être travaillées par moulage (mousse de polyuréthanne, résines) ou par sculpture et sciage (polystyrène expansé). Tout, ou presque, peut être ainsi reproduit : denrées alimentaires qui résistent au temps et à la chaleur, meubles qui se brisent, flacons qui éclatent, murs polis ou rugueux, rochers, arbres, lampadaires, sculptures, masques, etc. Le plâtre expansé reste toutefois toujours utilisé dans les cas où l'ininflammabilité et le poids sont indispensables au trucage. Quant aux vitres à casser, elles sont réalisées en verre médical, si fin et fragile que son bris est sans danger. (Autrefois, elles étaient faites en plaques de sucre fondu. Le sucre fondu, peu transparent, n'est plus employé que pour les vitres d'aspect ancien.)