HUANG JIANXIN
cinéaste chinois (Xi'an 1954).
À l'âge de 16 ans, en pleine révolution culturelle, il s'engage dans l'armée. À 22 ans, il devient photographe, puis entre aux Studios de Xi'an, où il se forme sur le tas. Ensuite, il étudie la mise en scène pendant un an à l'Institut de cinéma de Pékin. De retour aux Studios de Xi'an, son premier film, l'Incident du canon noir (Hei pao shijian, 1986), ridiculisant la bureaucratie du parti, est remarqué pour l'originalité de son propos et pour son humour. Il est suivi par le Double (Cuo wei, 1987), dans la même veine. En adaptant un roman de l'écrivain à la mode Wang Shuo avec Samsara (Lun hui, 1988), Huang entreprend une trilogie satirique sur la vie urbaine contemporaine. Après une année en Australie, à la Sydney Film and Television School, le second volet, Debout, ne te laisse pas abattre ! (Zhan zhe luo, bie pa xia !, 1992), qui décrit les changements des rapports sociaux dans un immeuble de Pékin, remporte un immense succès public en Chine. Succès également pour le troisième : Rivaux, mais solidaires (Back to Back, Face to Face — Bei kao bei, lian dui lian, 1994), qui traite de la corruption des cadres et de la protection des droits de l'individu. Entre-temps, il s'écarte de son style irrévérencieux en mettant en scène un film en costumes, la Fiancée de l'homme de bois (1993), pour lequel il n'obtient pas le succès escompté. Il retourne donc à son thème de prédilection avec les chroniques urbaines Signal à gauche, tournez à droite (1995) et Surveillance (1996). En 1999 il signe Quelque chose sur le secret (Shuochu ni de mimi).
HUANG JIANZHONG
cinéaste chinois (Indonésie 1941).
Il rentre en Chine à l'âge de huit ans, après la mort de sa mère et grandit à la campagne dans la province du Fujian. À dix-neuf ans il écrit un scénario sur les jeunes paysans qui lui vaut d'être accepté à l'école de cinéma des studios de Pékin où il a Cui Wei et Chen Huai'ai comme maîtres. À la fin de la Révolution culturelle, il est assistant réalisateur de Li Wenhua puis de Zhang Zheng pour Xiaohua (Xiaohua, 1979). Trois ans plus tard, il réalise seul le Talisman (Ruyi), d'après une nouvelle de Liu Xinwu : un film qui, au lieu d'exalter des héros, montre les souffrances des gens sans importance au cours des mouvements politiques qui ont ponctué l'histoire de la Chine nouvelle. Il signe ensuite Vingt-six jeunes filles (Ershiliu ge guniang, 1984), sur les inondations au Sichuan, Une femme honnête (Liangjia funü, 1985), sur les mariages d'enfants, Questions d'un mort aux vivants (Sizhi dui shengzhi de fangwen, 1987), Deux femmes vertueuses (Zhen nü, 1988), d'après une nouvelle de Guhua. Après un film de commande : le Policier de l'année du Dragon (Longnian jinguan, 1990), il réalise une comédie, le Nouvel An (Guonian, 1991), suivie de l'Esprit de la montagne (Shan shen, 1992). Il est l'auteur de nombreux autres films dans les années 90 notamment Hong Niang (1998) basé sur une pièce de Wang Shifu se déroulant sous la dynastie des Tang et 1919 (2000) portrait de deux amis se battant chacun avec ses armes en faveur du nationalisme chinois.
HUANG (Shaofen)
chef opérateur chinois (Zhongshan, prov. du Guangdong, 1911).
Entré à la Minxin à l'âge de 14 ans comme apprenti, il est cameraman cinq ans plus tard et photographie les deux premiers films de la Lianhua : Rêve de printemps dans l'antique capitale (Gudu chunmeng, Sun Yu, 1930) et Herbes folles et fleurs sauvages (Yecao xianhua, id., id.). Chef opérateur à la Lianhua, il filme en particulier Amour et Devoir (Lian'ai yu yiwu, Bu Wancang, 1931) et Les Fleurs de pêcher pleurent des larmes de sang (Taohua qixue ji, id.). Après une quinzaine de films importants comme Trois Femmes modernes (Sange modeng nüxing, Bu Wancang, 1933), Une mer de neige parfumée (Xiang xuehai, Fei Mu, 1934), Piété filiale (Tianlun, Fei Mu et Luo Mingyou, 1935), Retour à la nature (Dao Ziran qu, Sun Yu, 1936), il entre en 1937 à la Xinhua et travaille pour ce studio durant la période de l'« île orpheline », puis il passe à la Wenhua. À la suite de Regrets éternels (1948), premier film chinois en couleurs de Fei Mu qu'interprète Mei Lanfang, il devient spécialiste de la couleur et signe la lumière de plusieurs opéras célèbres : Liang Shanbo et Zhu Yingtai (Liang Shanbo yu Zhu Yingtai, Sang Hu, 1953) ; Quinze Colliers de sapèques (Shiwu guan, Tao Jin, 1956), Song Shijie (Song Shijie, Ying Yunwei et Liu Qiong, id.). En 1957, il filme la Basketteuse no 5 (Nülan wuhao, Xie Jin) ; en 1959, Lin Zexu (Lin Zexu, Zheng Junli) ; en 1961, L'arbre mort prend vie (Kumu feng chun, id.) et, en 1964, les Sentinelles sous les néons (Nihongdeng xia de shaobing, Wang Ping). Puis c'est le Serpent blanc (Baishe zhuan, Fu Chaowu, 1980). Au début des années 80, il est responsable du bureau technique aux studios de Shanghai.
HUBERT (Roger)
chef opérateur français (Montreuil-sous-Bois 1903 - Paris 1964).
Il débute en 1923 et devient rapidement un des meilleurs chefs opérateurs français, en particulier pour Gance (Napoléon, 1927), dont il éclaire huit films dans les années 30, et Carné, avec qui il signe Jenny (1936), les Visiteurs du soir (1942) et les Enfants du paradis (1945). On lui doit entre autres : le Blanc et le Noir (R. Florey, 1931) ; On purge Bébé et la Chienne (J. Renoir, id.) ; Fantômas (P. Fejos, 1932) ; Fanny (M. Allégret, id.) ; Mater Dolorosa (A. Gance, id.) ; Pension Mimosas (J. Feyder, 1935) ; Remous (E. T. Gréville, id.) ; Quadrille d'amour (R. Eichberg, id.) ; Lucrèce Borgia (Gance, id.) ; Divine (Max Ophuls, id.) ; l'Homme du jour (J. Duvivier, 1937) ; J'accuse (Gance, 1938) ; Volpone (M. Tourneur, 1941) ; la Loi du Nord (Feyder, 1942, RE 1939) ; le Baron fantôme (S. de Poligny, 1943) ; l'Éternel Retour (J. Delannoy, id.) ; l'Affaire du collier de la reine (M. L'Herbier, 1946) ; Martin Roumagnac (G. Lacombe, id.) ; les Derniers Jours de Pompéi (L'Herbier, 1950) ; Nez de cuir (Y. Allégret, 1952) ; la Fête à Henriette (J. Duvivier, id.) ; Thérèse Raquin (M. Carné, 1953) ; l'Air de Paris (id., 1954) ; La Fayette (J. Dréville, 1961).