PRICE (Dennistoun Franklyn John Rose-Price, dit Dennis)
acteur britannique (Twyford 1915 - île de Guernesey 1973).
Ancien étudiant d'Oxford, il débute au théâtre en 1937 et crée un coup d'éclat en remplaçant, au pied levé, Noël Coward dans Heureux Mortels. Michael Powell l'engage aussitôt dans A Canterbury Tale (1944). C'est le départ d'une impressionnante carrière qui lui vaut la réputation d'acteur « le plus occupé » de Grande-Bretagne. Mais la qualité est loin d'égaler la quantité et Dennis Price serait peut-être oublié s'il n'avait pratiqué l'assassinat comme l'un des beaux-arts dans Noblesse oblige (R. Hamer, 1949). Il trouva deux autres rôles intéressants dans Ce sacré z'héros (Private's Progress, J. Boulting, 1955) et l'Académie des coquins (Hamer, 1960). Il termine sa carrière en acceptant de médiocres emplois dans une série de films fantastiques mineurs, exception faite pour le savoureux Théâtre de sang (Theatre of Blood, Douglas Hickox, 1973).
PRICE (Vincent)
acteur américain (Saint Louis, Mo., 1911 - Hollywood, Ca., 1993).
Des études d'histoire de l'art le conduisent en Angleterre, où il monte sur la scène en 1935. Broadway l'accueille ensuite et c'est une vedette établie qui fait ses débuts hollywoodiens en 1938 dans Service de luxe (R. V. Lee). La rondeur voluptueuse d'une voix caressante et l'indolence blasée qui semble affecter tous ses personnages le font rapidement passer des emplois de jeunes premiers à ceux d'esthètes trop raffinés pour n'être pas inquiétants, et qu'il enrichira d'une dimension névrotique dans Laura (O. Preminger, 1944) ou le Château du dragon (J. L. Mankiewicz, 1946). Après avoir goûté des délices de l'épouvante (il avait interprété les rôles-titres du Retour de l'homme invisible [J. May, 1940] et de l'Homme au masque de cire [A. De Toth, 1953]), il se fraye un chemin triomphal parmi les stars du cinéma fantastique et se consacre, un peu malgré lui, mais de plus en plus exclusivement à un genre qui séduit les spectateurs, avec des films comme la Mouche noire (K. Neumann, 1958), les Confessions d'un mangeur d'opium (Confessions of an Opium Eater, d'après Thomas De Quincey, A. Zugsmith, 1962), le Grand Inquisiteur (Witchfinder General, Michael Reeves, 1968) et surtout six adaptations d'Edgar Poe réalisées par Roger Corman, de la Chute de la maison Usher (1960) à la Tombe de Ligeia (1964). Au bout de cette route, c'est l'autoparodie des Dr Phibes (l'Abominable Dr Phibes [The Abominable Dr. Phibes], R. Fuest, 1971, et le Retour de l'abominable Dr Phibes [Dr. Phibes Rises Again], id., 1972) ou de Théâtre de sang (D. Hickox, 1973). En 1987, il interprète les Baleines du mois d'août (L. Anderson, aux côtés de Bette Davis et Lillian Gish). Vincent Price est, par ailleurs, l'auteur d'une dizaine de volumes sur les arts, tant plastiques que culinaire.
PRIM (Suzanne Arduini, dite Suzy)
actrice française (Paris 1895 - Boulogne-sur-Seine 1991).
Vers 1912, on rencontre la petite Arduini, complice des farces de Bébé Abélard dans la série tournée par Feuillade. Jusqu'en 1930, on la voit peu à l'écran alors que se dessine pour elle une belle carrière théâtrale. Au début du parlant, elle donne avec esprit la réplique à Jules Berry dans Mon cœur et ses millions (Modeste Arveyres [pseudonyme d'André Berthomieu], 1931). Elle joue de son entrain, de sa voix de gorge, de ses grands yeux et ne s'évade jamais de ses rôles de coquettes, mondaines ou aventurières, perfides ou blasées, cupides ou meurtries par l'existence. C'est : Mayerling (A. Litvak, 1936) ; Samson (M. Tourneur, id.) ; le Chemin de Rio (R. Siodmak, 1937) ; les Bas-Fonds (J. Renoir, id.) ; le Patriote (Tourneur, 1938) ; Carrefour (K. Bernhardt, id.) ; l'Homme de Londres (H. Decoin, 1943) ; Au bonheur des dames (A. Cayatte, id.) ; la Rabouilleuse (F. Rivers, 1944) ; la Malibran (S. Guitry, id.). Tarakanowa (F. Ozep, 1938) la sacre impératrice de Russie ; elle est vieille fille dévouée (Untel père et fils, J. Duvivier, 1945 [RÉ : 1940]), mégère sadique (Au royaume des cieux, id., 1949), redoutable gouvernante (les Deux Gamines, Maurice de Canonge, 1951) avec, en fin de compte, plus de routine que de tempérament dramatique.
PRIMAIRE.
Objectif primaire, objectif devant lequel est placé un complément optique (généralement un dispositif d'anamorphose).
PRIMAIRES.
Couleurs primaires, en cinéma et en vidéo, couleurs rouge, vert et bleu, dont le mélange permet de reconstituer toutes les couleurs. Leurs couleurs complémentaires sont cyan, magenta et jaune.
PRINCE-RIGADIN (Charles Petitdemange, dit)
acteur français (Maisons-Laffitte 1872 - Paris 1933).
Célèbre sous le nom de Prince au théâtre des Variétés, dont il joue tout le répertoire avant 1914, il se rend populaire au cinéma avec le personnage de Rigadin, qui anime d'innombrables bandes réalisées de 1911 à 1921 et tournées par Georges Monca. Il joue les balourds et les ahuris aux yeux en « bille de loto » avec une sorte de mécanisme clownesque et vaudevillesque (son personnage remportant un certain succès hors de France : il sera appelé Sallustino en Espagne, Moritz en Allemagne, Whiffles en Grande-Bretagne et Tartufini en Italie). Son comique limité n'a pas le brillant de Max Linder et l'acteur n'évite pas toujours la lourdeur. Il reparaît à la fin du muet (Embrassez-moi, Robert Péguy, 1928) et participe à quelques films parlants, notamment Partir (M. Tourneur, 1931) et l'Âne de Buridan (Alexandre Ryder, 1932).
PRINCIPE DU CINÉMA.
La projection cinématographique fait apparaître sur l'écran une série de vues fixes sur lesquelles sont « immo-bilisées » les phases successives du mouvement filmé. Entre deux vues, l'écran est plongé dans l'obscurité, un obturateur coupant le faisceau lumineux du projecteur afin de dissimuler l'avance du film jusqu'à la vue suivante.
C'est grâce à la conjugaison de deux phénomènes qu'un tel dispositif « restitue le mouvement ».
Soumises à une excitation lumineuse, les cellules sensibles de la rétine fournissent une sensation d'éclairement qui se prolonge pendant une fraction de seconde si l'excitation cesse brutalement : c'est le phénomène de la persistance rétinienne. L'alternance, sur l'écran, de phases d'éclairement et d'obscurité peut donc être dissimulée si elle est assez rapide pour que la persistance rétinienne masque les phases d'obscurité. Il commence à en être ainsi lorsque la cadence atteint une douzaine d'impulsions lumineuses par seconde, même si cette cadence est encore trop faible pour éviter le « scintillement » décrit plus loin.