NAKADAI (Tatsuya)
acteur japonais (Tokyo 1932).
Ayant pratiqué divers petits métiers, il entre à l'école d'art dramatique Haiyu-Za en 1952, et se fait remarquer comme l'un de ses plus talentueux élèves. Il tient aussi des rôles de figuration au cinéma, en particulier dans les Sept Samouraïs (1954), qui marque sa première rencontre avec Akira Kurosawa. C'est pourtant Masaki Kobayashi qui le découvre en 1957, l'utilisant dans un rôle de yakuza dans ‘ Rivière noire ’. Il tourne également avec Mikio Naruse (‘ Une femme indomptable ’, 1957) et Kon Ichikawa (‘ le Brasier ’, 1958 ; l'Étrange Obsession, 1959), avant de tenir son rôle le plus important, celui de l'idéaliste Kaji dans la Condition de l'homme (Kobayashi, 1959-1961), qui le révèle véritablement comme l'acteur type de la nouvelle génération, au physique occidentalisé, et influencé par un nouveau style de jeu « à l'américaine ». Il interprète ensuite deux personnages très différents, aux côtés de Mifune, dans le diptyque de Kurosawa, Yojimbo (1961) et Sanjuro (1962), puis celui du rônin Hanshiro Tsugumo dans le Harakiri de Kobayashi (1963), qui lui apporte la consécration internationale à Cannes. Après avoir joué l'inspecteur de police dans Entre le ciel et l'enfer (Kurosawa, 1963), il tient un rôle de bûcheron dans le sketch la Femme des neiges de Kwaidan (Kobayashi, 1964), puis celui du samouraï opposé à Toshiro Mifune dans ‘ Rébellion ’ (id., 1967). Devenu l'un des acteurs les plus demandés au Japon, il tourne alors dans des films très différents : ‘ le Fantôme de Yotsuya ’ / ‘ Fantômes japonais ’ (S. Toyoda, 1965), ‘ le Col du grand Bouddha ’ (Okamoto, 1966), le Visage d'un autre (H. Teshigahara, id.), ‘ Goyokin ’ (Hideo Gosha, 1969), ou ‘ Buraikan ’ (M. Shinoda, 1970). La vedette Shintaro Katsu ayant quitté le tournage de Kagemusha, Kurosawa engage alors Nakadai pour le rôle principal du film, qui remporte la Palme d'or au festival de Cannes en 1980, et consacre ainsi l'acteur, qui jouera aussi le personnage de Hidetora dans Ran (1985) et celui du père d'un jeune terroriste dans ‘ la Table vide ’. Nakadai est également l'interprète de nombreuses pièces de théâtre, et dirige une école d'art dramatique depuis 1975.
NAKAI (Asakazu, ou Asaichi, ou Choichi)
chef opérateur japonais (Kobe 1910 - Tokyo 1988).
Ayant fait ses débuts aux laboratoires de la compagnie Tei-Kine en 1927, il devient chef opérateur en 1932 sur un documentaire de la Shinko-Kinema, ‘ Troupes d'attaque à Shanghai ’. Entré à la Toho en 1940, il remporte le prix de la meilleure photographie au concours du Mainichi en 1949 pour ‘ les Montagnes vertes ’ (T. Imai) et Chien enragé (A. Kurosawa), puis le prix Ruban bleu pour ‘ les Habits de l'illusion ’ (Yoshimura, 1952). Mais il a surtout travaillé avec Kurosawa, pour onze films, de ‘ Je ne regrette rien de ma jeunesse ’ (1946) à Kagemusha (1980), en passant par Vivre (1952, prix de l'Association des techniciens), les Sept Samouraïs (1954), le Château de l'araignée (1957), Entre le ciel et l'enfer (1963, en collab. avec Takao Saito), Barberousse (1965) et Dersou Ouzala (1975). Il a également signé la photo de nombreux autres films de la Toho, dont ‘ l'Automne de la famille Kohayagawa ’ (Y. Ozu, 1961).
