STÉRÉOPHONIE. (suite)
Des tentatives de reproduction, au cinéma, en stéréophonie de phase ont été tentées mais sans succès, en adoptant une piste photographique double à la place de la piste monophonique, les pistes gauche et droite étaient enregistrées sur les deux traces distinctes de la piste optique, et la reproduction se faisait sur deux haut-parleurs placés à gauche et à droite de l'écran. La bande sonore du film la Griffe et la Dent (François Bel et Gérard Vienne, bande sonore Michel Fano 1977) a été exploitée dans quelques salles de cette manière.
La stéréophonie est surtout connue au cinéma par le procédé « Dolby Stéréo » qui est en fait est un procédé de reproduction multicanal résultant de l'association d'un système de combinaison de signaux par matriçage imaginé par la firme américaine RCA et d'un système de réduction de bruit de fond imaginé par Ray Dolby. Le matriçage permet de regrouper quatre canaux sur deux voies par matriçage, puis lors de la reproduction, de restituer les quatre canaux par dématriçage à partir des deux voies. Ce procédé apparu bien avant l'arrivée du numérique au cinéma a permis d'améliorer considérablement la reproduction sonore lors de la projection. Il a entraîné la disparition des procédés magnétiques, beaucoup trop contraignants sur le plan technique et donc économique. Sur la copie, le système Dolby Stéréo consistait à enregistrer à la place de la piste monophonique deux traces distinctes sur l'emplacement de la piste monophonique. Sur les projecteurs, il suffisait de remplacer la cellule unique (mono) par une cellule double et de remplacer la chaîne mono par quatre canaux : trois canaux d'écran et un canal d'ambiance avec un faible bruit de fond. Le matriçage et le dématriçage empêchaient toute stéréophonie de phase, mais le rendu sonore était devenu spatialisé et la reproduction sonore se faisait avec un bruit de fond inaudible pour les spectateurs.
Compte tenu de ces avantages, le Dolby Stéréo, apparu vers 1975, s'est progressivement imposé, à mesure que salles et auditoriums s'équipaient. L'apport du son numérique au cinéma ( SONORE), à partir de 1990, fait apparaître des possibilités importantes d'amélioration dans la reproduction de la bande sonore des films en permettant une séparation totale entre les canaux, une possibilité de stéréophonie de phase avec un bruit de fond totalement inaudible. Mais la stéréophonie de phase reste d'emploi difficile en raison de la disposition des spectateurs dans les salles. Seules les musiques et les ambiances sont parfois en stéréophonie de phase. Les dialogues restent souvent localisés sur la voie centrale.
Tous les nouveaux procédés imaginés en son numérique restent compatibles avec les conditions de diffusion dans les salles, de telle sorte qu'il n'a pas été nécessaire de modifier la disposition des haut-parleurs. Les systèmes exploités permettent tous de reproduire trois voies principales d'écran (gauche, droite, centre), une voie de renfort des fréquences basses et une diffusion stéréophonique de l'ambiance (deux canaux gauche et droit). Certains procédés renforcent les possibilités du 70 mm en y ajoutant deux autres voies d'écran (inter gauche et inter droite).