Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
H

HOSKINS (Bob)

acteur et réalisateur britannique (Bury St. Edmunds, Suffolk, 1942).

Petit, rondouillard, trapu, très habile à lancer d'un ton vif, souvent avec un accent cockney, une réplique qui fait mouche, cet ancien travailleur manuel s'est d'abord orienté vers l'écriture et les arts plastiques avant de débuter de manière fortuite au cinéma en 1973. Ce fut surtout son interprétation de malfrat dynamique dans The Long Good Friday (1980, John MacKenzie) qui le mit en vedette. Quatre ans plus tard, il s'affirmait à Hollywood dans une mémorable silhouette de gangster inquiet (Cotton Club, F. Ford Coppola). Depuis, gangster (Mona Lisa, 1986, N. Jordan), détective (Qui veut la peau de Roger Rabbit ? , 1988, R. Zemeckis) ou pirate (Hook, 1991, S. Spielberg), il est devenu un acteur indispensable et toujours réjouissant. Il a également réalisé et coécrit Raggedy Rawney (1989), étrange film d'anticipation aux ambitions certaines.

Autres films :

Nixon (O. Stone, 1995), l'Agent secret (The Secret Agent, C. Hampton, 1996), le Voyage de Felicia (A. Egoyan, 1998).

HOSSEIN (Robert Hosseinoff, dit Robert)

acteur et cinéaste français (Paris 1927).

Fils du compositeur André Hossein et comédien venu du théâtre, il fait en 1955 des débuts très controversés au cinéma : il est l'auteur (avec Frédéric Dard), le metteur en scène et le principal interprète (avec son épouse d'alors, Marina Vlady) d'un film qui a au moins le mérite de la nouveauté, Les salauds vont en enfer. De film en film, Hossein devait rechercher par la suite le même climat étrange, violent, érotique et le même malaise, souvent accentués par la musique de son père : Pardonnez nos offenses (1956) ; Toi le venin (1959) ; la Nuit des espions (id.) ; les Scélérats (1960) ; le Goût de la violence (1961) ; le Jeu de la vérité (id.) ; la Mort d'un tueur (1963) ; les Yeux cernés (1964) ; le Vampire de Düsseldorf (id.), un des rares à recevoir un bon accueil critique ; J'ai tué Raspoutine (1967) ; Une corde... un colt (1969) ; Point de chute (1970). En dehors de ses propres films, c'est un comédien très actif. On le voit ainsi dans plusieurs films de Roger Vadim (Sait-on jamais ?, 1957 ; le Vice et la Vertu, 1963 ; Barbarella, 1968 ; Don Juan 73, 1973). La série des Angélique réalisée par Bernard Borderie l'a rendu très populaire dans un rôle de plus en plus parodique avec les années. Depuis le début des années 70, il s'est surtout consacré au théâtre, où il semble être devenu le spécialiste des mises en scène populaires à grand spectacle. En 1981, il a fait un retour remarqué au cinéma dans les Uns et les Autres, de Claude Lelouch, puis a signé la réalisation d'une nouvelle version des Misérables (1982) avec Lino Ventura. En 1986, il réalise le Caviar rouge , adapté du roman qu'il a écrit avec Frédéric Dard et en 1989 interprète dans les Enfants du désordre (Y. Bellon) le rôle d'un metteur en scène... de théâtre.

HOU HSIAO-HSIEN

cinéaste et acteur taiwanais (Canton, prov. du Guangdong, Chine, 1947).

Pour fuir la guerre civile, sa famille s'établit à Taiwan en 1948. Il perd ses parents alors qu'il est encore adolescent. En 1969, après son service militaire, il entre à l'Académie nationale d'art dramatique de Taipei, d'où il sort diplômé en 1972. À partir de 1973, il travaille avec des metteurs en scène (Li Xing*, Lai Chengying et Chen Kunhou) comme assistant et scénariste. Son premier long métrage, Charmante demoiselle (Jiu shi liuliude ta, 1980), comme ses deux suivants : Vent folâtre (Feng'er titacai, 1981) et l'Herbe verte de chez nous (Zai na heban qingcao qing, 1982), sont avant tout des films de divertissement. Avec l'Homme-sandwich (Erzi de da wan'ou, 1983, CO Ceng Zhuangxiang et Wan Ren), dont il réalise l'un des trois sketches, mais surtout les Garçons de Feng-kuei (Fengkui laide ren, id.), Hou Hsiao-Hsien s'impose comme l'un des réalisateurs les plus doués de Taiwan, se distinguant pas sa façon brutale de toujours aller à l'essentiel. Il entame alors une série de films à contenus fortement autobiographiques : Un été chez grand-père (Dongdong de jiaqi, 1984), le Temps de vivre et le temps de mourir (Tongnian wangshi, 1985), et Poussière dans le vent (Lianlia fengchen, 1986). À la même époque, il joue dans plusieurs films, tenant notamment le rôle principal de Taipei Story (1985), réalisé par son ami Edward Yang. Après La Fille du Nil (Ni-lo-ho nu'erh, 1987), portrait d'une jeune fille de Taipei, il obtient en 1989 le Lion d'or du Festival de Venise pour la Cité des douleurs (Beiqing chengshi). Avec le Maître de marionnettes (Ximong rensheng, 1993), inspiré par la vie du marionnettiste Li Tianlu, il poursuit sa trilogie sur l'histoire de Taiwan et la mémoire collective. En 1995, avec Good Men, Good Women (Haonan haonü), qui s'intéresse à un opposant politique à sa sortie de prison, il l'achève. Suivent Goodbye South Goodbye (1996) et les Fleurs de Shanghai (1998), où il « quitte » son île de Taiwan pour se plonger avec nostalgie dans le monde feutré des maisons closes shanghaiennes du XIXe siècle. En 2001, il réalise Millenium Mambo.

HOUSEMAN (Jacques Haussmann, dit John)

producteur américain d'origine anglo-alsacienne (Bucarest, Roumanie, 1902 - Malibu, Ca., 1988).

Associé durant plusieurs années à Orson Welles et cofondateur du Mercury Theatre, son nom est lié à certains des films les plus accomplis de Joseph L. Mankiewicz, Nicholas Ray, Max Ophuls, Vincente Minnelli et Fritz Lang. Au terme d'une carrière théâtrale et cinématographique prestigieuse, il s'est fait connaître comme acteur, et remporta notamment l'Oscar (« best supporting actor ») pour la Chasse au diplôme (J. Bridges, 1973).

Il débute en adaptant des pièces européennes pour Broadway, et signe en 1934 sa première mise en scène : Four Saints in Three Acts. L'année suivante, il entame une fertile mais orageuse association avec Welles, pour lequel il produit trois pièces : Panic, Macbeth et Dr. Faustus. En 1937, il fonde avec Welles le Mercury Theatre. Durant les années 1937-1939, Houseman est producteur associé du programme radiophonique Mercury Theatre on the Air (où sera diffusée, le 30 octobre 1938, la Guerre des mondes). Après avoir travaillé comme conseiller au scénario sur Citizen Kane, il tient, pendant une courte période, le poste de vice-président des Studios Selznick (où il met en chantier Cinquième Colonne [A. Hitchcock, 1942] et écrit le scénario de Jane Eyre [R. Stevenson, 1944]). Après l'entrée en guerre des États-Unis, il supervise pendant trois ans le programme radiophonique la Voix de l'Amérique.