ŽILNIK (Želimir)
cinéaste yougoslave (Niš 1942).
Dès 1962, il réalise de nombreux courts métrages, pour la plupart sur des thèmes sociopolitiques percutants et primés dans divers festivals. Son premier long métrage de fiction, Travaux précoces (Rani radovi, 1969), brillant et sarcastique pamphlet politique, lui vaut des difficultés avec la censure ; par ailleurs, il est emprisonné quelque temps pour « antimilitarisme ». Après un séjour en Allemagne fédérale où il tourne des documentaires et un long métrage, le Paradis (Paradies, 1976), il réalise ‘ la Deuxième génération ’ (Druga generacija, 1983) et ‘ Comment l'acier fut trempé ’ (Tako se kalio čelik, 1989) qui prouvent, par leur critique sociale mordante, qu'il n'a rien perdu de sa vigueur polémique. En 1991, il fonde à Budapest sa propre société de production et tourne des documentaires antimilitaristes pour l'émetteur d'opposition de Belgrade Radio B92. Un cul en marbre / Marble Ass (Dupe od mramora, 1994) est un pamphlet violent et convulsif contre la guerre civile dans son pays.
ZIMMER (Bernard)
scénariste et dialoguiste français (Grandpré 1893 - Paris 1964).
On doit à cet écrivain de théâtre de brillants dialogues, dans le Coupable (R. Bernard, 1936) et même dans Pontcarral, colonel d'empire (J. Delannoy, 1942). Il a fourni à Françoise Rosay de beaux rôles : la Kermesse héroïque (J. Feyder, 1935), Un carnet de bal (J. Duvivier, 1937), les Gens du voyage (Feyder, id.), le Joueur d'échecs (J. Dreville, 1938). Serge de Poligny a tiré en 1939 de la pièce de Zimmer le Veau gras, un film insolent dont l'amoralisme ne résista pas à la censure de Vichy.
ZINET (Mohamed)
acteur et cinéaste algérien (Alger [auj. al-Djaza'ir] 1932 - Bondy, France, 1995).
Comédien-né, monté tout jeune sur les planches, il fonde en exil le noyau du futur Théâtre national algérien (TNA), mais il interrompt une carrière théâtrale internationale pour participer à la création de la Casbah Films (Alger, 1964). Il apprend sur le tas les métiers du cinéma, est assistant de Pontecorvo pour la Bataille d'Alger (1965). Nerveux, sec, rêveur, il consent une tendresse d'écorché à des rôles divers : Trois Cousins (René Vautier, 1970) ; Monagambee (Sarah Maldoror, id.) ; Dupont la joie (Y. Boisset, 1975) ; le Bougnoule (Daniel Moosman, 1975) ; la Vie devant soi (M. Mizrahi, 1977; le Coup de sirocco (A. Arcady, 1979). En 1971, il présente Alger insolite (Tah'iya ya Didu) dont il est l'auteur, le réalisateur et l'interprète. Produit par la ville d'Alger, ce film onirique et grave, ludique et inclassable a été condamné à demeurer inexploité pour, dit-on, des querelles d'attribution entre l'ONCIC et le commanditaire.
ZINNEMANN (Fred)
cinéaste américain d'origine autrichienne (Vienne 1907 - Londres 1997).
Il acquiert une formation d'opérateur à Paris et travaille comme assistant de 1927 à 1929 (notamment sur le documentaire de Sîodmak : les Hommes le dimanche, 1929). Mais, dès son arrivée aux États-Unis (à part une figuration dans À l'Ouest rien de nouveau, L. Milestone, 1930), il s'oriente vers la mise en scène et, ce qui est rare, le documentarisme. Il tourne un long métrage au Mexique, les Révoltés d'Alvarado (codirigé par Gomez Muriel et produit par Paul Strand) en 1934-35, puis une vingtaine de courts métrages dont That Mothers Might Live, qui reçoit l'Oscar de la meilleure mise en scène (1938). Quatorze ans plus tard, après un autre Oscar pour son documentaire Benjy (CM 1951) sur les handicapés : Le train sifflera trois fois (High Noon, 1952), qu'interprètent Gary Cooper et Grace Kelly selon un scénario qui tient la gageure du temps réel lui vaut une aura d'auteur et de grand cinéaste. Sa meilleure période reste celle de la MGM de la Septième Croix (1944) à Acte de violence (1949) lorsqu'il tente d'ancrer ses sujets dans une réalité sociale et d'évoquer par exemple la notion de respectabilité collective. L'absence de personnalité marque d'ailleurs aussi bien les films médiocres de Zinnemann que ses « réussites ». Il n'y a rien à sauver dans Oklahoma (1955), Au risque de se perdre (1959 — avec Audrey Hepburn), Horizons sans frontières (1960 — avec Mitchum et Deborah Kerr), ni Chacal (1973 — film encore plus manqué que le complot contre de Gaulle qui en est le sujet). La gloire venue de High Noon s'est ajoutée au ragoût humaniste magnifiquement joué par Montgomery Clift entre Borgnine, Lancaster, et un Frank Sinatra alors dévalué : Tant qu'il y aura des hommes (1953 — le film aux sept Oscars, dont Monty Clift n'eut pas l'ombre d'un...). On peut supposer que la grogne à l'encontre de l'engagement au Viet-nâm fut ensuite un adjuvant au triomphe d'Un homme pour l'éternité (1966), débat moral académique entre Thomas Moore et Henry VIII, Oscar du meilleur film... Quant à son adaptation à l'écran de Julia (1977), la pièce de Lillian Hellman, elle reste, malgré l'intérêt de son sujet, assez conventionnelle.
Films :
les Révoltés d'Alvarado (Redes / The Wave, CO Gomez Muriel, MEX. 1935) ; Kid Glove Killer (1942) ; les Yeux dans les ténèbres (Eyes in the Night, id.) ; la Septième Croix (The Seventh Cross, 1944) ; Little Mister Jim / Army Brat (1946) ; My Brother Talks to Horses (1947) ; les Anges marqués (The Search / Die Gezeichneten, SUI-US, 1948) ; Acte de violence (Act of Violence, 1949) ; C'étaient des hommes (The Men, 1950) ; Teresa (id., 1951) ; le Train sifflera trois fois (High Noon, 1952) ; The Member of the Wedding (1953) ; Tant qu'il y aura des hommes (From Here to Eternity, id.) ; Oklahoma ! (id., 1955) ; Une poignée de neige (A Handful of Rain, 1957) ; le Vieil homme et la mer (The Old Man and the Sea, production reprise par John Sturges et qui fut créditée à ce dernier, 1958) ; Au risque de se perdre (The Num's Story, 1959) ; Horizons sans frontières (The Sundowners, 1960) ; Et vint le jour de la vengeance (Behold a Pale Horse, 1964) ; Un homme pour l'éternité (A Man for All Seasons, GB, 1966) ; Chacal (The Day of the Jackal, FR-GB, 1973) ; Julia (id., 1977) ; Cinq jours ce printemps-là (Five Days one Summer, 1982).
ZISCHLER (Hanns)
acteur allemand (Nuremberg, 1947).