NAKAMURA (Yoshio Hayashi, dit Ganjiro)
acteur japonais (Osaka 1902 - id. 1983).
Avant tout célèbre acteur de théâtre kabuki, descendant d'une prestigieuse famille d'Osaka, il interprète, sous le nom de Senjaku, le rôle de son père dans le film de Mizoguchi : ‘ la Vie d'un acteur ’ (1941). Puis il abandonne le cinéma jusqu'en 1955, jouant alors de nombreux rôles de composition dans plusieurs films importants, où son physique particulier et son art le distinguent entre tous : le Héros sacrilège (Mizoguchi, 1955), ‘ les Contes de Genji-Ukibune ’ (T. Kinugasa, 1957), les Bas-Fonds (A. Kurosawa, id., rôle du propriétaire), ‘ le Brasier ’ (K. Ichikawa, 1958, rôle du vieux bonze), l'Étrange Obsession (id., 1959, le vieillard libidineux), ‘ Herbes flottantes ’ (Y. Ozu, id., le directeur de la troupe), ‘ l'Automne de la famille Kohayagawa ’ (id., 1961, rôle principal), ‘ le Temple de l'oie sauvage ’ (Kari no tera, Kawashima, 1962), ‘ le Paria ’ (Ichikawa, id.), ‘ Amour sous la croix ’ (Ogin-sama, Kinuyo Tanaka, id.), la Vengeance d'un acteur (Ichikawa, 1963, rôle du seigneur Dobe), ‘ la Poupée de bambou d'Echizen ’ (K. Yoshimura, id.), Kwaidan (Kobayashi, 1964, le bonze supérieur), ‘ Introduction à l'anthropologie ’ / le Pornographe (S. Imamura, 1965), ‘ le Lac des larmes ’ (T. Tasaka, 1966), et bien d'autres films. À plus de 70 ans, il poursuivit également sa carrière théâtrale à Osaka.
NAKAMURA (Kinnosuke)
acteur japonais (Tokyo 1932).
Fils de l'acteur de kabuki Tokizo Nakamura, et lui-même acteur de théâtre depuis l'âge de quatre ans, il a repris son nom de scène — Kinnosuke Yorozuya — depuis 1973. Il fait ses débuts au cinéma à la Toei, en 1952, dans des films surtout destinés à la jeunesse, où il interprète des rôles de héros « positif » à caractère plus ou moins historique : ‘ le Héros fugitif ’ (Minamoto no yoshitsune, Ryô Hagiwara, 1955), ‘ le Paon rouge ’ (Beni-kujako, id.), etc. Avec l'âge, il joue des rôles un peu plus sérieux sous la direction de metteurs en scène renommés, comme Tadashi Imai (la Légende cruelle du Bushido, 1963 ; ‘ la Vengeance ’, 1964), Tomu Uchida (essentiellement la série de Musashi Miyamoto, en cinq parties, 1961-1965), ou Daisuke Ito (‘ le Conspirateur ’, 1961 ; ‘ le Festival de Gion ’, 1968). Sa popularité s'est émoussée au cours des années 70, mais il a continué de jouer dans des superproductions de la Toei, apparaissant au cours de sa carrière dans plus de 120 films. En 1989, il fait un retour à l'écran dans la Mort d'un maître de thé (Sen no Rikyu) de Kei Kumai.
NALDI (Anita Donna Dooley, dite Nita)
actrice américaine (New York, N. Y., 1897 - id. 1961).
L'une des femmes fatales les plus représentatives du muet américain. Ténébreuse, le regard lascif, elle est moins célèbre comme vedette que comme « l'autre femme » indispensable à certains schémas romanesques. Il faut avouer que ses prestations les plus réputées (Arènes sanglantes, F. Niblo, 1922 ; les Dix Commandements, C. B. De Mille, 1923) font maintenant sourire. En 1925, elle vient en Europe et tourne en Angleterre (The Mountain Eagle, A. Hitchcock, 1926) et en Autriche. Elle disparaît des écrans à l'arrivée du parlant.