producteur et cinéaste grec (Athènes 1897 - id. 1961).
Fils de photographe, il fait une partie de ses études à Munich, s'initie à la production, à la prise de vues et à la réalisation auprès de Dupont, Lang, Lubitsch ou Pabst. De retour en Grèce, il part pour l'Asie Mineure, où la guerre gréco-turque fait rage (1919-1922), et en rapporte des actualités (Cinémathèque grecque). En 1921, il réalise une commande gouvernementale, le Miracle grec (To helleniko thauma). Avec ses frères Alexandre, Costas et Michel, il fonde la DAG Films, dont les studios et les activités couvrent les années 30. Influencé à la fois par l'expressionnisme et une formation pratique de documentariste, Gaziadis, entouré de peintres et d'écrivains, s'efforce de promouvoir un cinéma national capable de restituer la culture et les traditions hellènes à la Grèce moderne et dans leur cadre — aussi fait-il appel aux décors naturels comme aux studios. On lui doit, en 1927, Prométhée enchaîné (Prometheus desmotès), qui annonce de futurs recours aux classiques. Son inspiration éclectique donne le coup d'envoi au mélo, dit fustanella, à grand renfort de chevriers de théâtre (Astero, 1928), ou de marins, et de passion malheureuse (le Port des larmes [To limani ton dakryon], 1929 ; l'Amour et les vagues [Eros kai kymata], 1930), comme aux premières comédies musicales grecques au succès également considérable (les Apaches d'Athènes [I apachidès ton Athinon], 1930) avec les vedettes lyriques et dramatiques des théâtres nationaux, film que suivent immédiatement Embrasse-moi, Maritsa (Philise me, Maritsa) et une œuvre mêlant un roman de guerre (contre les Turcs) à des actualités, la Tempête (O thiella). Gaziadis ne cesse d'ailleurs de produire, jusqu'en 1955, des bandes d'actualités d'un intérêt historique reconnu.