O. (Dore Oberloskamp, dite Dore)
cinéaste allemande (Mülheim an der Ruhr 1946).
Collaboratrice et épouse de Werner Nekes, un des principaux cinéastes de l'avant-garde allemande, elle réalise depuis 1968 des films de recherche en 16 mm, dont Alaska (1968) ; Lawale (1969) ; Kaldalon (1970) ; Kaskara (1974) ; Frozen Flashes (1977) ; Beuys (1981) et Nekes (1982), ces deux derniers étant coréalisés par Nekes. Cofondatrice de la coopérative des cinéastes de Hambourg en 1968, habituée des festivals de films expérimentaux, elle a travaillé sur les principaux films de son mari auprès duquel elle est indifféremment ingénieur du son, actrice, photographe ou coscénariste. En 1991, elle réalise un long métrage plus symbolique et féministe qu'expérimental, Candida, inspiré de l'œuvre gravée de Frans Masereel.
OAKIE (Lewis Delaney Offield, dit Jack)
acteur américain (Sedalia, Mo., 1903 - Los Angeles, Ca., 1978).
Il apparaît dès 1922 sur les planches dans Little Nellie Kelly de George M. Cohan, débute au cinéma en 1928 en se spécialisant très vite dans des rôles burlesques, jouant les bouffons sympathiques dont l'embonpoint jovial et les reparties à double sens exercent une séduction certaine sur le public. On se souvient de lui dans Million Dollar Legs (E. Cline, 1932) où il est l'un des souffre-douleur de W. C. Fields, dans Alice au pays des merveilles (N. Z. McLeod, 1933) où il personnifie Tweddledum, mais surtout dans le Dictateur (Ch. Chaplin) où face à Charlot-Hitler il compose un Benzini Napoleoni, dictateur de Bacteria, Mussolini plus vrai que nature (l'Italie devait d'ailleurs protester diplomatiquement contre cette grandiose charge parodique). Parmi ses autres films, généralement comiques (mais il interprétera occasionnellement des rôles dramatiques), il convient de citer Si j'avais un million (Lubitsch, Mac Leod, Taurog, Cruze, etc., 1932), Texas Rangers (K. Vidor, 1936), The Great American Broadcast (A. Mayo, 1941) ; Hello Frisco Hello ! (H. B. Humberstone, 1943), C'est arrivé demain (R. Clair, 1944). Il cesse ses activités de comédien au début des années 60.
OATES (Warren)
acteur américain (Depoy, Ky., 1928 - Los Angeles, Ca., 1982).
Après une scolarité médiocre et un engagement précoce dans les Marines, il fait de modestes débuts d'acteur en 1954, à la télévision new-yorkaise, puis gagne Hollywood. Sam Peckinpah lui donne sa première chance sur le feuilleton The Rifleman et, durant une quinzaine d'années, fait régulièrement appel à lui (Coups de feu dans la Sierra, 1962 ; Major Dundee, 1965 ; la Horde sauvage, 1969 ; Apportez-moi la tête d'Alfredo Garcia, 1974). D'autres réalisateurs, également sensibles à son apparence « dangereuse » et « malsaine », tels Gordon Douglas (le Géant du Grand Nord, 1959), Budd Boetticher (la Chute d'un caïd, 1960), Burt Kennedy (À l'ouest du Montana, 1964 ; le Retour des Sept, 1966), concourent à ses premiers succès, mais c'est à Leslie Stevens (Propriété privée, 1960 ; Hero's Island, 1962) et Monte Hellman (The Shooting, 1967) qu'il doit ses rôles les plus marquants. En « vedette » dans Macadam à deux voies (M. Hellman, 1971), il joue avec brio les psychopathes souffreteux, les petits gangsters, les illuminés et les laissés-pour-compte dans Dillinger (J. Milius, 1973), Cockfighter (Hellman, 1974), Badlands (T. Malick, id.), Têtes vides cherchent coffre plein (W. Friedkin, 1978), 1941 (S. Spielberg, 1979) et Tonnerre de feu (Blue Thunder, John Badham, 1983), tout en poursuivant une carrière active à la télévision, où il reprend deux rôles classiques de Humphrey Bogart : The African Queen (Richard C. Sarafian, 1977), et John Wayne : le Shérif et l'Orpheline (True Grit, Richard T. Heffron, 1978).
