PITOËFF (Georges)
acteur et metteur en scène de théâtre français (Tiflis, auj. Tbilissi, 1884 - Genève 1939).
Originaire de Russie, il s'établit à Paris, avec sa troupe, en 1922. Il est, avec Copeau, Dullin et Jouvet, l'un des rénovateurs du théâtre entre les deux guerres qui surent le mieux résister à l'invasion du cinéma. Ses orbites enfoncées, son masque osseux et glabre le vouaient aux sombres rôles de « possédé » : il excella dans Ibsen, Molnar, Tchekhov, Pirandello, etc. Au cinéma, on ne le vit que dans le Grand Jeu, de Feyder, en 1934 — un rôle de légionnaire. Son nom est inséparable de celui de son épouse, Ludmilla (1896-1951), au visage fragile, qui fut admirable, dit-on, en Sainte Jeanne de Bernard Shaw, et dans l'Échange de Claudel. Elle parut un peu plus souvent à l'écran (la Danseuse rouge, Tourbillon de Paris, Quartier sans soleil), de même que leurs enfants, Svetlana (le Temps des cerises), Aniouta (l'Éventail) et Sacha.
PITOËFF (Sacha)
acteur français (Genève 1920 - Paris 1990).
Fils de Georges et Ludmilla Pitoëff, il a comme eux une longue carrière d'homme de théâtre, ayant joué et monté notamment Ibsen, Synge, Pirandello, Pinter, Gorki et surtout Tchekhov, son auteur et son univers de prédilection. Sa silhouette longiligne, son visage d'ascète et sa voix grave ont été trop peu utilisés à l'écran : par Clouzot dans les Espions (1957), Autant-Lara dans le Joueur (1958), Alain Resnais surtout dans l'Année dernière à Marienbad (1961 ; il y est le maître du jeu, aux allures de spectre), plus récemment Michel Deville, dans le Dossier 51 (1978, sa voix seulement), et Dario Argento, dans Inferno (1979).
PITT (Brad)
acteur américain (Shawnee, Okla, 1963).
Après des études de journalisme, il s'oriente vers le cinéma, où sa prestance physique, son charme et un talent d'acteur sobre lui valent rapidement le succès, tant public que critique. Il avait déjà quelques films derrière lui quand son rôle de dragueur dans Thelma et Louise (R. Scott, 1990) le fait remarquer. Mais c'est son interprétation très mesurée dans le beau film de Robert Redfort Au milieu coule une rivière (1991) qui l'a vraiment lancé. Si la jeunesse l'a accepté avec enthousiasme dans le pourtant médiocre True Romance (T. Scott, 1993), il était cependant infiniment meilleur en vampire mélancolique au regard embrumé et aux longs cheveux élégamment ramassés en catogan dans Entretien avec un vampire (N. Jordan, 1994). Légendes d'automne (Edward Zwick, id.) et Seven (David Fincher, 1996) ont confirmé l'attachement du public pour l'image romantique de Brad Pitt. En 1995, il tient un rôle secondaire dans l'Armée des 12 singes (T. Gilliam), puis se retrouve au premier rang dans Sleepers (B. Levinson, 1996) et dans Ennemis rapprochés (A. Pakula, 1997).
PITTALUGA (Stefano)
producteur italien (Campomorone 1887 - Rome 1931).
Petit distributeur génois, Pittaluga fonde à Turin la SASP (Société anonyme SP) et reprend les installations de la Fert. Au début des années 20, il contrôle des salles d'exclusivité dans toute l'Italie. En 1923, il se lance dans la production et dispose alors d'un ensemble intégré (production, studios, laboratoires, distribution, exploitation). Ayant racheté les vieux studios de la Cines, il les modernise et produit en 1930 le premier film sonore italien, La canzone dell'amore (Righelli) ; il est à l'origine de la reprise de la production au début des années 30 (Blasetti, Brignone, Almirante, etc.). Figure typique de l'industriel self-made man, Pittaluga donna malgré sa mort prématurée une impulsion décisive au cinéma italien.
PITTS (Eliza Susan Pitts, dite ZaSu)
actrice américaine (Parsons, Kans., 1898 - Los Angeles, Ca., 1963).
