Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
U

ULLRICH (Luise)

actrice allemande (Vienne, Autriche, 1911 - Munich 1985).

Comment oublier la pimpante Mizzie de Liebelei (1932) de Max Ophuls (dans sa version allemande, le rôle ayant été repris dans la version française par Simone Héliard) ? Luise Ullrich y incarne la petite modiste de Vienne aimant la compagnie des galants militaires. On la voit la même année dans le Rebelle (Luis Trenker et Kurt Bernhardt), puis dans la Symphonie inachevée (W. Forst, 1933) et dans d'autres films de moindre importance, signés Erich Waschneck (Régine, 1935), Wolfgang Liebeneiner, qui avait été son partenaire dans Liebelei (la Folle Imposture [Versprich mir nichts], 1937), Josef von Baky (Annélie, 1941), Harald Braun (Nora, 1944), etc.

ULMER (Edgar G[eorge])

cinéaste américain d'origine autrichienne (Vienne 1900 - Woodland Hills, Ca., 1972).

Dans la biographie d'Ulmer, l'affabulation et la réalité se mêlent inextricablement. Il aurait travaillé très jeune comme décorateur de théâtre pour Max Reinhardt, qu'il accompagne dans l'une de ses tournées aux États-Unis en 1923, puis au cinéma pour Wegener, Murnau, Lang, Stroheim, Lubitsch... Il signe avec Robert Siodmak la mise en scène des Hommes, le dimanche (1929), film berlinois d'esprit documentaire auquel collaborent Wilder, Zinnemann et Schüfftan. Installé aux États-Unis dès 1930, il est d'abord décorateur, puis passe à la réalisation en 1933. Il se fait remarquer en dirigeant le Chat noir (1934), film d'horreur remarquable par ses décors Bauhaus, et une série d'œuvres destinées à des minorités juives (Green Fields, 1937), noires (Moon Over Harlem, 1939) ou ukrainiennes. Des films produits avec des budgets de fortune sont sauvés par l'indéniable sens visuel d'Ulmer et par son penchant au fatalisme, qui, s'accordant avec l'esprit du « film noir », s'exprime notamment dans Detour (1946). Barbe-Bleue (1944), auquel collabore Schüfftan, vaut par l'évocation, digne de Meryon, de Paris au XIXe siècle. Her Sister's Secret (1946) est un mélodrame délicat ; plus violent est le Démon de la chair (id.) avec Hedy Lamarr. L'Impitoyable (1948) est construit, à la manière de Citizen Kane, sur une série de flashbacks. Avec les années 50, la carrière d'Ulmer reprend son errance : il tourne en onze jours, dans les mêmes décors mobiles, The Amazing Transparent Man et Beyond the Time Barrier (1960), puis filme en Italie l'Atlantide avec Giuseppe Masini, en remplacement de Frank Borzage. Son goût pour la parabole biblique lui avait inspiré ce qui restera sans doute son meilleur film, le Bandit (The Naked Dawn, 1955), beau western méditatif, et Sept contre la mort (1965), où se manifeste une dernière fois l'obsession de la noyade, leitmotiv d'une œuvre en miettes.

