X (classement).
Les films montrant la représentation, réelle ou simulée, d'actes sexuels demeurèrent pendant longtemps, par l'effet des censures, réalisés et diffusés clandestinement. Cependant, l'évolution des mœurs dans les années 60 puis 70 provoqua un assouplissement des codes. Par effet de boule de neige, cet assouplissement s'accéléra jusqu'à devenir, en France, au début des années 70, suppression quasi complète — de fait — de la censure. La curiosité du public devant ce qui avait été si longtemps refoulé conduisit alors à ce que les films dits « pornographiques » occupent, à partir de 1973 et surtout 1974, une proportion non négligeable des écrans.
Toute une partie de l'opinion publique s'insurgea violemment. Nombre des professionnels eux-mêmes estimèrent que projeter ce genre de films en alternance avec les films usuels risquait de détourner définitivement des salles la clientèle habituelle. Il résulta de tout cela le vote, en 1975, d'une loi créant la catégorie dite des « films pornographiques ou d'incitation à la violence » et plus communément appelée « catégorie des films X », voire « catégorie X ». (En pratique, cette catégorie compte presque uniquement des films pornographiques ; dans la suite de ce texte, on restreindra donc à « pornographique » la longue expression « pornographique ou d'incitation à la violence ».) L'inscription d'un film en catégorie X est prononcée par le ministre chargé du cinéma après consultation de la commission de contrôle.
Conséquences du classement en catégorie X.
Les films X ne peuvent être projetés que dans des salles spécialisées, et toute publicité pour ces films est prohibée.
Le classement en catégorie X a par ailleurs des conséquences financières.
D'une part, la taxe additionnelle ( FISCALITÉ) peŗcue à l'occasion de la projection des films « classés », bien que majorée de 50 p. 100 par rapport à la taxe peŗcue dans les salles non spécialisées, n'entraîne aucun droit à soutien automatique, ni pour les producteurs ni pour les exploitants. Films et salles sont par ailleurs exclus de toute forme d'aide sélective provenant du compte de soutien. (La projection d'un film X par une salle non spécialisée a pour effet que la taxe additionnelle peŗcue dans cette salle n'est plus prise en compte pour le calcul des droits de cette salle au soutien automatique, pendant une période pouvant atteindre 18 mois.)
D'autre part, la loi a prévu diverses dispositions d'ordre fiscal ou parafiscal :
— application du taux « majoré » de TVA ;
— prélèvement spécial de 20 p. 100 sur la fraction des bénéfices imposables résultant de la production, de la distribution ou de la représentation de ces films ;
— application d'une taxe forfaitaire à l'importation des films étrangers. Les films fraņcais qui n'auraient pas été présentés à la procédure de l'agrément ( RÉGLEMENTATION PROFESSIONNELLE) sont passibles de la même taxe ;
— majoration de 50 p. 100 (déjà citée) de la taxe additionnelle ;
— maintien de la perception, dans les salles spécialisées, du droit de timbre, supprimé dans les salles non spécialisées.
Les mesures ci-dessus ont incontestablement limité la diffusion des films pornographiques : ces films ne sont plus projetés que dans une minorité de salles, et leur audience est devenue marginale, moins de 2 p. 100, alors qu'on avait pu l'estimer à 15 p. 100 environ en 1975.
La taxe à l'importation a eu pour effet de fermer totalement l'importation, ce qui favorisa la fabrication en France de films pornographiques au budget aussi réduit que possible, afin de parvenir à la rentabilité malgré l'audience moyenne et malgré les obstacles financiers par exemple, les 4 films X de long métrage produits en 1986 ont eu un coût moyen de 290 00 F seulement, soit 1/40 du coût moyen des films autres que X.
XARCHAKOS (Stavros)
musicien grec (Athènes, 1939).
Musicien précoce et talentueux, il s'est distingué très tôt en écrivant des mélodies et des chansons pour le théâtre et le cinéma des années 60, qui deviennent aussitôt des succès populaires (les Lanternes rouges /Ta kokina fanaria, Vassilis Georgiadis, 1962, Lola, Dinos Dimopoulos, 1964, Trop tard pour les larmes /Poli arga yia dakria, Panos Glikofridis, 1968). Dans les années 70, il compose systématiquement des œuvres de musique classique qu'il dirige lui-même en Grèce et à l'étranger. Il revient au cinéma avec Rebetiko (id., Kostas Ferris, 1983) où il célébre, avec génie, toute une tradition de musique populaire des faubourgs qui puise ses racines dans l'hellénisme de l'Asie Mineure.
Il est le directeur de l'Orchestre de musique grecque et a été élu, en 2000, député au Parlement européen.
XIA YAN (Shen Duanxian, dit)
dramaturge, scénariste et critique chinois (Hang xian, province du Zhejiang, 1900 - Pékin 1995).
Il obtient en 1921 une bourse pour des études d'ingénieur au Japon, auxquelles il préfère la littérature et la philosophie. De retour à Shanghai en 1927, il milite dans le milieu ouvrier en tant que membre du parti communiste. En 1929, le parti le charge d'organiser la Ligue des écrivains de gauche et il se fait l'avocat d'une littérature prolétarienne. Lui-même écrira au cours de sa vie de nombreuses pièces de théâtre progressistes et patriotiques. En 1932, il entre à la Mingxing en tant que scénariste. L'année 1933 est très féconde avec : ‘ le Torrent sauvage ’ (Kuangliu, Cheng Bugao), puis ‘ le Marché de la tendresse ’ (Zhifen shichang, Zhang Shichuan), ‘ l'Avenir ’ (Qiancheng, Zhang Shichuan et Cheng Bugao), ‘ les Vers à soie du printemps ’ (Chun can, Cheng Bugao), ‘ 24 Heures de Shanghai ’ (Shanghai ershisi xiaoshi, Shen Xiling). En 1934, il écrit ‘ l'Ennemi commun ’ (Tongchou, Cheng Bugao) ; en 1935, ‘ la Statue de la liberté ’ (Ziyou shen, Situ Huimin) ; en 1937, ‘ la Pièce de monnaie du nouvel an ’ (Yasuiqian, Zhang Shichuan). Après la déclaration de guerre, il parcourt la zone libre pendant quatre ans en tant que journaliste, un métier qu'il continue d'exercer jusqu'à la fin de la guerre, à Chongqing. À Hongkong, il écrit, en 1940, le scénario de ‘ Pays natal dans les nuages blancs ’ (Baiyun guxiang, Situ Huimin, HK), en 1949, le scénario de ‘ la Voie de l'amour ’ (Lian'ai zhi dao, Ouyang Yuqian). Après 1949, il exerce des responsabilités dans le domaine culturel et, en 1954, devient vice-ministre de la Culture pour dix ans. Par ailleurs, il adapte la nouvelle de Lu Xun, ‘ le Sacrifice du nouvel an ’ (Zhufu, Sang Hu, 1956), puis la nouvelle du grand écrivain naturaliste Mao Dun, ‘ la Boutique de la famille Lin ’ (Shui Hua, 1959) et, enfin, ‘ Une famille révolutionnaire ’, d'après l'œuvre de Tao Cheng (Geming jiating, id., 1960), qui lui vaut le prix du meilleur scénario. En 1965, il est déchu de ses fonctions, arrêté en 1966 et passe plus de neuf ans en prison tandis que ses œuvres sont très violemment critiquées. Après la Révolution culturelle, il devient président de l'Association des cinéastes et conseiller au ministère de la Culture.