Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
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FANTASTIQUE (cinéma). (suite)

Peu à peu, le fantastique italien va bifurquer vers le gothique : l'Effroyable Secret du Dr Hichcock (Freda, 1962), le Corps et le Fouet (Bava, 1963) ou Danse macabre (Danza macabra, Antonio Margheriti [CO S. Corbucci], 1965), histoires d'amour et de sang, stylisées comme un opéra et rehaussées souvent de couleurs chaudes et sensuelles. Vers 1970, le genre, comme tous les autres, perd ses structures traditionnelles, mais il n'en meurt pas et, au contraire, s'infiltre sournoisement dans des œuvres de cinéastes très originaux : Fellini, Ferreri.

Seuls quelques-uns, comme Dario Argento (Suspiria, 1977) ou Lucio Fulci (l'Enfer des Zombies [Zombi 2], 1979) continuent une tradition que le silence des Riccardo Freda ou Mario Bava a fortement ébranlée. Les films d'Argento ou de Fulci se réduisent souvent à un décoratif catalogue sadique et sanglant, image attristante d'un genre réduit à son iconographie la plus superficielle et vidé de sa substance.

Cependant, le fantastique, comme le mélodrame, est une notion très souple, qui a pu survivre à la disparition des genres pour insuffler sa vie un peu partout. Il y aura toujours des films où, tout à coup, le réel n'obéit plus à des lois rationnelles et se transforme : le fantastique, alors, prendra immédiatement sa place.

FANTONI (Sergio)

acteur italien (Rome 1930).

Pendant qu'il s'affirme comme un grand acteur de théâtre, sa carrière cinématographique ne lui donne guère de chances au-delà des rôles de beau gentilhomme : Paolo e Francesca (R. Matarazzo, 1950) ; Senso (L. Visconti, 1954) ; I delfini (F. Maselli, 1960). Avec le Commando traqué (G. Montaldo, 1961), il construit un personnage plus antipathique et convaincant. Il obtient ensuite un certain succès international dans Pas de lauriers pour les tueurs (M. Robson, 1963) ; l'Express du colonel Von Ryan (M. Robson, 1965) ; Qu'as-tu fait à la guerre, papa ? (B. Edwards, id.) ; Diaboliquement vôtre (J. Duvivier, 1967).

FARALDO (Claude)

cinéaste français (Paris 1936).

Il est un des très rares cinéastes français à revendiquer une origine prolétarienne. Tout en travaillant, il s'inscrit aux cours du soir chez René Simon et fait un peu de théâtre.

Il découvre le cinéma en 1965 et rencontre le public quelques années plus tard avec Bôf (1971), comédie provocante qui prend le contrepied de la tradition populiste et se nourrit de l'expérience de son auteur (il a été livreur de vin chez Nicolas) comme des courants libertaires de l'après-68. Deux ans plus tard, Themroc appartient à la même veine « énergumène » : c'est une fable (inspirée de la pièce Doux Métroglodytes, qu'il avait écrite en 1969) sur la révolte et le retour à la vie primitive d'un ouvrier très contemporain interprété par Michel Piccoli.

Après Tabarnac (reportage sur la tournée d'un groupe de rock québécois), il s'oriente vers des films de facture plus traditionnelle, qui s'appliquent à témoigner de l'écart culturel qui sépare les classes sociales.

Films :

la Jeune Morte (1965) ; Bôf (1971) ; Themroc (1973) ; Tabarnac (1975) ; les Fleurs du miel (1976) ; Deux Lions au soleil (1980) ; Flagrant Désir (1986), Merci pour le geste (2000).

FARIAS (Roberto)

cinéaste et producteur brésilien (Nova Friburgo, Rio de Janeiro, 1932).

Formé à l'école de la « chanchada », il débute dans la mise en scène par ce genre de comédie : Rico Ri à Toa (1957) ; No Mundo da Lua (1958) ; Um Candango na Belacap (1961). Il développe la ligne réaliste amorcée par Cidade Ameaçada (1960) dans le meilleur film qu'il ait donné à ce jour : l'Attaque du train postal (O Assalto ao Trem Pagador, 1962). Thriller efficace, mettant en scène des personnages populaires de la ville dessinés avec force, il est bien accueilli par un public plutôt réticent à l'égard du Cinema Novo, dont Farias devient un compagnon de route. Plus ambitieux, Selva Trágica (1964) prétend dénoncer l'exploitation dans les plantations de maté ; schématique, il ne satisfait ni la critique ni les spectateurs. Désormais, Farias cherche la formule à succès, d'abord du côté de la comédie, ensuite en bâtissant des films autour de vedettes de la chanson ou du sport. Devenu producteur important, il est nommé directeur général de Embrafilme (1974-1979) ; au cours de sa gestion, l'entreprise officielle gagne une place centrale dans la distribution et la production nationales. En 1981, il réalise un film politique controversé, Prá Frente Brasil et en 1987 Os Trapalhões no Auto da Compadecida. — Son frère Reginaldo Farias (Nova Friburgo 1938) débute comme acteur sous sa direction, puis passe à la mise en scène avec Os Paqueras (1969), qui inaugure le filon des « pornochanchadas » ; parmi ses réalisations ultérieures se détache le thriller Barra Pesada (1977).

FARID (Wahid)

chef opérateur égyptien (1919).

Sa formation technique (prise de vues et photographie) à Londres et Rome, il la complète en débutant aux studios Miṣr comme assistant cameraman en 1938. Chef opérateur depuis 1945, il travaille avec des cinéastes exigeants ou d'habiles fabricants comme Ḥasan al-Imam. Il signe les beaux noir et blanc de nombreux films de Abu-Sayf, dont : Raya ’ et Sakina (1953), la Jeunesse d'une femme (1956), le Caire 30 (1966) ; de Kamal al-Shaykh (la Maison no 13, 1952 ; l'Infidèle, 1965). Il travaille aussi pour Barakat (l'Appel du courlis, 1959 ; la Porte ouverte, 1963), qui lui confie la couleur du Fil fin (1971). Citons, en couleurs également, le curieux Empire de M (1972) de Ḥusayn Kamal.

FARKAS (Miklós Farkas, dit Nicolas)

chef opérateur et réalisateur français (Hongrie 1891 - New York, U.S., 1982).

Il travaille en Autriche puis en Allemagne, gagnant une grande notoriété comme opérateur. Pabst l'engage pour diriger en France la photographie de son Don Quichotte (1933) et il passe, ensuite, à la mise en scène : la Bataille (1934, avec Charles Boyer) ; Variétés (1935, avec Jean Gabin et Annabella) ; Port Arthur (1936, avec Danielle Darrieux et Charles Vanel). À la suite de quoi il devient producteur.

FARKAS (Zoltán)

chef monteur hongrois (Budapest 1913 - id. 1980).

Il devient rapidement un des meilleurs techniciens de sa génération. Tenté par la réalisation, il met en scène en 1957 l'Aventure à Gerolstein (Gerolsteini kaland), avant de se tourner définitivement vers le montage, talent qu'il a exercé sur une cinquantaine de films. Il a ainsi collaboré à de nombreuses œuvres importantes, et à partir de Cantate (Oldás és kötés, 1963), il a été le compagnon de route fidèle de Miklós Jancsó. Il a également monté certains films de Marta Mészáros et de Zsolt-Kézdi-Kovács.