TANAKA (Kinuyo) (suite)
Pendant la guerre, elle rencontre Kenji Mizoguchi, qui lui donne la vedette dans ‘ Une femme d'Osaka ’ (1940), puis dans ‘ Trois Générations de Danjuro ’ (1944) et ‘ Miyamoto Musashi ’ (id.). C'est le début d'une remarquable collaboration qui la mènera des rôles « engagés » de l'après-guerre (‘ la Victoire des femmes ’, 1946 ; ‘ Femmes de la nuit ’, 1948 ; ‘ Flamme de mon amour ’, 1949) aux personnages plus complexes et souvent bouleversants de ses derniers films avec ce même cinéaste : la Vie de O-Haru femme galante (1952), où elle montre le meilleur d'elle-même dans un rôle très difficile, les Contes de la lune vague après la pluie (1953), l'Intendant Sansho (1954) et Une femme dont on parle (id.). Durant cette période, elle passe à la réalisation avec ‘ Lettre d'amour ’ (Koibumi, 1953), suivi de cinq autres titres jusqu'à ‘ l'Amour sous la croix ’ (Ogin-Sama, 1962) : cela semble avoir déplu à Mizoguchi, dont on dit alors qu'il est secrètement amoureux d'elle, et qui ne l'engage plus. Mais Kinuyo Tanaka poursuit sa carrière prolifique, jouant également pour Naruse (Okasan, 1952 ; ‘ Flotter ’, 1956), Ozu (‘ les Sœurs Munakata ’, 1950 ; ‘ Fleurs d'équinoxe ’, 1958 ; ‘ le Parfum de l'encens ’, 1964) et Kurosawa (apparition dans Barberousse, 1965), sans parler de très nombreux autres cinéastes. Elle subit une certaine éclipse à la fin des années 60, en pleine crise du cinéma japonais, mais revient en 1972 pour le rôle d'une ancienne prostituée en Malaisie dans ‘ le Bordel no 8 à Sandakan ’, de Kei Kumai. Après quelques petits rôles ici et là, elle apparaît une dernière fois dans ‘ la Berceuse de la grande terre ’ (Daiichi no komoriuta, Y. Masumara, 1976), avant de mourir. Sa filmographie compte plus de 230 titres.