BRECHT (Bertolt) (suite)
Si Brecht se méfiait du cinéma, dont les procédés pouvaient lui paraître en contradiction immédiate avec ses propres théories, visant à instaurer une distance entre les composantes du spectacle (et surtout entre le spectacle et le spectateur), il fut un grand consommateur de films. Il apprécia beaucoup, semble-t-il, la version originale de trois heures de la Madame Bovary de Jean Renoir, et tels épisodes ou procédés dramatiques de Maître Puntila ou d'Arturo Ui paraissent avoir été empruntés aux Lumières de la ville et au Dictateur de Chaplin, en qui il reconnaissait un génie.
Films :
l'Opéra de quat'sous (G. W. Pabst, 1931) ; Kuhle Wampe [Ventres glacés] (S. Düdow, 1932) ; Les Assassins sortent sur la route (V. Poudovkine et Youri Taritch, 1942) ; Les bourreaux meurent aussi (F. Lang, 1943) ; le Chant des fleuves (J. Ivens, 1954) ; Maître Puntila et son valet Matti (A. Cavalcanti, 1955) ; Mère Courage et ses enfants (Mutter Courage und ihre Kinder [Peter Palitzch et Manfred Werkwerth], 1960) ; le Capitaine de Cologne (Düdow, 1961) ; L'Opéra de Quat'sous (W. Staudte, 1963) ; la Vieille Dame indigne (R. Allio, 1964) ; Baal (V. Schlöndorff, 1969) ; Leçons d'histoire (J. M. Straub, 1972 ; adaptation des Affaires de M. Jules César).