Films 

les Hommes, le dimanche (Menschen am Sonntag, DOC, CO R. Siodmak, 1929) ; Damaged Lives (1933) ; Mr. Broadway (id.) ; le Chat noir (The Black Cat, 1934) ; Thunder Over Texas (sous le pseudonyme de John Warner, id.) ; From Nine to Nine (sous le même pseudonyme, 1935) ; Natalka Poltavka (tourné en ukrainien, 1937) ; Green Fields / Greene Felde (tourné en yiddish, CO Jacob Ben-Ami, id.) ; The Singing Blacksmith / Yankel dem Schmidt (tourné en yiddish, 1938) ; Cossacks in Exile / Zaprosh za Dunayem (tourné en ukrainien, 1939) ; The Light Ahead/Die Klatsche (en yiddish, id.) ; Fishke the Lame One / Fishke der Drume (en yiddish, id.) ; Moon Over Harlem (id.) ; American Matchmaker / Americaner Schadchen (en yiddish, 1940) ; Clouds in the Sky (DOC, CM, id.) ; Another to Conquer (DOC, CM, 1941) ; Let My People Live (DOC, CM, 1942) ; Tomorrow We Live (id.) ; My Son, the Hero (1943) ; Girls in Chains (id.) ; l'Île des péchés oubliés (Isle of Forgotten Sins, id.) ; Jive Junction (id.) ; Barbe-Bleue (Bluebeard, 1944) ; Strange Illusion / Out of the Night (1945) ; Club Havana (id.) ; Detour (1946) ; la Femme de Monte-Cristo (The Wife of Monte Cristo, id.) ; Her Sister's Secret (id.) ; le Démon de la chair (The Strange Woman, id.) ; Carnegie Hall (id., 1947) ; l'Impitoyable (Ruthless, 1948) ; les Pirates de Capri (I pirati di Capri / The Pirates of Capri, IT, 1949) ; St. Benny the Dip (1951) ; The Man from Planet X (id.) ; les Mille et Une Filles de Bagdad (Babes in Bagdad, 1952) ; Murder Is My Beat (1955) ; le Bandit (The Naked Dawn, id.) ; The Daughter of Dr. Jekyll (1957) ; Hannibal (version anglaise du film Annibale de Bragaglia, 1960) ; The Amazing Transparent Man (id.) ; Beyond the Time Barrier (id.) ; l'Atlantide / Antinea l'amante della città sepolta (CO Giuseppe Masini, FR-IT, 1961) ; Sept contre la mort (Sette contro la morte /The Cavern, IT-ALL, 1965).

ULTRARAPIDE.

Film ultrarapide, film de très grande rapidité. Caméra ultrarapide, caméra à très grande vitesse de défilement du film, permettant l'enregistrement de phénomènes très rapides.

ULTRASONS.

Sons de fréquence plus élevée que les fréquences audibles par l'oreille humaine.

ULTRAVIOLET.

Lumière non visible, de longueur d'onde comprise entre celle de la lumière visible (extrémité violette du spectre) et celle des rayons X.

UMILIANI (Piero)

musicien italien (Florence 1926).

Après des études en droit, il s'affirme comme pianiste, compositeur et chef d'orchestre à la radio. Sa passion pour le jazz se révèle dans l'étonnante musique « cool » qu'il compose pour son premier film : le Pigeon (M. Monicelli, 1958). Il travaille ensuite pour tous les genres populaires, utilisant de préférence certains thèmes jazziques ainsi que des effets électroniques. Parmi ses nombreux films (souvent signés sous le pseudonyme de Peter O'Milian), citons : Hold-up à la milanaise (N. Loy, 1959), Ciao ciao bambina ! (Sergio Grieco, id.), Urlatori alla sbarra (Lucio Fulci, 1960), Labbra rosse (Giuseppe Bennati, id.), Il vigile (L. Zampa, id.), À cheval sur le tigre (L. Comencini, 1961), l'épisode Renzo e Luciana (Monicelli) de Boccace 70 (1962), Smog (F. Rossi, id.), I nuovi angeli (U. Gregoretti, id.), La bella di Lodi (Mario Missiroli, 1963), I misteri di Roma (C. Zavattini, id.), Omicron (Gregoretti, 1964), 002 agenti segretissimi (Fulci, id.), Bianco, rosso, giallo, rosa (Massimo Mida, 1965), La strada per Fort Alamo (M. Bava, id.), Deux Bidasses et le général (Due marines e un generale, Luigi Scattini, 1966), le Retour de Django (Il figlio di Django, Osvaldo Civirani, 1967), Sylvia et l'amour (Silvia e l'amore, Sergio Bergonzelli, 1968), Le sexe, vous connaissez ? (Scusi, lei conosce il sesso ?, Vittorio De Sisti, id.), l'Île de l'épouvante (M. Bava, 1970), Il domestico (Luigi Filippo D'Amico, 1974), la Pépée du gangster (La pupa del gangster, Giorgio Capitani, 1975), Eva nera / Black Cobra (Joe D'Amato, 1976).