PANAYOTOPOULOS (Nicos)
cinéaste grec (Mytilène 1941).
Représentant marquant de ce qu'on a appelé le Nouveau Cinéma Grec, il étudie le cinéma à Athènes puis séjourne à Paris où il fréquente la Sorbonne et la Cinémathèque tout en réalisant trois courts métrages et des films publicitaires. Influencé par la Nouvelle Vague, il introduit dans le cinéma grec une dimension ludique, un anticonformisme, un ton nouveau, une élégance de style, la référence cinéphilique. Dès son premier film les Couleurs de l'Iris (Ta chromata tis iridos, 1974), il prend ses distances par rapport à la fiction et préfère explorer, non sans humour, les rapports cinéma-réalité. Les Fainéants de la vallée fertile (I tebelides tis eforis kiladas, 1978), son film le plus prestigieux à ce jour (et le plus primé), aborde l'hédonisme de la paresse comme une métaphore inversée de la lutte des classes. Formellement, le film est d'une fluidité étonnante qui s'oppose à la léthargie préméditée des personnages. Dans ses films suivants, Melodrama? (1980), Variétés (1985), la Femme qui rêvait (I Yineka pou evlepe ta onira, 1988), il poursuit, au-delà des structures dramatiques élémentaires, une réflexion sur le réel et sa représentation, sur le rêve comme moteur de la création. La palette du réalisateur est riche en touches humoristiques et surréalistes et la musique y occupe une place au premier plan. Je rêve de mes amis (Onirevome tous filous mou, 1993) est un road-movie existentiel qui décline en trois histoires différentes, trois étapes de la désillusion de Kyriakos, de 1965 à 1990. Film personnel où l'auteur jette un regard sobre et désabusé sur l'échec d'une génération, la sienne. Par la suite, changement de registre dans le Célibataire (O Ergenis, 1997) et surtout dans Au bout de la nuit (Afti I nichta meni, 1999) : la fiction reprend le dessus, les personnages s'étoffent et tentent l'aventure de la survie dans une Grèce en mutation, celle du chômage, des émigrés clandestins, des horizons bouchés et des boîtes à bouzoukis sordides. En 2001, il termine Beautiful People.
PANCHRO.
Abrév. fam. (vieillie) de panchromatique, employée pour désigner les films négatifs noir et blanc panchromatiques à l'époque (entre les deux guerres) où subsistaient encore des films orthochromatiques. ( ÉCLAIRAGE.)
PANCHROMATIQUE (« sensible à toutes les couleurs »).
Qualifie les pellicules noir et blanc sensibles à toutes les couleurs. ( COUCHE SENSIBLE, ÉCLAIRAGE, MAQUILLAGE, RAPIDITÉ, SOURCES DE LUMIÈRE.)
PANFILOV (Gleb) [Gleb Anatol'evič Panfilov]
cinéaste soviétique (Magnitogorsk 1934).
Ingénieur chimiste de son métier, il se prend de passion pour le cinéma et réalise en amateur un court métrage qui lui permet de suivre les cours spéciaux du VGIK dans la section opérateurs ; puis il est reçu au concours d'entrée à la section réalisation (dont il sortira diplômé en 1965). Après avoir travaillé quelque temps à Sverdlovsk comme réalisateur de TV, il entre au Studio Lenfilm à Leningrad. Son premier long métrage, Pas de gué dans le feu (V ogne broda net, 1967), le situe immédiatement parmi les valeurs les plus sûres de la « nouvelle vague » grâce au scénario de Gabrilovitch (pendant la guerre civile, une jeune infirmière bolchevique se découvre une vocation artistique avant d'être fusillée par les Blancs), à la révélation d'une comédienne, Inna Tchourikova (l'épouse du cinéaste), et, surtout, à son approche antihéroïque du thème patriotique et à l'authentique et chaleureux réalisme de sa vision.
Il surprend et séduit à nouveau avec le Début (Načalo, 1970, également sur un scénario de Gabrilovitch), où l'on retrouve la belle et brûlante Tchourikova, cette fois dans le rôle d'une jeune ouvrière qui fait ses premiers pas de comédienne en incarnant Jeanne d'Arc dans un film historique : ici aussi éclate la tendresse du regard du ciné-aste sur un personnage en mutation. Puis c'est sur un scénario personnel que Panfilov réalise Je demande la parole (Prošu slova, 1975), œuvre plus ambitieuse et plus engagée par les résonances sociales et politiques de son thème : une femme (Tchourikova), maire d'une grande ville, voit ses responsabilités municipales mettre en péril sa vie de famille. On a parfois trouvé dans ce film passionnant la marque d'un certain conformisme : il abonde pourtant en notations critiques sur la vie quotidienne et se situe dans une perspective délibérément féministe.
Après le Thème (Tema, 1979), qui rencontre des difficultés avec les responsables du cinéma et qui ne sera diffusé qu'à partir de 1986 (il obtiendra l'Ours d'or au festival de Berlin en 1987), Panfilov s'est voué à des sujets plus « littéraires » en adaptant deux pièces de théâtre : Valentina (id., 1981), d'après une pièce à succès d'Alexandre Vampilov, et Vassia (Vas'ja Železnova, 1982), d'après Gorki. C'est encore Gorki qu'il adapte en 1990 dans une nouvelle version — après celles de Poudovkine et de Donskoï — de la Mère, avec sa femme Inna Tchourikova dans le rôle-titre.
PANO.
Abrév. de panoramique (1).
PANORAMIQUE (1).
Mouvement de caméra où cette dernière tourne autour d'un axe. (Le plus souvent, il s'agit d'un panoramique horizontal, destiné par ex. à balayer le paysage ou à suivre les déplacements d'un acteur ou d'un véhicule). Par extension, effet visuel résultant de ce mouvement.
PANORAMIQUE (2).
Écran panoramique, expression vieillie mais beaucoup employée dans les années 50, après le succès du CinémaScope, pour désigner un écran offrant une image plus allongée que l'image à l'ancien format 1,37 × 1. Format panoramique, ou panoramique, format (2) conduisant, sans anamorphose, à une image plus allongée que l'image à l'ancien format 1,37 X 1. ( ÉCRAN, FORMAT, PROJECTION.)
PANRAMA.
Procédé cinématographique dû à l'architecte français Philippe Jaulmes, permettant de restituer sur l'écran l'image d'un objet avec le même écart angulaire que dans la perception directe, c'est-à-dire en respectant les impressions d'échelle de distance et de perspective. Le Panrama utilise au moment de la prise de vues un objectif de type « fish-eye » qui couvre à peu près comme l'œil humain un champ de 160 à 220 degrés et donne une image comportant une anamorphose sphérique. À la projection, l'image est restituée sans distorsion sur une coupole-écran hémisphérique à l'aide du « fish-eye » de prise de vues. Ce procédé, dont le brevet fut déposé en 1958, a été présenté à l'Exposition de Montréal en 1967 et expérimenté d'abord à Montpellier en 1969, puis à Paris en 1981.