Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
F

FÁBRI (Zoltán) (suite)

Autres films :

Orage (Vihar, 1952) ; Quatorze Vies en danger (Életjel, 1954) ; Nuages d'été (Bolond április, 1958) ; Anna (Édes Anna, 1958) ; le Fauve (Duvad, 1961) ; Un triste été (Vizivárosi nyár, TV, 1965) ; Arrière-Saison (Utószezon, 1967) ; la Famille Tot (Isten hozta, őrnaǵy úr, 1969) ; la Fourmilière (Hangyaboly, 1971) ; la Rencontre de Bálint Fabián avec Dieu (Fábian Bálint találkozása istennel, 1980) ; Requiem (1982) ; la Crémaillère (Gyertek el a névnapomra, 1984).

FABRIZI (Aldo)

acteur et cinéaste italien (Rome 1905 - id. 1990).

Populaire au théâtre de variétés dans les années 30, il débute au cinéma en écrivant et interprétant Avanti c'è posto (M. Bonnard, 1942), délicieuse comédie sur un receveur d'autobus qui tombe amoureux d'une jeune femme de chambre ; son grassouillet personnage romain, sympathique et naïf, s'affirme ici déjà avec un grand succès. Après quelques variations comiques, dont l'émouvant le Diamant mystérieux (L'ultima carrozzella [M. Mattoli], 1943, écrit par lui et par F. Fellini), il interpréta le prêtre de Rome, ville ouverte (R. Rossellini, 1945). Grâce à Lattuada, il crée un personnage saisissant de victime humiliée qui se rebelle dans le Crime de Giovanni Episcopo (1947). Son premier film comme metteur en scène est le méconnu Emigrantes (1949, tourné en Argentine). Il dirige ensuite des comédies très populaires et grotesques comme La famiglia Passaguai (1951) et La famiglia Passaguai fa fortuna (1952) ; ses réalisations de genre sentimental sont moins réussies ( Una di quelle, 1953 ; Il maestro, 1958, tourné en Espagne). Dans des dizaines de comédies majeures et mineures, il reprend son personnage attachant, devenu un des symboles du cinéma italien ; rappelons seulement Sa Majesté M. Dupont (Prima comunione, A. Blasetti, 1950) ; Dans les coulisses (Steno et M. Monicelli, id.) ; Gendarmes et Voleurs (id., 1951) ; Siamo tutti inquilini (M. Mattoli, 1953) ; Guardia, guardia scelta, brigadiere e maresciallo (M. Bolognini, 1956) ; Totó, Fabrizi e i giovani d'oggi (M. Mattoli, 1960) ; Nous nous sommes tant aimés (E. Scola, 1974).

FABRIZI (Franco)

acteur italien (Cortemaggiore, Piacenza, 1926 - id. 1995).

Après une carrière théâtrale, il aborde le cinéma par un petit rôle dans Prigioniera della torre di fuoco (Giorgio W. Chili, 1953). La même année, Fellini lui donne le rôle qui marquera toute sa vie : le séducteur fanfaron et fainéant des Vitelloni. Il apparaît encore en « bidoniste » (Il bidone, 1955) et répète son personnage dans quelque cent films, surtout des comédies, dont Noi siamo le colonne (L. F. D'Amico, 1956) ; Mariti in città (L. Comencini, 1957) ; Femmes d'un été (G. Franciolini, 1958) ; Une vie difficile (D. Risi, 1961) ; l'Amour tel qu'il est (A. Pietrangeli, 1965) ; Ces messieurs-dames (P. Germi, 1966) ; La signora è stata violentata (V. Sindoni, 1973) ; Ginger et Fred (Fellini, 1985).

FACTEUR DE CONTRASTE ou CONTRASTE PHOTOGRAPHIQUE ou GAMMA.

