inventeur et industriel américain (Milan, Ohio, 1847 - West Orange, N. J., 1931).
Obligé de travailler dès l'âge de douze ans, il est notamment opérateur de télégraphe. Étudiant et expérimentant en dehors de ses heures de service, il prend son premier brevet neuf ans plus tard. (À la fin de sa vie, il en possédera plus de mille !) À partir de 1876, les ressources procurées par ses inventions dans le domaine de la transmission télégraphique lui permettent de se consacrer pleinement à la recherche. Il invente notamment le phonographe (1877) et la lampe électrique (1879). En 1887, il commence à s'intéresser à l'analyse et à la synthèse du mouvement, affectant à cette tâche son collaborateur Dickson. Pour assurer l'équidistance des images, Edison et Dickson ont recours à la pellicule Celluloïd encochée (1888) puis perforée (1889), et ils demandent à Eastman de leur en fournir des longueurs appréciables. (Les spécifications d'Edison — largeur du film, disposition des perforations, nombre de perforations par image — sont aujourd'hui encore celles du film 35 mm standard.) Après avoir essayé divers mécanismes d'avance intermittente, ils parviennent en 1891 au Kinetograph, la première véritable caméra de l'histoire du cinéma, et au Kinétoscope, appareil forain à défilement continu et à vision individuelle conçu pour exploiter les films du Kinetograph — Edison ne croit pas alors en l'avenir du projecteur. Commercialisé à partir de 1894, le Kinétoscope inspire de nombreux inventeurs, dont les frères Lumière. En 1896, pris de court par le succès du Cinématographe Lumière, Edison achète les droits du projecteur Armat, rebaptisé « Vitascope d'Edison », ce qui lui permet de devancer de quelques mois l'arrivée du Cinématographe dans les music-halls new-yorkais (première projection publique Edison le 23 avril 1896). La Edison Manufacturing Company crée un studio à New York et engage notamment Edwin S. Porter*, qui dirige pour elle quelques-uns des premiers films narratifs qui modernisent les conceptions du cinéma de l'époque – et sont d'immenses succès. Une longue guerre commerciale oppose Edison aux autres firmes américaines, et notamment à la Biograph, dont le projecteur a été mis au point par Dickson, qui l'a quitté en 1895, et par Lauste. Cette « guerre des brevets » s'achèvera par la constitution d'une alliance entre les principales firmes (Edison, Biograph, Vitagraph, Selig, Lubin, notamment, et Pathé), la Motion Picture Patents Company, connue sous le nom de Trust Edison, qui livrera aux indépendants une guerre farouche que, finalement elle perdra entre 1913 et 1918. C'est en 1918 que l'inventeur de la caméra et du film cessera toute activité cinématographique.