HUGHES (Ken)
cinéaste britannique (Liverpool 1922 - Panorama City, Ca., 2001).
Après avoir réalisé de nombreux courts métrages documentaires et des moyens métrages policiers, il signe son premier long métrage en 1952 (Wide Boy) et affirme son goût pour les films de gangsters : Piège pour une canaille (Confession, 1953) ; Joe Macbeth (1955), libre adaptation de la pièce de Shakespeare ; les Trafiquants de la nuit (The Long Haul, 1957). Ce sont des films comme le Procès d'Oscar Wilde (The Trials of Oscar Wilde, 1960), l'Ange pervers (Of Human Bondage, 1964) ou Casino Royale (1967 ; CO V. Guest, J. Huston, R. Parrish) qui lui apportent une notoriété confirmée par Cromwell (1970). En 1979, il dirige Mae West (86 ans) dans Sextette et s'essaye dans le film d'horreur (les Yeux de la terreur [Terror Eyes], 1980).
HUGO (Hugh P. Guiler, dit Ian)
cinéaste expérimental américain (Boston, Mass., 1898 - New York, N.Y., 1985).
Diplômé de Columbia, il épouse Anaïs Nin et devient banquier pour assurer leur ordinaire. En 1924, il s'installe avec elle à Paris, où il est en contact avec les surréalistes. Rentré à New York quand la guerre éclate, il travaille la gravure sur cuivre puis se met en 1948 au cinéma. En résultent : Ai-Yé (1950), les Cloches d'Atlantis (Bells of Atlantis, 1952 ; ASS Len Lye), qui adapte la Maison de l'inceste d'Anaïs Nin ; Jazz of Lights (1954) ; Melodic Inversion (1958) ; Venice Étude no 1 (1962) ; The Gondola Eye (1963). La mort de sa femme n'a pas interrompu l'activité de cet artiste fin et discret : à 82 ans, dans leur appartement de Greenwich Village, il préparait un nouveau film, Renaître (Reborn).
HUI (Xu Anhua, dite Ann)
cinéaste chinoise (province du Liaoning, 1947).
Diplômée en littérature comparée de l'université de Hong Kong, et de la London International Film School. En 1975, elle débute dans le cinéma comme assistante de King Hu. Elle réalise ensuite des documentaires et des fictions pour les deux chaînes de télévision de Hong Kong : TVB, puis, à partir de 1978, RTHK, où elle réalise dans la série Below the Lion Rock, Boy from Vietnam (Lai ke, 1978), sorte de manifeste de la Nouvelle Vague de Hong Kong. Elle collabore avec l'actrice Joséphine Siao pour son premier film, le thriller le Secret (Feng jie, 1979), ainsi que pour The Spooky Bunch (Zhuang dao zheng, 1980). Jamais auparavant dans l'histoire du cinéma chinois des films n'avaient été écrits, réalisés et produits uniquement par des femmes. The Story of Woo Viet (1981) et Boat People (Tou ben nu hai, 1982), à travers lesquels elle s'engage politiquement pour la cause des réfugiés viêtnamiens, font sensation. Après une première adaptation d'un roman de Eileen Chang avec Love in a Fallen City (Gu cheng zhe lian, 1984), elle réalise un superbe film d'aventures en deux parties, la Romance du livre et du sabre (Shujian enchou lu, 1987). Suivent l'intimiste et subtil Chant de l'exil (1990) et Mon petit-fils américain (Shanghai jiaqi, 1991), deux histoires sur le tiraillement des cultures dont les scénarios sont écrits par le Taïwanais Wu Nianzhen. Avec Neige d'été (Nüren sishi, 1995), pour lequel Joséphine Siao remporte le Prix d'interprétation au Festival de Berlin ; Ah Kam (1996), une parodie satirique de l'industrie du cinéma de kung-fu avec Michelle Yeoh dans le rôle-titre ; et Eighteen Springs (1997), une nouvelle adaptation d'un roman de Eileen Chang, Ann Hui confirme son intérêt pour les personnages féminins aux tempéraments forts. En 1998, elle réalise Des héros ordinaires (Qian yan wan you).
HUI (Hui Koon-man, dit Michael)
acteur et cinéaste chinois (Canton 1942).
Il débute à la télévision comme présentateur de journal, avant d'animer en 1972 une émission comique, le Hui's Brothers Show, en compagnie de ses frères Sam et Ricky. La même année, il signe un contrat avec la Shaw Brothers pour jouer dans quatre films historiques mis en scène par Li Han-xiang, dont The Warlord (1973). En 1974, la Golden Harvest l'engage pour réaliser son premier film, Games Gamblers Play (id.). Cette comédie autour de la passion du jeu devient le plus gros succès de cinéma de Hongkong. À la fois acteur, scénariste et réalisateur, Michael Hui révolutionne le comique cantonais en s'inspirant du burlesque muet américain. À partir de The Last Message (1975), ses gags, essentiellement visuels, sont aussi des satires sociales. Dans The Private Eye (1976), à la tête d'un trio de détectives privés, il est irrésistible. Après Security Unlimited (1981), il s'intéresse davantage à l'écriture de récits, comme en témoigne Teppanyaki (1983). En 1987, il crée sa société de production. À l'exception de Magic Touch (1992), il ne réalise alors plus ses films lui-même. Se moquant de la convoitise de ses compatriotes, Chicken and Duck Talk (1988) et Always on my Mind (1993) reprennent le thème favori de Hui : l'argent. Dans les années 90, sa carrière ralentit. Il apparaît dans The Chinese Box (Wayne Wang, 1997).
HUMBERSTONE (H. Bruce)
cinéaste américain (Buffalo, N. Y., 1903 - Woodland Hills, Ca., 1984).
Ce spécialiste des effets spéciaux et des secondes équipes est aussi un artisan modeste et efficace. On voit avec plaisir un musical nostalgique comme Hello, Frisco, Hello (1943) ou un western classique comme Massacre à Furnace Creek (Fury at Furnace Creek, 1948) ou encore une aventure exotique comme le Bistrot du péché (South Sea Sinner, 1950). Son dernier film date de 1962 (Madison Avenue).
HUMIDE.
Tirage humide, fenêtre humide, tirage ou analyse par immersion, tirage d'un élément négatif ou intermédiaire, analyse d'une image (scanner ou télécinéma) où l'élément de film est immergé, au niveau de la fenêtre de tirage ou d'analyse, dans un liquide ayant même indice de réfraction que le support des films, ce qui rend à peu près invisibles les défauts de surface côté support.
HUNEBELLE (André)
cinéaste français (Meudon 1896 - Nice 1985).
On l'a accusé de flirter davantage avec le commerce qu'avec l'art, ce qui n'est pas faux, mais son cinéma a des vertus populaires qu'il serait sot de nier à tout prix. Hunebelle a puisé son inspiration dans le fonds du mélodrame français (Dumas, Eugène Sue, Zévaco, Féval), dans des ersatz de la Série noire et dans des parodies du film d'espionnage. On se souvient de ses Trois Mousquetaires (1953), de son Bossu (1959), de son Capitan (1960), de ses Mystères de Paris (1962) et surtout de sa série des Fantômas (Fantômas, 1964 ; Fantômas se déchaîne, 1965 ; Fantômas contre Scotland Yard, 1966) avec Jean Marais et Louis de Funès (dans le rôle du commissaire Juve).