Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
O

OBTURATEUR.

Sur une caméra ou un projecteur, pièce mobile qui occulte le faisceau lumineux pour permettre la phase d'escamotage. Sur les projecteurs, l'obturateur sert également à éviter le scintillement. ( CAMÉRA, PROJECTION, PRINCIPE DU CINÉMA.)

OCCHINI (Ilaria)

actrice italienne (Florence 1936).

Elle débute en 1953 dans Terza liceo (L. Emmer) sous le pseudonyme d'Isabella Redi. Elle devient populaire dans des feuilletons de télévision et joue aussi au théâtre. Sa beauté douce et son élégance naturelle ne trouvent que de rares emplois au cinéma : le Médecin et le Sorcier (M. Monicelli, 1957) ; Sigfrido (G. Gentilomo, 1959) ; La parole est à l'épée (Pia de‘ Tolomei, Sergio Grieco, 1958) ; Carthage en flammes (C. Gallone, 1959) ; le Souteneur (U. Tognazzi, 1961) ; Il tiranno di Siracusa (Alberto Cardone, 1962) ; l'épisode Una giornata decisiva des Complexés (D. Risi, 1965) ; l'Homme qui rit (S. Corbucci, 1966) ; Un homme à moitié (V. De Seta, id.) ; Gli uomini dal passo pesante (Anthony Wileys, id.) ; les Feux de la chandeleur (S. Korber, 1972). À la fin des années 90, on la retrouve au générique de La Venere di Willendorf (E. Lodoli, 1996), Boom (A. Zaccariello, 1999), et Domani (F. Archibugi, 2000).

OCELOT (Michel)

cinéaste français (Villefranche-sur-Mer, 1943).

Après une enfance en Guinée, empreinte dans son imaginaire graphique, et des études d'art à Rouen (Beaux-Arts), à Paris (ENSAD), à Los Angeles, Michel Ocelot est remarqué pour son film d'animation en papier gaufré les Trois Inventeurs (1979), puis pour la Légende du pauvre bossu (1982), inspirée par des gravures du Moyen Âge. Issu de contes traditionnels purs, son cinéma développe une thématique dénonçant subtilement l'intolérance et se révèle profondément humaniste. La Princesse insensible (1986), les Quatre Vœux (1987), Cine Si (1989), cycle de courts métrages qui ressortent en 1999 sous le titre Princes et princesses et les Contes de la nuit (1992) font appel à une technique d'ombres découpées, élégantes et précieuses. Son premier long métrage, Kirikou et la Sorcière (1998, grand prix du Festival d'Annecy 1999), inspiré d'un conte africain, confirme sa maturité graphique, chromatique, narrative et technique.

O'CONNELL (Arthur)

acteur américain (New York, N. Y., 1908 - Los Angeles, Ca., 1981).

Vétéran du théâtre, il se fait surtout connaître au cinéma par ses emplois de mentor bourru mais sympathique (Picnic et Arrêt d'autobus, J. Logan, 1956) ou Autopsie d'un meurtre (O. Preminger, 1959). Anthony Mann (l'Homme de l'Ouest, 1958 ; Cimarron, 1960), Richard Quine (Une cadillac en or massif, 1956) et Frank Capra (Milliardaire pour un jour, 1961) obtiennent aussi de lui des compositions superficiellement pittoresques et profondément nuancées.

O'CONNOR (Donald)

acteur américain (Chicago, Ill., 1925).

Enfant de la balle, il débute au cinéma avec ses deux frères dès 1937 (Melody for Two de Louis King). Danseur rapide et acrobatique, il égaye ensuite, le plus souvent en compagnie de Peggy Ryan, une vingtaine de comédies musicales bon marché pour l'Universal (Chanson dans le vent, I. Pichel, 1947). Mais Chantons sous la pluie (G. Kelly et S. Donen, 1952), Appelez-moi Madame (W. Lang, 1953), la Joyeuse Parade (id., 1954) et Quadrille d'amour (R. Lewis, 1956) lui permettent d'exprimer plus complètement sa virtuosité et son humour poétique. On le voit également dès 1950 dans la série des Francis (A. Lubin), où il incarne le compagnon d'un mulet parlant et joue le rôle-titre de The Buster Keaton Story (S. Sheldon, 1957).

O'CONNOR (Pat)

cinéaste irlandais (Ardmore, Irlande, 1950).

Après une jeunesse quelque peu mouvementée, il est d'abord travailleur manuel, puis part aux États-Unis, à l'université de Californie-Los Angeles (UCLA), où il devient étudiant. Puis il retourne en Irlande, où il s'impose à la télévision tant par ses dramatiques que par ses documentaires. Son premier film pour le cinéma, Cal (id., 1984), une histoire d'amour sur fond de guérilla urbaine en Irlande du Nord, est bien accueilli au Festival de Cannes (prix d'interprétation à Helen Mirren) et dans le monde entier. Cinéaste classique, bon conteur et directeur d'acteurs sensible, O'Connor y révèle un talent discret et un métier prometteur. Dans A Month in the Country (1987), son second film, on voit l'acteur Kenneth Branagh faire ses débuts dans un univers romantique et panthéiste rendu avec sensibilité. Après ces deux succès, O'Connor tente sa chance aux États-Unis, où il tourne deux autres films : Calendrier meurtrier (The January Man, 1989), le meilleur des deux, n'est cependant qu'un thriller assez anonyme. Son retour en Irlande avec Fools for Fortune (1990), saga romanesque parfois mièvre mais prenante, laisse augurer d'une meilleure inspiration ; ainsi le modeste mais sympathique Cercle des amis (Circle of Friends, 1995).

ODETS (Clifford)

auteur dramatique et cinéaste américain (Philadelphie, Pa., 1906 - Los Angeles, Ca., 1963).

D'abord acteur, il connaît d'un coup la célébrité avec une pièce à thèse, Ils attendent Lefty (1935). Engagé à Hollywood comme scénariste (il collabore notamment au Général est mort à l'aube de Lewis Milestone, 1936), il continue à écrire pour le théâtre, et plusieurs de ses œuvres seront portées à l'écran. C'est le cas, notamment, du Démon s'éveille la nuit (F. Lang, 1952), d'Une fille de la province, (G. Seaton, 1954) et surtout du Grand Couteau (R. Aldrich, 1955), grinçante satire des mœurs hollywoodiennes. Clifford Odets s'essaya d'autre part directement à la mise en scène cinématographique avec Rien qu'un cœur solitaire (None but the Lonely Heart, 1944), adaptation du roman de Richard Llewelynn, charriant des relents d'expressionnisme (avec Cary Grant et Ethel Barrymore). Le film n'obtint qu'un succès d'estime. Odets — qui eut entre-temps à subir les assauts du maccarthysme — récidiva quinze ans plus tard avec Du sang en première page (The Story on Page One, 1959), un policier avec Rita Hayworth et Anthony Franciosa, beaucoup plus conventionnel. On peut préférer son travail de scénariste sur le Grand Chantage (Sweet Smell of Success), procès virulent de l'arrivisme américain (A. Mackendrick, 1957). Jean Renoir, qui adapta pour la scène française le Grand Couteau en 1957 (avec Daniel Gélin et Paul Bernard), juge l'œuvre d'Odets empreinte d'une « poésie amère, puissante, profonde et désespérée ».