Caractéristique d'un film développé (liée aux caractéristiques propres du film et à celle du développement), égale au rapport entre le contraste du sujet ou de l'image à copier et le contraste de l'image obtenue après développement. ( CONTRASTE.)

FADE.

Mot anglais pour fondu. Fade in, ouverture en fondu. Fade out, fermeture en fondu.

FAHMI ('Abd al-'Aziz)

chef opérateur égyptien (1920).

Assistant cameraman d'actualités au studio Misr dès 1937, il suit pendant la guerre, comme opérateur, les Forces françaises libres. Opérateur en 1945 sur  ’ Premier Amour ' (al-Ḥubb al-awwal, Gamal Madqur), il signe son premier travail de directeur de la photographie avec ' le Bien et le Mal ’ (al-Khayr wa al-Sharr) de Ḥasan Ḥilmi, en 1946. Il travaille dès lors régulièrement, notamment avec Ṣalaḥ Abu Sayf, Yusuf Chahin : Gamila l'Algérienne, l'Aube d'un jour nouveau et le Retour du fils prodigue, où il joue sur un discret expressionnisme de la couleur (1976). Parmi ses meilleurs éclairages en noir et blanc : ' la Ruelle des idiots ’ (T. Ṣalaḥ ; ' l'Impossible ’ (H. Kamal) ; Khan al-Khalili (A. Salim). Il est exigeant, attentif à la tonalité de chaque plan, à l'unité des valeurs et, à ce titre, la Momie est un des plus beaux témoignages de rigueur et de sensibilité (S. 'Abd Al-Salam). Il est cofondateur, en 1959, des Artistes associés, une compagnie de production (al-Sinimaiyyin al-muttaḥdin) qui, entre autres, produit le premier film de Sayyid Marzuq, Ma femme et le chien (1970) — une occasion, pour Fahmi, de très bien traduire l'onirisme dans un noir et blanc contrasté. Il a travaillé sur quelque 90 longs métrages et de très nombreux courts métrages documentaires, ainsi que pour la TV du Caire.

FAHMI (Ashraf)

cinéaste égyptien (Le Caire 1936).

Après un diplôme d'histoire à l'université du Caire, il étudie la réalisation à l'Institut du cinéma puis à l'université de Californie. Ses premiers courts métrages datent de 1967 au Caire, et son premier film de fiction, ’ les Assassins ' (al-Qatala, 1971), est vaguement inspiré de l'Inconnu du Nord-Express de Hitchcock. En 1972, il signe un étonnant mélodrame, vision métaphorique à travers un univers carcéral d'un monde bloqué, impuissant et livré à l'autodestruction : Nuits et Barreaux (Layl wa qiḍḅan), avec Samira Aḥmad, Maḥmud Mursi et Maḥmud Yasin. Il n'a plus retrouvé cette vigueur ni ce style. Son goût pour l'analyse des frustrations (sexuelles ou politiques) paraît dangereux au pouvoir. En 1982, il adapte l'Étranger d'Albert Camus :  ’ l'Inconnu ' et tourne ’ Le diable prêche ' d'après Nagib Mahfuz.

FAINSILBER (Samson)

acteur, régisseur et écrivain français d'origine roumaine (Iaşi 1904 - Paris 1983).

Fils de dramaturge, il débute comme acteur au Théâtre Albert en 1922. Il joue des pièces de Guitry, Rostand, Ibsen, Bernstein, etc., publie une étude, l'Acteur de théâtre (Monaco, 1945). Au cinéma, après avoir fait ses premiers pas dans le Requin (H. Chomette, 1929), il devient l'un des acteurs favoris d'Abel Gance : la Fin du monde ; Mater Dolorosa ; Jérôme Perreau ; Un grand amour de Beethoven. Il est Mazarin dans Si Versailles m'était conté (S. Guitry, 1954). Alain Resnais lui a confié de petits rôles dans Stavisky (l'inspecteur du fichier), Providence (le vieillard dans la forêt) et La vie est un roman.