Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
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LAAGE (Claire Colombat, dite Barbara)

actrice française (Menthon-Saint-Bernard 1920 - Deauville 1988).

D'abord actrice de théâtre, elle se produit dans divers cabarets avant de faire ses débuts à l'écran, en 1948, à Hollywood, dans l'Indomptée (B. F's Daughter, R. Z. Leonard). Marcello Pagliero l'emploie en 1951 dans la Rose rouge. L'année suivante, elle connaît, avec le même metteur en scène, un certain succès avec son interprétation de la P... respectueuse, puis tourne en Italie Fille d'amour (Traviata 53, V. Cottafavi, 1953). Dans la Route joyeuse (1957), elle partage l'affiche avec Gene Kelly (acteur et réalisateur du film), puis entame avec succès une carrière internationale aux États-Unis (Paris Blues, M. Ritt, 1961). On l'a vue également dans Un acte d'amour (A. Litvak, 1954), Vacances portugaises (P. Kast, 1963) et Domicile conjugal (F. Truffaut, 1970).

LABO.

Abrév. fam. de laboratoire.

LABORATOIRE.

Employé sans complément, « laboratoire » (familièrement : « labo ») fait référence aux entreprises qui développent les films et tirent les copies, ce qui constitue bien l'essentiel des activités de laboratoire du cinéma.

Le développement.

Le développement s'effectue dans des machines à développer, successions de grandes cuves contenant les bains chimiques de développement, de fixage et de lavage, prolongées par une armoire de séchage. Le film chemine sur des galets montés sur des cadres, qui lui font décrire une série de boucles verticales. Les bains, soigneusement régulés en température à 0,2o C près pour la phase « développement », sont mis en circulation par des pompes pour homogénéiser le contenu de chaque cuve et pour permettre un filtrage, une régénération et une récupération des bains usés qui devront être retraités avant rejet (élimination quasi totale des produits polluants et des métaux lourds - argent). Ces machines travaillent en continu, les films étant agrafés les uns à la suite des autres. Les machines à développer sont bien évidemment étanches à la lumière.

Il faut naturellement au moins autant de machines à développer que de types de développements pratiqués : le développement en couleurs nécessite plus de bains qu'en noir et blanc, et le développement des positifs nécessite d'autres bains que ceux des négatifs, sans parler du redéveloppement de la piste sonore. ( PROCÉDÉS DE CINÉMA SONORE.) On conçoit l'inconvénient d'un traitement spécifique d'une marque, ce qui explique pourquoi les films 35 mm couleurs « occidentaux » se sont finalement alignés sur le même traitement (en l'occurrence le traitement Kodak). De même, les laboratoires ont toujours développé les films noir et blanc indépendamment de leur marque.

Un développement défectueux du négatif oblige à recommencer la prise de vues. Le laboratoire porte donc une grande attention non seulement à la propreté et au dépoussiérage (pour éviter taches et rayures) mais aussi à la chimie du développement, qu'il contrôle régulièrement par la sensitométrie.

À la demande du chef opérateur du film, le laboratoire peut être amené à pratiquer des développements spéciaux. Presque toujours, il s'agit d'un « développement poussé », où l'on modifie la chimie du développement (en pratique, par accroissement du temps de séjour dans le révélateur) de façon à augmenter la sensibilité effective du négatif. ( RAPIDITÉ.) Mais il peut s'agir aussi d'un développement particulier : développement poussé inhabituel , développement modifiant le contraste ou le rendu des couleurs, etc.

Du négatif aux copies.

Il existe aujourd'hui deux filières distinctes : une filière « traditionnelle » où le laboratoire tire sans délai les « rushes », copies positives destinées tout d'abord à l'équipe de tournage qui peut ainsi voir chaque jour les prises de vues de la veille (Ce terme anglais vient de rush, hâte. En anglais, on dit également dailies, d'après daily, quotidien.) et une filière « électronique » où les négatifs sont transférés en vidéo par passage en télécinéma puis visionnés à partir de cassettes, sans qu'il soit procédé, à ce stade, au tirage de positifs. Selon les pays et selon la demande du chef opérateur, les rushes ou les transferts télécinéma font ou non l'objet d'un premier étalonnage.

Une fois la production lancée, ou après le tournage, débutent les travaux de montage image et son. Ces opérations se font aujourd'hui selon une procédure appelée montage virtuel, par opposition au montage traditionnel qui consiste à visionner les éléments positifs issus du tournage (rushes) et à les assembler pour obtenir une copie de travail qui sera la version finale du film.

Dans la procédure de montage virtuel, le montage s'effectue à partir des éléments vidéo obtenus par passage en télécinéma des négatifs qui sont stockés sous forme numérique dans la mémoire (disques durs) d'une station de montage virtuel. Une fois le montage achevé, on dispose d'une cassette correspondant à la copie de travail ainsi que de la liste des plans montés identifiés par leurs numéros de bords ( FILM).

Durant cette phase de montage, différents effets spéciaux sont réalisés ou finalisés à partir des prises de vues pour être intégrés au film. Une fois le montage achevé, les différents éléments du négatif original sont conformés (montés en conformité) à la copie travail (film ou virtuelle) par collage, les uns à la suite des autres. Simultanément, ou en parallèle avec le montage image, s'effectue le montage son qui, après mixage, permettra l'établissement d'un négatif son.

Une fois le négatif original monté, on procède à son étalonnage ( ETALONNAGE) qui est validé par le tirage d'une copie zéro, première copie étalonnée qui comporte à la fois l'image et le son. Après rectification éventuelle de l'étalonnage, on procède généralement à l'établissement d'un positif intermédiaire (ou contretype) qui servira d'élément de sécurité (en cas d'accident affectant le négatif original) et permettra d'établir un ou plusieurs négatifs intermédiaires pour le tirage des copies d'exploitation en série.

Les tireuses.

Il existe deux méthodes pour copier un film de l'élément négatif sur l'élément positif. Dans le tirage contact, film vierge et film à copier défilent en contact, le premier étant éclairé au travers du second. La copie est de même taille que l'image originale. Dans le tirage optique, les films défilent chacun de son côté, un objectif formant sur le film vierge l'image du film à copier ( AUSSI EFFETS SPÉCIAUX).