HAWN (Goldie)
actrice américaine (Washington, D. C., 1945).
Issue d'une famille de musiciens, elle débute très tôt dans le monde du spectacle (danse, chant, comédie) et se révèle à la télévision dans l'émission Laugh-In. À l'écran, elle perpétue avec brio le personnage classique de la « blonde évaporée » (Oscar du meilleur second rôle pour Fleur de cactus, G. Saks, 1969 ; Dollars, R. Brooks, 1971), avant de trouver son premier emploi dramatique dans Sugarland Express (S. Spielberg, 1974). Sur sa lancée, elle crée dans Shampoo (H. Ashby, 1975) un personnage de starlette naïve, qui révèle une surprenante vulnérabilité, puis renoue avec les effets convenus de la comédie burlesque et sentimentale : Drôle d'embrouille (Foul Play, Colin Higgings, 1978) ; Voyage avec Anita (M. Monicelli, 1979) ; la Bidasse (Private Benjamin, Howard Zieff, 1980 — dont elle est également productrice) ; les Meilleurs Amis (Best Friends, N. Jewison, 1982) ; Protocol (H. Ross, 1985). Wildcats (M. Ritchie, 1986) ; Overboard (Garry Marshall, 1987) ; Comme un oiseau sur la branche (Bird on a Wire (John Badham, 1990) ; Criss Cross (Chris Menges, 1992) ; La mort vous va si bien (R. Zemeckis, id.). En 1996, elle remporte deux grands succès personnels avec le Club des ex (The First Wives Club, Hugh Wilson) et surtout Tout le monde dit “I Love You” de Woody Allen, où son métier et son abattage font merveille.
HAYAKAWA (Kintaro, dit Sesshu [parfois orthographié incorrectementSessue])
acteur japonais (Naaura, Chiba 1889 - Tokyo 1973).
C'est au cours d'un séjour d'études aux États-Unis qu'il débute au cinéma, dans The Wrath of Gods (T. H. Ince, 1914), The Typhoon (R. Barker, id.) : son succès est immédiat, et il tient alors les premiers rôles « asiatiques » dans des dizaines de films tournés à Hollywood, dont le plus célèbre reste évidemment Forfaiture (C. B. De Mille, 1915), dont Marcel L'Herbier réalisera un remake en 1937, toujours avec Hayakawa. Après ce succès qui fait de lui la « coqueluche asiatique » des spectatrices américaines, il joue dans une vingtaine de films, dont Tentation (C. B. De Mille, 1916), Hara-Kiri (Hashimura Togo, De Mille, 1917) ; The Bottle Imp (M. Neilan, id.) ; Forbidden Paths (R. Thornby, id.). En 1918, avec sa femme, l'actrice Tsuru Aoki, il fonde une compagnie indépendante (Haworth Pictures corporation), qui produira 22 films en quatre ans. Il se rend ensuite en Europe, où il tourne entre autres l'adaptation filmée de la pièce tirée par Pierre Frondaie (1921) du roman de Claude Farrère, la Bataille (Édouard É. Violet, 1923). Il devient « le plus international des acteurs japonais » et joue dans d'innombrables productions aux États-Unis, en Europe et au Japon. Retenons entre autres : la Nouvelle Terre/ la Fille du Samouraï (A. Fanck et M. Itami, 1937) ; Yoshiwara (Max Ophuls, 1937) ; Tempête sur l'Asie (R. Oswald, 1938) ; Macao, l'enfer du jeu (J. Delannoy, 1942 [re : 1939]). Et, après la guerre : Tokyo Joe (S. Heisler, 1949) ; les Misérables (D. Ito, 1950, d'après V. Hugo ; il y tient le rôle de Jean Valjean) ; la Maison de bambou (S. Fuller, 1955) et, surtout, le Pont de la rivière Kwaï (D. Lean, 1957), dans le rôle du colonel Saito, face à Alec Guinness. Par la suite, il ne joua que de petits rôles de composition dans des films de second ordre. Sesshu Hayakawa demeure l'archétype fatidique du Japonais vu de l'étranger, et il aura sans doute contribué à fixer certains clichés ambigus.
