POLANSKI (Raymond, dit Roman) (suite)
En mars 1977, le scandale provoqué par le viol présumé d'une adolescente de treize ans conduit Polanski à quitter les États-Unis. Naturalisé français, il s'établit à Paris. En 1979, il tourne Tess, une adaptation du roman de Thomas Hardy Tess d'Urberville. Sous une apparente sérénité, Polanski cultive une violence contenue. Tess doit beaucoup à son interprète principale, Nastassja Kinski, véritable alter ego du metteur en scène, qui tente d'échapper aux diverses formes de subordination auxquelles on tente de la soumettre.
Polanski réalise enfin, en 1986, son vieux projet les Pirates, conçu avec Gérard Brach à l'époque de Chinatown et qui offre à Walter Matthau un rôle de premier plan. Le film est un semi-échec commercial. Le cinéaste quitte l'atmosphère de l'Île des pirates de R. L. Stevenson pour s'engager dans une voie hitchcockienne avec Frantic (1988), en lançant l'acteur Harrison Ford dans un suspense d'espionnage situé à Paris, à la fois tragique, burlesque et haletant. En 1992, il signe Lunes de fiel, un faux thriller érotique et tragique, apparaît comme acteur face à Gérard Depardieu dans Une pure formalité (G. Tornatore, 1994) et réalise la Jeune Fille et la mort (Death and the Maiden, 1995), un huis-clos oppressant avec Sigourney Weaver et Ben Kingsley. En 1999 il signe la Neuvième Porte (The Ninth Gate), une enquête de démonologie inégalement oppressante et en 2001 The Pianist. ▲