De 1916 à 1963, ZaSu Pitts a été, dans le domaine du second rôle, une des plus grandes actrices de sa génération. On n'en finirait pas de dénombrer les rôles qu'elle interpréta avec bravoure. Mais c'est Erich von Stroheim, son réalisateur fétiche, qui seul sut la deviner et lui donna, dans les Rapaces (1925, RÉ 1923), un des plus grands rôles féminins du cinéma muet, celui de Trina, la jeune fille que la cupidité transforme en mégère folle. Elle le tint de manière unique. Elle fut aussi sublime en princesse boiteuse et touchante dans la Symphonie nuptiale (Stroheim, 1928) et en vieille fille aigrie rongée par la jalousie dans Hello Sister ! / Walking Down Broadway, film entrepris par Stroheim et complété, entre autres, par Raoul Walsh et Alfred L. Werker (1933).
PLACIDO (Michele)
acteur italien (Ascoli Satriano 1946).
Ayant débuté au théâtre dans des mises en scène de Luca Ronconi et Giorgio Strehler, Michele Placido s'est imposé au cinéma en 1974 avec Romances et confidences de Mario Monicelli et Mon Dieu comment suis-je tombée si bas ? de Luigi Comencini. Par la suite, il a évolué vers des rôles dramatiques et il a été notamment dirigé par Marco Bellocchio (Marche triomphale, 1976 ; le Saut dans le vide, 1980), Paolo et Vittorio Taviani (le Pré, 1979), Carlo Lizzani (Fontamara, 1980), Francesco Rosi (Trois Frères, 1981), Benoît Jacquot (les Ailes de la colombe, 1981), Luciano Odorisio (Sciopèn, 1983 ; Via Paradiso, 1988), Marco Ferreri (Y'a bon les blancs, 1988), Marco Risi (Mery pour toujours, 1989), Giuseppe Ferrara (Giovanni Falcone, 1993), Pascale Pozzessere (Padre e figlio, 1994), Gianni Amelio (Lamerica, id.). Il a également obtenu un grand succès à la télévision avec La piovra (1984) de Damiano Damiani et Raid contre la mafia (1988) de Luigi Perelli. Michele Placido s'est lancé dans la réalisation avec Pummarò (1990), un film sur la situation de la main-d'œuvre noire en Italie, les Amies de cœur (Le amiche del cuore, 1993) et Un héros ordinaire (Un eroe borghese, 1995). Par la suite, il a évolué vers des rôles dramatiques et il a été notamment dirigé par Marco Bellocchio (Marche triomphale, 1976 ; le Saut dans le vide, 1980 ; la Nourrice, 1999), Paolo et Vittorio Taviani (le Pré, 1979), Carlo Lizzani (Fontamara, 1980), Francesco Rosi (Trois Frères, 1981), Benoît Jacquot (les Ailes de la colombe, 1981), Luciano Odorisio (Sciopèn, 1983 ; Via Paradiso, 1988), Marco Ferreri (Y'a bon les blancs, 1988), Marco Risi (Mery pour toujours, 1989), Giuseppe Ferrara (Giovanni Falcone, 1993), Pascale Pozzessere (Padre e figlio, 1994), Gianni Amelio (Lamerica, id.), Gabriele Lavia (La lupa, 1996), Nicolas Boukhrief (le Plaisir [et ses petits tracas], 1998), Maurizio Zaccaro (Un uomo perbene, 1999), Fabio Segatori (Terra bruciata, id.), Fabio Conversi (Entre deux mondes [Tra due mondi], 2000). Il ne néglige pas parallèlement de retourner à la comédie, participant à des films comme Liberate i pesci (C. Comencini, 1999) ou Panni sporchi (M. Monicelli, 1999). Il a également obtenu un grand succès à la télévision avec La piovra (1984) de Damiano Damiani et Raid contre la mafia (1988) de Luigi Perelli. Michele Placido s'est lancé dans la réalisation avec Pummarò (1990), un film sur la situation de la main-d'œuvre noire en Italie, les Amies de cœur (Le amiche del cuore, 1993), Un héros ordinaire (Un eroe borghese, 1995) et Del perduto amore (1998).