LYNN (Emmy)
actrice française (Paris 1888 - id. 1978).
Comme l'a écrit Delluc, elle a tourné beaucoup de films avant qu'on sût qu'elle était photogénique, notamment sous la direction de Maurice Tourneur et Émile Chautard, avant la guerre de 1914. Puis vinrent les œuvres de Gance (Mater Dolorosa, 1917 ; la Dixième Symphonie, 1918) et d'Henry Roussell (la Faute d'Odette Maréchal, 1919 ; Visages voilés, âmes closes, 1924), dans lesquels elle souffrait, élégante, racée et dramatique. Au parlant, elle se borne à interpréter l'héroïne de l'Enfant de l'amour (M. L'Herbier, 1930) et la comtesse éplorée des Deux Orphelines (Tourneur, 1933). On ne la revit plus ensuite, sauf en 1942, apparaissant en mondaine distinguée dans le Lit à colonnes (R. Tual). [On la confond parfois avec l'actrice américaine Emmett Lynn (1897-1958).]
LYON (Ben)
acteur américain (Atlanta, Ga., 1901 - Stiller Ozean 1979).
Il inaugure à 17 ans une carrière théâtrale et à 18 débute à l'écran, où il s'impose au cours des années 20 comme un leading man très sollicité : The Heart of Maryland (Tom Terriss, 1921), So Big (Ch. Brabin, 1924), The Perfect Sap (Howard Higgin, 1927), Hell's Angels (H. Hugues, 1930), son film le plus connu, où il interprète avec brio un rôle d'aviateur, Indiscreet (L. McCarey, 1931), I Cover the Waterfront (J. Cruze, 1933). Marié à Bebe Daniels en 1930, il quitte les États-Unis pour la Grande-Bretagne à la fin des années 30 et s'engage pendant la Seconde Guerre mondiale comme pilote émérite dans la Royal Air Force (il se verra décerner pour ses hauts faits l'ordre de l'Empire britannique par la reine Élisabeth en 1977). Après la disparition de Marion Davies, il épouse une de ses anciennes partenaires, Marion Nixon, et retourne aux États-Unis.
LYSSY (Rolf)
cinéaste suisse (Zurich 1936).
Ses débuts dans la réalisation, après une expérience de chef-opérateur, ont été quelque peu malheureux : Eugen heisst wohlgeboren (1968), comédie ironique rejetée par le public et la critique, et Vita Parcœur (1970), un court métrage qui a choqué la pudibonderie des observateurs. Son film suivant, Konfrontation (1975), une fiction au contenu fortement documentaire, fera, lui, sensation. C'est une investigation sans concessions dans le passé de la Suisse au temps des nazis. Die Schweizermacher (1979) est une savoureuse comédie sur les métodes policières des procédures de naturalisation dans son pays. Il réalise trois autres films de fiction (Kassettenliebe, 1981 ; Teddy Bär, 1983 ; et Leo Sonnyboy, 1990) puis un documentaire sur son propre frère, qui vit dans un kibboutz depuis trente ans : Un tambour dans le désert (Ein Trommler in der Wüste, 1992), et une œuvre de réflexion sur le fonctionnement de la justice (Ein klarer Fall, 1995).
LYTELL (Bert)
acteur américain (New York, N. Y., 1885 - id. 1954).
Leading man très populaire dans les années 10 et 20, il joue dans de nombreux mélodrames romantiques et films d'action, partageant souvent le haut de l'affiche avec Alice Lake et interprétant, notamment, plusieurs fois le rôle du « Lone Wolf » (The Lone Wolf Returns, Ralph Ince, 1926 ; Alias the Lone Wolf, Edward H. Griffith, 1927 ; Last of the Lone Wolf, R. Boleslawsky, 1930). Parmi ses films les plus notables, ont peut citer Alias Jimmy Valentine (Edmund Mortimer, 1920), The Right of Way (Jack Dillon, id.), A Message From Mars (Maxwell Karger, 1921), The Eternal City (G. Fitzmaurice, 1923), l'Éventail de lady Windermere (E. Lubitsch, 1925), The Gilded Butterfly (John Griffith Wray, 1926). À l'avènement du parlant, il s'oriente essentiellement vers le théâtre, obtenant de beaux succès à Broadway. En 1936, il signe à l'écran son unique mise en scène, Along Came Love, expérience qui se révélera sans lendemain.