KALATOZOV (Mikhaïl) [Mihail Konstantinovič Kalatozišvili (Kalatozov)] (suite)
C'est alors que commence dans sa carrière une nouvelle étape qui le ramène sur le devant de la scène. Dans Quand passent les cigognes (Letjat žuravli, 1957), il renoue avec le romantisme flamboyant du Sel de Svanétie et remporte la Palme d'or à Cannes l'année suivante : témoignage majeur du renouveau soviétique, ce beau film sentimental situe les péripéties d'un amour malheureux dans le cadre dramatique de la guerre et révèle deux comédiens de premier plan, Tatiana Samoïlova et Alekseï Batalov. Il révèle aussi un brillant opérateur, Serguei Ouroussevski, dont la virtuosité va marquer, par ses prouesses formalistes, les films suivants de Kalatozov : la Lettre inachevée / la Lettre qui n'a jamais été envoyée (Neotpravlennoe pis'mo, 1960), tragique aventure de quatre prospecteurs en Sibérie, et Je suis Cuba (Ja-Kuba, 1964), évocation des luttes du peuple cubain pour sa liberté, sur un scénario du poète Evtouchenko. Mais le cinéaste revient à un style beaucoup plus académique dans la Tente rouge (Krasnaja palatka, 1971), coproduction avec l'Italie sur la malheureuse expédition du général Nobile en dirigeable au pôle Nord en 1928.