FANTASTIQUE (cinéma). (suite)
Peu à peu, le fantastique italien va bifurquer vers le gothique : l'Effroyable Secret du Dr Hichcock (Freda, 1962), le Corps et le Fouet (Bava, 1963) ou Danse macabre (Danza macabra, Antonio Margheriti [CO S. Corbucci], 1965), histoires d'amour et de sang, stylisées comme un opéra et rehaussées souvent de couleurs chaudes et sensuelles. Vers 1970, le genre, comme tous les autres, perd ses structures traditionnelles, mais il n'en meurt pas et, au contraire, s'infiltre sournoisement dans des œuvres de cinéastes très originaux : Fellini, Ferreri.
Seuls quelques-uns, comme Dario Argento (Suspiria, 1977) ou Lucio Fulci (l'Enfer des Zombies [Zombi 2], 1979) continuent une tradition que le silence des Riccardo Freda ou Mario Bava a fortement ébranlée. Les films d'Argento ou de Fulci se réduisent souvent à un décoratif catalogue sadique et sanglant, image attristante d'un genre réduit à son iconographie la plus superficielle et vidé de sa substance.
Cependant, le fantastique, comme le mélodrame, est une notion très souple, qui a pu survivre à la disparition des genres pour insuffler sa vie un peu partout. Il y aura toujours des films où, tout à coup, le réel n'obéit plus à des lois rationnelles et se transforme : le fantastique, alors, prendra immédiatement sa place.