OBARA (Joji)
chef opérateur japonais (Tokyo 1904).
Il entre à la Shochiku en 1924, commence sa carrière d'opérateur en 1927 avec ‘ la Chanson de la police des frontières ’ (Kokkyo keibitai) et devient l'opérateur de Gosho, entre autres pour ‘ Les amants s'uniront au ciel ’ (1933) ; ‘ les Murmures de la mariée ’ (id.) ; ‘ le Fardeau de la vie ’ (1935) ; ‘ Une auberge à Osaka ’ ; ‘ la Vallée entre l'amour et la mort ’ (1954) et ‘ Le coq chantera encore ’ (id.). Parmi les autres films marquants dont il signe l'image : ‘ les Enfants du soleil ’ (Yutaka Abe, 1938) ; ‘ le Plus Beau ’ (Kurosawa, 1944) ; ‘ le Destin de Mme Yuki ’ (Mizoguchi, 1950) ; ‘ les Sœurs Munakata ’ (Ozu, id.).
OBAYASHI (Nobuhiko)
cinéaste japonais (Onomichi 1938).
Dès l'âge de six ans, il tourne ses premiers films en 8 mm. Pendant ses études à l'Université Seijô, il réalise plusieurs films expérimentaux et de recherche en 16 mm, puis un grand nombre de films publicitaires pour la télévision (1972/1976). Il tourne son premier film « commercial », House (Hausu), pour la Toho en 1977, et enchaîne à un rythme prolifique avec des films plus accessibles au public, mais en préservant son côté expérimental, parmi lesquels : Adieu à moi (Tenkosei, 1982), la Fille qui parcourt le temps (Toki o kakeru shojo , 1983), ou les Désincarnés (Injintachi to no natsu, 1988). Ses derniers films, peu diffusés en Occident, reflètent une tendance pour le mélo un peu sucré (Nostalgie lointaine [Haruka Nosutarujii] 1992 ; Demain [Ashita] 1995), ou pour le kitsch esthétique (Sada, 1998, une biographie déformée de l'héroïne de l'Empire des sens).
OBERON (Estelle Merle O'Brien Thompson, dite Merle)
actrice britannique (Bombay, Inde, 1911 - Los Angeles, Ca., 1979).
Venue à Londres à dix-sept ans pour faire du théâtre, la belle Merle Oberon, aux cheveux de jais et aux yeux en amande, est remarquée comme figurante par le producteur Alexandre Korda. Il va devenir son premier mari et faire d'elle l'une des plus grandes stars du cinéma britannique. Ce sera surtout le rôle bref mais capital d'Ann Boleyn dans la Vie privée d'Henry VIII (Korda, 1933) qui la fera connaître et celui plus consistant de la fine lady Blakeway dans le Mouron rouge (The Scarlet Pimpernel, Harold Young, 1935) qui la consacrera. Hollywood lui ouvre ses portes dès 1935 dans le très larmoyant mais excellent Ange des ténèbres de Sidney Franklin où elle s'affirme une forte héroïne de mélodrame. Elle est portée au pinacle pour un de ses rôles les plus médiocres, celui de Cathy dans les Hauts de Hurlevent (W. Wyler, 1939), un personnage dont elle n'avait ni la fougue ni la violence. Quelques plans de l'inachevé I Claudius, d'après Robert Graves (J. von Sternberg, 1937), nous laissent imaginer ce qu'aurait pu être Merle Oberon : une émanation cruelle de la femme fatale, plus terrestre que Marlene Dietrich. Mais elle eut une carrière à la fois brillante et décevante, confinée dans de nombreux films sans originalité. On aura de l'indulgence pour son charme pervers dans Tentation (Temptation, I. Pichel, 1946) et pour sa composition émouvante de Berlin Express (J. Tourneur, 1948), où son mari d'alors, Lucien Ballard, servait au mieux sa sombre beauté. Après une fin de carrière chaotique qui la mène en Angleterre, en Espagne et de nouveau à Hollywood, on la revoit dans Hôtel Saint-Gregory (R. Quine, 1967), toujours très élégante. Mais, pour les amateurs nostalgiques, elle restera à jamais une George Sand improbable et très belle dans la Chanson du souvenir (Ch. Vidor, 1945). Elle cesse de tourner en 1973.