HAYASAKA (Fumio)
musicien japonais (Sendaï 1914 - Kyoto 1955).
Il commence à composer pour le cinéma dès 1940 (le Cheval de Kajiro Yamamoto). Mais c'est par sa collaboration aux films d'Akira Kurosawa qu'il acquiert une réputation internationale, en mélangeant habilement des thèmes classiques, japonais ou étrangers, et des rythmes modernes : l'Ange ivre (1948) ; Chien enragé (1949) ; Scandale (1950) et, surtout, Rashômon (id.) où ses thèmes alternent avec le crescendo du Boléro de Ravel. Tout en poursuivant son travail avec Kurosawa (l'Idiot, 1951 ; Vivre, 1952 ; les Sept Samouraïs, 1954 ; ‘ Chronique d'un être vivant ’ /‘ Si les oiseaux savaient ’, 1955), il compose également pour de nombreux autres films, dont plusieurs de Mizoguchi, auxquels il donne une ambiance musicale très « authentique » : ‘ le Destin de Madame Yuki ’ (1950) ; ‘ la Dame de Musashino ’ (1951) ; les Contes de la lune vague après la pluie (1953) ; l'Intendant Sansho et les Amants crucifiés (1954) ; l'Impératrice Yang-Kwei-Fei ; le Héros sacrilège (1955). Seule la mort interrompt sa carrière, fructueuse et originale.
HAYASHI (Hikaru)
musicien japonais (Tokyo 1931).
Après ses débuts pour le cinéma en 1956, le succès viendra rapidement avec sa célèbre partition pour l'Île nue (K. Shindo, 1960), dont l'agréable mélodie et les rythmes folkloriques font avec le film le tour du monde. Par la suite, il continue sa collaboration avec Shindo (Onibaba, 1965 ; Kuroneko, 1968), mais compose aussi pour d'autres réalisateurs connus, comme Nagisa Oshima (la Pendaison, 1968 ; le Petit Garçon, 1969), Yasuzo Masumura (la Bête aveugle et ‘ Nuée d'oiseaux blancs ’, id.) ou Susumu Hani (la Fiancée des Andes, 1966). Il est également compositeur de musique orchestrale.
HAYDEN (John Hamilton, dit Sterling)
acteur américain (Montclair, N. J., 1916 - Sausalito, Ca., 1986).
À 21 ans, il s'embarque comme marin et fait le tour du monde. À 23, il est capitaine de vaisseau. Il débute au cinéma en 1941 en tenant le rôle principal dans Virginia, d'Edward H. Griffith. Il fera la guerre dans la marine, ne reprenant sa carrière d'acteur qu'en 1947 avec Blaze of Noon, de John Farrow. C'est son rôle dans Quand la ville dort (Asphalt Jungle, 1950), de John Huston, qui fera de lui une vedette, bien que ses opinions politiques (ultralibérales), son idéalisme bourru et son mode de vie le tiennent en marge des mondanités d'Hollywood. Ses meilleurs rôles sont d'ailleurs le reflet de sa personnalité d'anarchiste bourlingueur : The City Is Dark (A. de Toth, 1954) ; Johnny Guitar (N. Ray, id.) ; Ultime Razzia (S. Kubrick, 1956) ; Infamie (The Come On, Russell Birdwell, id.) ; Docteur Folamour (S. Kubrick, 1963) ; Tendres Chasseurs (R. Guerra, 1969) ; 1900 (B. Bertolucci, 1976). Il a quitté Hollywood, de nombreuses années durant, sillonnant le monde, se fixant quelque temps en France à bord d'une péniche. Il a publié en 1963 ses Mémoires (Wanderer) et écrit un roman (Voyage : A Novel of 1896).