HEYWOOD (Violet Pretty, dite Anne)
actrice britannique (Handsworth 1932).
Elle reste surtout connue pour son rôle de lesbienne narcissique dans le Renard (M. Rydell, 1968). Depuis, le cinéma italien l'a utilisée à deux reprises pour rendre crédible l'érotisme des couvents dans la Religieuse de Monza (La monaca di Monza, Eriprando Visconti, 1969) et dans les Religieuses du Saint-Archange (Le monache di Sant'Arcangelo, Domenico Paolella [sous le pseud. de P. Dominici], 1973). On l'a vue également dans À tombeau ouvert (Check point, R. Thomas, 1956), Carthage en flammes (C. Gallone, 1959), Trader Horn, l'aventurier (Reza S. Badiyi, 1973).
HIBBS (Jesse)
cinéaste américain (Normal, Ill., 1906 - Ojai, Ca., 1985).
Longtemps assistant, il n'accède à la réalisation qu'en 1953 et devient le metteur en scène des westerns d'Audie Murphy. C'est dans quelques autres westerns (Black Horse Canyon, 1954 ; Seul contre tous [Rails into Laramie], id., et surtout les Forbans [The Spoilers], 1955) qu'il montrera, malgré la médiocrité des scripts et des budgets, un certain talent. Mais, après la laborieuse « japonaiserie » Joe Butterfly (1957), il ne tarde pas à se vouer exclusivement à la TV.
HICKOX (Sidney ou Sid)
directeur de la photographie américain (New York, N. Y., 1895 - 1982).
Cet ancien cameraman de la Biograph fut l'un des artisans essentiels du style photographique de la Warner Bros. Son travail n'est pas vraiment personnel, mais il est toujours d'une grande perfection, exemple parfait de l'esthétique du studio pour lequel il travailla jusqu'en 1955. D'une énorme filmographie, on notera l'attention qu'il mettait à photographier de jolies femmes, comme Kay Francis (Sur le velours, 1935, ou Bureau des épaves, id., Borzage) ou à créer l'ambiance grise, blême ou noire du film policier (le Port de l'angoisse, 1944, ou le Grand Sommeil, 1946, H. Hawks ; L'enfer est à lui, R. Walsh, 1949). Sa collaboration avec Walsh fut la plus fructueuse : en noir et blanc (la Rivière d'argent, 1948 ; la Fille du désert, 1949) ou dans la couleur (les Aventures du capitaine Wyatt, 1951), il s'accorda au style clair et efficace du cinéaste.
HIDARI (Sachiko)
actrice japonaise (Toyama, 1930).
Après avoir été professeur de musique et de gymnastique, elle apparaît à l'écran en 1952, à la Shintoho, dans une série de petits rôles de femme « dynamique ». Elle joue ensuite les seconds plans dans des films de Gosho (Une auberge à Osaka), 1954, ou Ichikawa (Un milliardaire, 1954), mais c'est à la Nikkatsu que son image de femme opiniâtre se précise, dans des films tels que : ‘ L'enfant de la servante ’ (Tasaka, 1955) ; ‘ le Crime de Shiro Kamisaka ’ (Kamisaka Shiro no hanzai, Seiji Hisamatsu, 1956) ; Ombres en plein jour (T. Imai, 1956) ; ‘ Courant chaud ’ (Y. Masumura, 1957) ; ‘ la Chanson de la charrette ’ (S. Yamamoto, 1959). C'est ensuite la rencontre avec le cinéaste Susumu Hani, avec qui elle tournera ‘ Elle et Lui ’ (1963) et ‘ la Fiancée des Andes ’ (1966), et dont elle deviendra un temps l'épouse. Mais ses rôles les plus remarquables sont ceux de la Femme-Insecte (S. Imamura, 1963) et de la prostituée dans ‘ le Détroit de la faim ’ (T. Uchida, 1964) : elle obtient le prix d'interprétation féminine à Berlin en 1964 pour le premier. Elle tourne ensuite à la télévision (films familiaux) plus qu'au cinéma, mais elle s'est signalée en 1977 par un film indépendant qu'elle a mis en scène et interprété : ‘ Un chemin lointain ’ (Toi ippon no michi).
HIGH KEY (locution anglaise, de high, élevé, et key, abrév. de key-light, lumière de base).
Se dit de l'éclairage d'un plan lorsque la construction des lumières de base conduit à la prédominance des zones claires. ( ÉCLAIRAGE.)
HILL (George Roy)
cinéaste américain (Minneapolis, Minn., 1922).
Cet ancien journaliste et acteur est venu de la TV au cinéma avec l'École des jeunes mariés (Period of Adjustement, 1962) et le Tumulte (Toys in the Attic, 1963). À la lumière de ces deux films, il y avait peu à espérer de lui : mollesse d'une mise en scène théâtrale, peu d'autorité dans la direction d'acteurs, approximation de l'image. Mais Deux copines... un séducteur (The World of Henry Orient, 1964) révélait à la fois ses réelles possibilités et ses limites : George Roy Hill est un cinéaste à l'ancienne mode dont le meilleur consiste à tirer le maximum d'un bon acteur ou d'une bonne histoire. Là, il rendait pleinement justice à un scénario mordant, plein de répliques aiguisées, et à un Peter Sellers royal. Il a rarement manqué son coup quand il s'est retrouvé dans les mêmes conditions. Butch Cassidy et le Kid (Butch Cassidy and the Sundance Kid, 1969) ; l'Arnaque (The Sting, 1973) et la Kermesse des aigles (The Great Waldo Pepper, 1975) sont sûrement parmi ses films les plus indiscutables, œuvres brillantes d'un excellent artisan des années 70. On ne sait s'il faut d'abord admirer la conduite sûre du récit, la légèreté aérienne du montage ou la perception sensible des personnalités de Paul Newman et de Robert Redford. La Castagne (Slap Shot, 1977) est presque aussi réussi, malgré un scénario plus conventionnel et une légère complaisance dans l'univers de star de Paul Newman.
Confronté à un matériau plus complexe, George Roy Hill se révèle assez instable. La réussite certaine et originale d'Abattoir 5 (Slaughterhouse Five, 1972), d'après un roman de Kurt Vonnegut presque inadaptable, surprend d'autant par rapport à la virtuosité stérile et presque bêtifiante de I love You, je t'aime (A Little Romance, 1979). La charpente d'un scénario solide et la stature d'un acteur qui soit une star lui sont indispensables. Et c'est peut-être la star qui manquait dans le Monde selon Garp (The World According to Garp, 1982).
Autres films :
Hawaii (id., 1966) ; Millie (Thoroughly Modern Millie, 1967) ; la Petite Fille au tambour (The Little Drummer Girl, 1984) ; Funny Farm (1988). ▲
HILL (George W[illiam])
cinéaste américain (Douglas, Kans., 1895 - Los Angeles, Ca., 1934).
Accessoiriste à la Biograph pour D. W. Griffith, opérateur, puis écrivain, George W. Hill est finalement devenu réalisateur. Il a peu tourné et sa carrière s'est prématurément terminée quand il se donna la mort pendant la préparation de Visages d'Orient (S. Franklin, 1937). Vers la fin des années 20, sa personnalité s'était affermie : un style à la fois rugueux et fin, agressif et sentimental, dans des œuvres comme les Cosaques (The Cossacks, 1928) et plus tard le puissant The Big House (1930), consacré au milieu carcéral, le contrasté Min and Bill (id.) et l'impitoyable The Secret Six (1931), tous trois avec son acteur de prédilection Wallace Beery. Il était marié à la scénariste Frances Marion.