KOKONOVÁ (Nevena)
actrice bulgare (Stanke Dimitrov 1938).
Elle s'est fait une belle réputation au théâtre mais, à l'écran, elle a été pendant longtemps l'ambassadrice de charme du cinéma de son pays, jouant avec fraîcheur, conviction et sincérité des héroïnes brûlées par une grande force intérieure. Elle débute à seize ans dans ‘ Deux Victoires ’ (Dvě pobedi, Borislav Šaraljev, 1956) puis tournenotamment dans ‘ Par un soir calme ’ (V tiha večer, Šaraljev, 1960), Tabac (Tjutjun, Nikola Korabov, 1962), ‘ l'Inspecteur et la nuit ’ (R. Valčanov, 1963), le Voleur de pêches (V. Radev, 1964), Écart (Otklonenije, G. Ostrovski et T. Stojanov, 1967), Galileo (L. Cavani, 1969), Affection (Obič, Liudmil Stajkov, 1972), Arbre sans racines (H. Hristov, 1974), ‘ Matriarcat ’ (Matriarkat, Liudmil Kirkov, 1976), ‘ C'est le tour des dames ’ (Damská volenka, Ivan Andonov, 1980), ‘ les Trois Péchés mortels ’ (Trite smertni grjaša, Liubomir Šarlandžjev, id.).
KOLLER (Xavier)
cinéaste suisse (Schwyz 1944).
Ancien acteur passé à la réalisation, il fait tout d'abord des films révoltés, s'en prenant au langage cinématographique classique et à la société elle-même (Fano Hill, CO : K. Aeschbacher, 1969 et Hannibal, 1972). Il s'intéresse au monde paysan dans le Cœur glacé (Das gefrorene Herz, 1979), et son approche devient plus sociale avec Tanner le noir ou Tanner l'irréductible (Der schwarze Tanner, 1986). En 1990, son Voyage vers l'espoir (Reise der Hoffnung), qui décrit l'odyssée tragique d'une famille turque tentant d'émigrer clandestinement en Suisse, obtient l'Oscar du meilleur film étranger et lui permet de monter un projet aux États-Unis : Squanto - A Warrior's Tale (1994), une production Disney. Il tourne alors de très conventionnels Ring of Fire (aux États-Unis, 2000) et Gripsholm (en Allemagne, id.).
KOLLEK (Amos)
cinéaste américain d'origine israélienne (Jerusalem, 1947).
Acteur et également scénariste, il a débuté au cinéma en Israël à la fin des années 70, avec Al Tishali Im Ani Ohev (1978). Il a déjà une demi-douzaine de films derrière lui quand il se fait remarquer par le premier film qu'il tourne aux États-Unis, Sue perdue dans Manhattan (Sue, 1997), portrait intimiste et sensible d'une femme errante qui doit beaucoup à son interprète, Anna Thompson. C'est d'ailleurs à la même actrice qu'Amos Kollek fait de nouveau appel dans ses films suivants qui essaient de retrouver la justesse de ton et la poésie urbaine de Sue : Fiona (id., 1998) et, sur un ton plus léger, Fast Food, Fast Women (id., 2000) et Queenie in Love (2001).
KOLSKI (Jan Jakub)
cinéaste polonais (Wroclaw 1956).
Après avoir travaillé à la télévision à Wroclaw comme chef opérateur et étudié dans le Département cinéma de l'Académie d'État de Łodz, il tourne au cours des années 80 plus d'une vingtaine de courts métrages. À partir de 1990, il aborde le long métrage et signe notamment l'Enterrement des pommes de terre (Pogrzeb Kartofla, 1990), Jean de l'eau (Jańcio Wodnik, 1993), la Place miraculeuse (Cudowne miejsce, 1994), l'Épée d'un commandant (Szabla od komendanta, 1995), l'Histoire du cinéma à Popielawy (Historia Kina w Popielawach, 1998), Loin de la fenêtre (Daleko od okna, 2000).
KOMEDA (Krzysztof Komeda-Trzciński, dit Krzysztof ou Christopher)
compositeur polonais (Poznan 1931 - Varsovie 1969).
