BADRAKHAN (Ahmad)
cinéaste égyptien (Alexandrie 1909 - Le Caire 1969).
Il appartient à la vague de techniciens, producteurs, décorateurs auxquels les nouveaux studios Mi???, créés en 1934 au Caire, ont assuré une formation professionnelle en Europe avant de leur confier l'ambitieux programme de production de la firme. Dès son retour de Paris, Badrakhan devient premier assistant de Fritz Kramp sur Widad (1936), musical d'une belle rigueur plastique, avec, en vedette, Umm Kulthum. La carrière du cinéaste épouse les genres mis en valeur par les studios Mi???, et d'abord le musical, auquel il s'efforce d'assurer une qualité dramatique et visuelle (les prises de vues sont souvent très soignées) : ‘ la Chanson de l'espoir ’ (Nashid al-amal) en 1936 avec Umm Kulthum, ‘ Un petit rien de rien ’ (Chuya min al-chuya) en 1939 avec Nagat ‘Ali et, en 1944, un autre succès avec Farid et Ismahan al Atrash, ‘ Victoire de la jeunesse ’ (Intişar ash-shabab). La faiblesse des scénarios et les exigences du box-office vont incliner Badrakhan à des compromis de moins en moins heureux. S'il reste un des meilleurs professionnels de son époque, il ne parvient pas à donner un style ni une cohésion à une œuvre qui compte une bonne quarantaine de titres, dont quelques machines historico-patriotiques : Mustafa Kemal (1952), ou ‘ Dieu est avec nous ’ (Allah ma'na, 1954). Son ultime succès, Sayyid Darwish (1968), et Nadiya, qu'il tourne avant sa mort, n'ont plus la qualité de ses premiers films.
BADRAKHAN ('Ali)
cinéaste égyptien (Le Caire 1946).
Fils du précédent et son assistant sur ses deux derniers films. Diplômé de l'Institut du cinéma du Caire (1967), assistant de Yusuf Chahin sur le Choix, et le Moineau, il réalise son premier film en 1971 : ‘ l'Amour qui fut ’ (al-Ḥubb al-ladhi kan), puis al-Karnak, en 1975, inspiré par les répressions politiques sous Nasser. Il a épousé l'actrice Su'ad Ḥusni, qu'on retrouve également dans Shafiqa wa Matwali (1979), film « en costumes » assez superficiel, et dans une comédie amère, les Gens de la haute (Ahl al-qimma, 1982), aux côtés de Nur as-Sharif. Cette satire de la société cairote ne manque ni d'humour noir ni de vigueur. La faim (Al Gu', 1986), adapté du roman de N. Maḥfuẓ, malgré les beaux décors de Salah Marii, demeure en deçà de l'œuvre et des espoirs attendus.
BAE Chang-ho [PAE Chang-ho]
cinéaste coréen (Taegu, province du Kyˇongsang du Nord, 1953).
Diplômé en gestion des entreprises, étudiant de la faculté de commerce de l'université de Yˇonse, il tourne plusieurs films en 8 mm tout en poursuivant ses études. En 1978 il part au Ghana comme représentant de la firme automobile Hyundai. Il opte pour le cinéma au début des années 80 et devient l'assistant de Lee Chang-ho. En 1982, son premier film, Les gens d'un bidonville (Khobangdongne Saramdûl), remporte un succès populaire et critique. Bae Chang-ho y décrit de façon quasi documentaire des personnes démunies, vivant à la marge de la société coréenne. Sur le même ton réaliste, suivent Des hommes de fer (Ch'ˇolindˇul, id.), Les fleurs équatoriales (Chˇokdo-ˇui Kkot, 1983), La chasse à la baleine (Koraesanyang, 1984), Il faisait doux cet hiver-là (Kˇuhae Kiˇoulǔn ttattˇuthaettne, id.), La nuit bleue et profonde (Kip'ko p'uřun pam, id.) et La chasse à la baleine II (1985). Hwang Chini (id., 1986), où il fait davantage preuve de formalisme, marque une rupture. Avec Tendre Jeunesse (Kippˇun uri cholmˇun nal, 1987) et Bonjour, Dieu ! (Annyˇonghaseyo hananim, 1988), il essaie de parvenir à son style cinématographique propre, en combinant un réalisme de documentariste et une exigence d'écrivain. Grâce à Le rêve (Kk'um, 1990), un drame historique, il s'impose comme l'un des réalisateurs les plus talentueux de sa génération. Après l'Escalier du paradis (Ch'ˇon' guk-ˇui kyedan, 1992), le Jeune Homme (1994) et Love Story (1995) constituent ses meilleures œuvres. Il y développe son thème de prédilection : la recherche d'une humanité perdue par le biais de l'amour et des émotions. En 1999, il réalise Mon cœur (Jung).
BAFFLE.
Grande plaque rigide, comportant au voisinage de son centre un trou derrière lequel on fixe un haut-parleur, destinée à améliorer le rendement de ce haut-parleur. Ce terme est parfois employé, improprement, pour enceinte acoustique. ( HAUT-PARLEUR.) Le mur THX est une forme de baffle ou d'écran acoustique qui a pour rôle d'améliorer le rendu sonore aux fréquences basses.
BAGHDADI (Maroun)
cinéaste libanais (Beyrouth 1950 - id. 1993).
Journaliste au Liban alors qu'il est encore étudiant, il vient à Paris et se forme à l'IDHEC. Il tourne avec des moyens minimes un premier film sur le conflit libanais, Beyrouth, ya Beyrouth, qui est le brouillon de Petites Guerres (1982), le film qui le révèle au public. Il tourne ensuite en France l'Homme voilé (1987), inspiré des mêmes événements, puis Hors la vie (1991) qui évoque la situation des otages. Le style percutant de ce film l'amène à tourner la Fille de l'air (1993) d'après un fait divers authentique. Il est mort accidentellement à Beyrouth où résidait sa famille. Il a également travaillé pour la télévision française à partir de 1988.
BAGUE.
Bague allonge, bague intercalée entre l'objectif et la caméra pour filmer de très près. ( OBJECTIFS.) Bague intermédiaire, dispositif mécanique permettant d'utiliser des objectifs sur une caméra.
BAHGAT (Nihad)
décorateur et peintre égyptien (Le Caire 1944).
Il étudie le décor scénique (université américaine du Caire). D'abord accessoiriste, il devient ensuite décorateur, enfin directeur artistique, créant avec un goût très sûr les cadres les plus étranges ou les plus simples : Pension Miramar (K. ash-Shaykh, 1969), ‘ la Peur ’ (S. Marzuq, 1972), le Moineau (Y. Chahin, 1973), Alexandrie, pourquoi ? (id., 1978), ‘ la Mosquée ’ (al-Akmar, de Hisham Abu al-Naşr, id.) et ‘ Café Mawardi ’ (Qahwa al-Mawardi, id., 1982). Il a consacré un court métrage au peintre Sayf Wali (ar-Riḥla).
BAHLOUL (Abdelkrim)
cinéaste algérien (Rebahia 1950).
Après des études de lettres, il suit les cours de l'IDHEC et fait ses premiers pas de réalisateur à la télévision française. Il réalise, en 1975, un premier court métrage, la Cellule (CM), puis en 1978 la Cible (CM). En 1984, A. Bahloul signe son premier long métrage, le Thé à la menthe, puis en 1991 Un vampire au paradis, et en 1996 les Sœurs Hamlet. Avec la Nuit du destin (1997), sur un scénario coécrit avec Pascal Bonitzer, il évoque la tentation du retour dans son pays d'un vieil Algérien installé à Paris.