Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
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DEWAERE (Patrick Bourdeaux, dit Patrick)

acteur français (Saint-Brieuc 1947 - Paris 1982).

Patrick Dewaere appartient à la génération d'acteurs issue du café-théâtre, qui renouvelle le jeu cinématographique, voire la mise en scène chez certains réalisateurs, comme le reconnaît, par exemple, Alain Corneau. Avec Gérard Depardieu, Miou-Miou et quelques autres, il expérimente au café-théâtre, à la fin des années 60, de nouvelles approches de la réalité, et restitue les comportements d'une société radicalement transformée. L'irruption de ces acteurs dans le cinéma français, quelques années plus tard, contribuera à l'avènement d'un nouveau réalisme. Patrick Dewaere (qui avait, durant son enfance, déjà tourné plusieurs petits rôles à l'écran) et Gérard Depardieu, après quelques apparitions plus ou moins remarquées, deviennent célèbres, du jour au lendemain, en raison de leur performance dans le film de Bertrand Blier, les Valseuses (1974), qui fixe pour longtemps le stéréotype du loubard de la périphérie urbaine. Cette étiquette leur collera un peu trop longtemps à la peau, avant qu'on ne s'aperçoive qu'ils peuvent faire autre chose et pratiquement tout exprimer de la sensibilité des années 70. Pour cette raison, somme toute sociologique mais aussi à cause du niveau de ses interprétations, on reverra les Valseuses ou bien Adieu poulet, où il donne une image criante de vérité d'un jeune inspecteur de police, F. comme Fairbanks, portrait d'un ingénieur que le chômage et l'indifférence conduisent à la folie, ou Série noire, transposition, dans la banlieue parisienne des années 80, de l'univers dément de l'écrivain américain Jim Thompson. Patrick Dewaere se suicide en 1982.

Films :

les Mariés de l'an II (J.-P. Rappeneau, 1970) ; la Maison sous les arbres (R. Clément, 1971) ; Themroc (C. Faraldo, 1973) ; les Valseuses (Bertrand Blier, 1974) ; Au long de rivière Fango (Sotha, 1975) ; Lily, aime-moi (M. Dugowson, id.) ; Pas de problème ! (G. Lautner, id., caméo) ; Catherine et Cie (M. Boisrond, id.) ; Adieu poulet (P. Granier-Deferre, id.) ; la Meilleure Façon de marcher (C. Miller, 1976) ; F. comme Fairbanks (Dugowson, id.) ; la Marche triomphale (M. Bellochio, id.) ; le Juge Fayard, dit « le Shérif » (Y. Boisset, 1977) ; la Chambre de l'évêque (D. Risi, id.) ; Préparez vos mouchoirs (Blier, 1978) ; la Clé sur la porte (Boisset, id.) ; Coup de tête (J.-J. Annaud, 1979) ; Série noire (A. Corneau, id.) ; le Grand Embouteillage (L. Comencini, id.) ; Un mauvais fils (C. Sautet, 1980) ; Psy (Ph. de Broca, 1981) ; Beau-père (Blier, id.) ; Les matous sont romantiques (Sotha, id., caméo) ; Plein Sud (Luc Béraud, id.) ; Hôtel des Amériques (A. Téchiné, id.) ; Mille Milliards de dollars (H. Verneuil, 1982) ; Paco l'Infaillible (Didier Haudepin, id., 1979) ; Paradis pour tous (A. Jessua, id.).

DHELIA (Franceline Benoit, dite France)

actrice française (Saint-Lubin-en-Vergonnois 1894 - Paris 1964).

Cette agréable brune aux yeux noirs débute sous le nom de Mado Floréal et figure ainsi aux côtés de Gaby Morlay dans les Épaves de l'amour (R. Le Somptier, 1916). Du muet au parlant, elle reste la vedette favorite du prolifique Gaston Roudès, mais sans lui elle paraît dans des films qui ont laissé des souvenirs : la Sultane de l'amour (Le Somptier et Charles Burguet, 1919) ; la Montée vers l'Acropole (Le Somptier, 1920) ; le Cœur magnifique (Séverin-Mars et J. Legrand, 1921) ; Nène (J. de Baroncelli, 1923) ; Sa tête (J. Epstein, 1929).

DHÉRY (Robert Fouilley, dit Robert)

acteur et cinéaste français (Héry 1921).

Il débute dans un cirque à l'âge de quatorze ans et fait des études théâtrales pendant la guerre, obtenant des petits rôles au cinéma (les Enfants du paradis, M. Carné, 1945). Il dirige des spectacles comiques sur les scènes parisiennes sans abandonner le cinéma (scénario et interprétation des Aventures des Pieds Nickelés, Marcel Aboulker, 1948). Le succès de sa pièce les Branquignols lui permet d'en faire une adaptation cinématographique (1950) : on y découvre un des rares exemples français de burlesque à l'américaine et un sens certain du gag et de la parodie. Il tente de poursuivre dans cette voie avec Ah ! les belles bacchantes (Jean Loubignac, 1954), non sans maladresses. Déjà, avec Bertrand cœur de lion (1950), il pactisait avec un humour plus traditionnel ; la Belle Américaine, son grand succès commercial (1961), Allez France (1965), le Petit Baigneur (1968), qu'il écrit, interprète et réalise, confirment la prédominance des aspects conventionnels dans sa démarche, de même que Vos gueules, les mouettes (1974), malgré un certain retour au burlesque. En 1987, on le retrouve dans un autre registre sous la direction de B. Tavernier, la Passion Béatrice.

DIACÉTATE.

Diacétate de cellulose, matériau utilisé à une certaine époque pour fabriquer des supports ininflammables. ( FILM.)

DIALOGUISTE.

Auteur des dialogues.

DIAMANT-BERGER (Henri)

cinéaste, producteur et scénariste français (Paris 1895 - id. 1972).

D'abord journaliste (au Gil Blas), il devient rédacteur en chef de l'hebdomadaire le Film fondé par André Heuzé* où Louis Delluc publiera ses premières critiques. Collaborateur de Charles Pathé, il écrit des scénarios et organise la production de quelques films. Il signe sa première mise en scène en 1915 (le Lord ouvrier) et sa dernière en 1959 (un remake de Messieurs les ronds-de-cuir). Entre ces deux dates, une œuvre inégale, qui fleure bon un certain optimisme bien français. Ses plus grands succès, qui lui valurent un temps l'estime des Américains, furent ses deux adaptations des Trois Mousquetaires, l'une muette, tournée grâce à Pathé en douze épisodes, dans le décor historique préservé de la petite ville de Pérouges (1921), l'autre parlante (1932), interprétées chaque fois par Aimé Simon-Girard ; on lui doit aussi quelques bandes honnêtement commerciales, telles que : Miquette et sa mère (1934) ; la Maternelle (1949) ; Monsieur Fabre (1951) ; Mon curé chez les riches (1952) et Mon curé chez les pauvres (1956). Mais sa seule vraie réussite artistique est peut-être Arsène Lupin, détective (1937, avec Jules Berry), un film policier teinté d'un solide humour. Il a écrit plusieurs ouvrages sur le cinéma : le Cinéma (1919) ; Destin du cinéma français (1945) ; Il était une fois le cinéma (1977, édité après sa mort). Il a produit et réalisé deux films aux États-Unis en 1925-26, et produit une quinzaine de films entre 1924 et 1966, dont Paris qui dort de R. Clair, plusieurs films de Robert Dhéry et Un drôle de paroissien ainsi que les Compagnons de la Marguerite, de Mocky. Il est un des concepteurs des premiers studios de Billancourt au début des années 1920.