Il se tourne vers le jazz après des études médicales et se fait connaître aussi bien pour ses arrangements que pour sa direction de petits ensembles ou son talent de pianiste. Son premier film est Deux Hommes et une armoire (1958), le premier aussi de Roman Polanski, qui fera appel à lui pour les films suivants : le Couteau dans l'eau (1962), Répulsion (1965), Cul-de-sac (1966), le Bal des vampires (1967), Rosemary's Baby (1968) et pour plusieurs courts métrages. Il a également composé la musique d'Au revoir, à demain (J. Morgenstern, 1960), les Innocents charmeurs (A. Wajda, id.), la Sentence (Wyrok, J. Passendorfer, 1962), Épilogue (H. Carlsen, 1963), le Pingouin (Jerzy S. Stawiński, 1965), les Chattes (H. Carlsen, id.), la Faim (id., 1966), la Barrière (J. Skolimowski, id.), le Départ (id., 1967), Sophie de 6 à 9 (Carlsen, id.), la Mutinerie (B. Kulik, 1969).
KOMOROWSKA (Maja)
actrice polonaise (Varsovie 1937).
Découverte dans les films de Krzysztof Zanussi la Vie de famille (1971) et la Chambre d'à côté (id.), elle impose une personnalité à la fois romanesque et très proche des comédiens issus de l'Actors Studio. Son jeu « intérieur », nuancé, subtil, passionné lui permet de donner à ses personnages une grande profondeur. On la remarque dans Si loin, si près (1972) de Konwicki et les Noces (1973) de Wajda, mais surtout dans Bilan trimestriel (1975) de Zanussi. Désormais, elle poursuit une carrière — à la fois théâtrale et cinématographique — de premier plan, et obtient des rôles marquants dans les Contes de Budapest (I. Szabo, 1977), la Spirale (Zanussi, 1978), les Demoiselles de Wilko (Wajda, 1979), les Chemins de la nuit (Zanussi, id.), l'Année du soleil tranquille (id., 1984), Inventaire (id., 1989), le Décalogue (épis. I, K. Kieśłowski, id.), le Grand Galop (Zanussi, 1996), Trésors cachés (id., 2000), la Condamnation de Franciszek Klos (Wajda, 2000).
KONWICKI (Tadeusz)
cinéaste et écrivain polonais (Nowa Wilejka, Lituanie, 1926).
Il n'a pas encore dix-huit ans lorsqu'il s'engage dans l'AK (Armée de l'Intérieur : formations de résistance polonaise organisées par Londres en 1941), où il combat jusqu'à la fin de la guerre. Il écrit en 1946 son premier roman, les Marécages (qui ne paraîtra qu'en 1956), s'installe à Varsovie en 1948, entre à la rédaction de l'hebdomadaire Nowa Kultura, signe plusieurs ouvrages réalistes-socialistes, s'intéresse au cinéma comme critique d'abord puis comme scénariste (‘ Une carrière ’, J. Koecher, 1955 ; ‘ Crépuscule d'hiver ’, S. Lenartowicz, 1957 ; Mère Jeanne des Anges, J. Kawalerowicz, 1961 ; Pharaon, id., 1966 ; Yovita, J. Morgenstern, 1967). Ses débuts en tant que cinéaste avaient été remarqués à Venise : le Dernier Jour de l'été (Ostatni dzień lata, CO : Jan Laskowski, 1958). L'année suivante, son roman Un trou dans le ciel est un événement comme le sera presque toute sa production littéraire ultérieure, laquelle lui conférera une place de premier plan dans la littérature polonaise de l'après-guerre : la Clé des songes contemporains, 1963 ; l'Ascension, 1967 ; Béthofantôme, 1969 ; Rien ou rien, 1971 ; le Calendrier et la clepsydre, 1976, puis le Complexe polonais, 1977, et la Petite Apocalypse, 1979 (qui, trop insolents pour être publiés dans une maison d'édition « officielle », le seront par les éditions polonaises parallèles Nowa) et Roman de gare contemporain, 1992. À cette activité littéraire intense se superpose une œuvre cinématographique qui place son auteur parmi les grands leaders de la « première génération » (Wajda, Kawalerowicz, Has, Munk, Kutz). Konwicki réalise successivement la Toussaint (Zaduszki, 1961), Salto (id., 1965, avec Zbigniew Cybulski), ‘ Un moment de paix ’ (Chwila pokoju, épisode d'Abitur, id., TV), ‘ le Bac ’ (Matura, ALL, id.), Si loin si près (Jak daleko sţad jak blisko, 1972), la Vallée de l'Issa (Dolina Issy, 1982, d'après le livre de Czesław Milósz), Lawa (Opowieść o « Dziadach » Adama Mickiewicza « Lawa », 1989).