BOUQUET (Michel)
acteur français (Paris 1926).
Grand acteur de théâtre, il avoue le préférer au cinéma en dépit d'une filmographie importante en quantité, sinon toujours en qualité. Mais ses interventions personnelles sont constamment remarquables, sa seule apparition pouvant conférer un instant de grâce aux films les plus médiocres. Il interrompt ses études à quinze ans, travaille comme apprenti boulanger, employé de banque, avant de suivre les cours de Maurice Escande, qui le menèrent au Conservatoire d'art dramatique. Il figure dans de nombreux films à partir de 1947, mais ce n'est que dans les années 60 qu'il s'impose dans des personnages complexes, énigmatiques et ambigus dont il s'est fait une spécialité, notamment dans les films de Claude Chabrol.
Films :
les Amitiés particulières (J. Delannoy, 1964) ; Le tigre se parfume à la dynamite (C. Chabrol, 1965) ; Lamiel (J. Aurel, 1967) ; la Route de Corinthe (Chabrol, id.) ; La mariée était en noir (F. Truffaut, 1968) ; la Femme infidèle (Chabrol, 1969) ; la Sirène du Mississippi (Truffaut, id.) ; Un condé (Y. Boisset, 1970) ; le Dernier Saut (E. Luntz, id.) ; la Rupture (Chabrol, id.) ; Juste avant la nuit (Chabrol, 1971) ; l'Humeur vagabonde (Luntz, 1972) ; l'Attentat (Boisset, id.) ; le Serpent (H. Verneuil, 1973) ; Deux Hommes dans la ville (J. Giovanni, id.) ; France société anonyme (A. Corneau, 1974) ; le Jouet (Francis Veber, 1976) ; l'Ordre et la Sécurité du monde (Claude d'Anna, 1978) ; Poulet au vinaigre (Chabrol, 1985) ; Toto le héros (Jaco van Dormaël, 1991), Comment j'ai tué mon père (Anne Fontaine, 2001).
BOURDELLE (Thomy Charles Bourdel, dit Thomy)
acteur français (Paris 1892 - Toulon 1972).
Il débute à l'écran en 1922 dans Jocelyn de Léon Poirier, cinéaste avec lequel il tournera de nombreux films, entre autres la Brière (1925), Verdun, visions d'histoire (1928), Caïn (1930), l'Appel du silence (1936), Sœurs d'armes (1937), Brazza (1940, où il est en outre assistant metteur en scène), la Route inconnue (1949). Son physique massif, austère, bien fait pour les rôles de dur ou d'officier supérieur, sera utilisé dans des films tels que Fantômas (P. Fejos, 1932, rôle de Juve), Quatorze Juillet (R. Clair, 1933), les Trois Mousquetaires (H. Diamant-Berger, id., rôle de Porthos), l'Homme à l'oreille cassée (R. Boudrioz, 1935). Il tient son dernier rôle dans la Tête contre les murs de Georges Franju (1959). Il fut quelque temps exploitant de cinéma à Dijon.
BOURGEOIS (Gérard)
cinéaste français (Genève, Suisse, 1874 - Paris 1944).
Acteur, puis directeur de théâtre, il devient directeur artistique de la Société Lux en 1908, puis cinéaste et scénariste à partir de 1911. Malgré une très importante production (mélodrames sociaux, films historiques et sérials), on lui reconnaît un seul chef-d'œuvre : les Victimes de l'alcool (1911), film réaliste de 1 000 mètres à la technique élaborée, tourné pour Pathé et signé B. Gérard. Il tourne en 1923-1925 une série de films avec l'acteur et réalisateur allemand Harry Piel (l'Homme sans nerfs, Face à la mort, Zigano).
Films :
Un drame sous Richelieu (1908) ; Cadoudal (1911) ; Nick Winter (serial, id.) ; les Victimes de l'alcool (id.) ; la Conquête du bonheur (1912) ; Chéri-Bibi (id.) ; Protea II-III-IV (1914-1917, serial) ; Christophe Colomb (1917) ; Un drame sous Napoléon (1921) ; Faust (1922, essai en relief).
BOURGOIN (Jean-Serge [signe parfois Serge, Yves ou Georges])
chef opérateur français (Paris 1913).
Après l'école de cinéma de la rue de Vaugirard, il devient assistant opérateur de Kruger, Bachelet, Matras. Devenu chef opérateur sous le pseudonyme de Yves Bourgoin, qu'il conservera jusqu'en 1950, il se distingue plus particulièrement dans les films en noir et blanc. Parmi ses meilleures réussites : la Marseillaise (J. Renoir, 1938) ; Goupi Mains rouges (J. Becker, 1943) ; la Boîte aux rêves (Y. Allégret, 1945 [RÉ 1943]) ; Dédée d'Anvers (Y. Allégret, 1948) ; Manèges (id., 1950) ; Justice est faite (A. Cayatte, 1950) ; Mr. Arkadin (O. Welles, 1955) ; Mon oncle (J. Tati, 1958) ; Orfeu Negro (M. Camus, 1959) ; Germinal (Y. Allégret, 1963).
BOURGUIGNON (Serge)
cinéaste français (Maignelay 1928).
Diplômé de l'IDHEC, il réalise à partir de 1952 des documentaires, courts métrages et films diffusés dans les circuits de conférences. Le court métrage le Sourire, tourné en Birmanie, est récompensé à Cannes en 1959. Il fait des débuts remarqués dans le long métrage de fiction en 1962 avec les Dimanches de Ville-d'Avray, qui ne recueille pas l'unanimité critique, mais rencontre cependant le succès, notamment aux États-Unis. Il tourne à Hollywood un western, la Récompense (The Reward, 1965), qui est considéré comme un échec. De retour en France, il dirige Brigitte Bardot dans À cœur joie (1967) puis disparaît des circuits cinématographiques courants.
BOURNE (Saint Clair)
cinéaste américain (New York, N. Y., 1943).
Un des pionniers de la génération actuelle des cinéastes noirs américains indépendants. Il fait ses premières expériences de réalisation au sein du Black Journal sur la chaîne de télévision NET. Entre 1968 et 1972, il y réalise de nombreux documentaires, sur l'Islam (The Nation of Common Sense), les activistes noirs sur les campus (Black Student Movement), par exemple. En 1972, il crée sa propre maison de production et de distribution et produit son premier long métrage, film documentaire plus personnel que les précédents : Let the Church Say Amen (1973), sur le rôle de l'Église noire contemporaine face aux autres religions et à l'oppression qui pèse sur la communauté noire américaine. Le film ayant été sélectionné dans de nombreux festivals, Saint Clair Bourne devient en quelque sorte le porte-parole du mouvement indépendant noir à l'extérieur des États-Unis. Après avoir produit un long métrage de fiction réalisé par Woodie King (The Long Night), il a produit et réalisé plusieurs documentaires, Big Cities Blues (sur les blues, à Chicago), In Motion the Baraka Tape (sur le poète noir Leroy Jones ou Imanu Baraka) ; puis, en 1981, un reportage sur les activistes noirs américains en Irlande du Nord : Belfast : Black and Green et en 1989 un nouveau reportage sur le tournage du film de Spike Lee (Making « Do the Right Thing »). Il a fondé la revue Chamba Notes consacrée au cinéma noir et aux cinémas du tiers monde.