Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
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JACOB (Irène)

actrice française (Paris 1966).

Révélée par la Double Vie de Véronique, de Kieslowski (1991), elle tournera avec le même cinéaste la troisième partie de sa trilogie de 1994-1995 : Trois couleurs : rouge. On l'a vue dans l'intervalle dans la Prédiction (E. Riazanov, 1993) et deux films de Samy Pavel, la Passion Van Gogh (1992) et le Moulin de Daudet (1994).

JACOBINI (Maria)

actrice italienne (Rome 1890 - id. 1944).

À l'âge de vingt ans, alors qu'elle vient à peine de faire ses débuts au théâtre dans la compagnie Dondini, Maria Jacobini est engagée par la Film d'arte italiana (filiale italienne de Pathé). Dans ses deux premiers films (Lucrezia Borgia, Beatrice Cenci, 1910), le metteur en scène Gerolamo Lo Savio met en valeur un jeu mesuré assez éloigné des interprétations « convulsives » des autres divas du cinéma muet. La carrière de Maria Jacobini se développe au sein des principales sociétés de production de l'époque. Dans les années 20, la crise du cinéma italien la conduit à travailler en Allemagne, en Autriche, en France (Maman Colibri, J. Duvivier, 1930). Rentrée en Italie au début du parlant, elle poursuit à partir de 1931 — dans des rôles qui ne sont plus ceux de protagoniste — une carrière qui dure jusqu'en 1943. Dans une filmographie abondante (environ 90 films), on peut retenir des œuvres tournées sous la direction de Nino Oxila (Giovanna d'Arco, 1913), Ivo Illuminati (La raffica, 1915), Gennaro Righelli (Come le foglie, 1916 ; La regina del carbone, 1918), Mario Caserini (Sfinge, 1917), Augusto Genina (Addio, giovinezza ! 1918), Fedor Ozep (le Corps vivant, 1928). Dans les années 30, elle doit surtout à Righelli ses apparitions les plus convaincantes (La scala, 1931 ; Patatrac, 1931 ; Le educande di Saint Cyr, 1941 [re : 1939] ; Tempesta sul golfo, 1943).

JACOBS (Ken)

cinéaste expérimental américain (New York, N. Y., 1933).

Né dans le quartier juif de Brooklyn, il voit Entr'acte à 17 ans et se met à écrire des scénarios. En 1957, il filme Jack Smith en danseuse espagnole dans Saturday Afternoon Blood Sacrifice : TV Plug : Little Cobra Dance. Dans Little Stabs at Happiness (1959-1963) et surtout dans Blonde Cobra (id.) triomphent un esprit « baudelairien » (Mekas) et un climat bouffonnant qu'on ne retrouvera que chez Carmelo Bene. Jacobs tourne The Winter Footage (1964) ou The Sky Socialist (1965) en 8 mm et fonde en 1966 le cinéma-atelier Millennium. Avec Soft Rain (1968) et surtout Tom, Tom, the Piper's Son (1969), il donne sa marque au renouveau esthétique (dit « structurel ») du cinéma expérimental des années 70 : refilmage d'un film de 1905, ces deux heures de variations cinématographiques sur un thème sont un exemple d'analyse du cinéma par lui-même. Depuis 1965, année où il crée le New York Apparition Theatre, il fait aussi beaucoup de cinéma «  élargi  », utilisant surtout l'ombre chinoise et les effets de relief : A Good Night for the Movies (1975), The Doctor's Dream (1978). Depuis 1975, il explore les possibilités de ce qu'il a nommé « Nervous System Performance », travail sur les images induites par le ralenti de projection : cycle The Impossible (1979-1980), Bi-Temporal Vision : the Sea (1994), The Marriage of Heaven and Hell (1995), From Muybridge to Brooklyn Bridge (1996). Toujours sur des images de films des premiers temps, d'autres effets plastiques sont utilisés : cache (Keaton's Cops, 1991), dédoublement et inversion (The Georgetown Loop et Disorient Express, 1995).

JACOBS (Lewis)

historien, critique et cinéaste expérimental américain (Philadelphie, Pa., 1909).

Plasticien de formation, il devient très tôt un homme de cinéma complet : tout en travaillant à Hollywood comme scénariste, opérateur, monteur et producteur, il fait des films expérimentaux : Commercial Medley (1931), Sunday Beach ou Synchronization (1934), film abstrait fait avec J. Schillinger et M. E. Bute. En même temps, il crée avec D. Platt Experimental Cinema, première revue américaine consacrée à l'avant-garde internationale (1930-1934). En 1950, installé à New York, il réalise des films liés à l'art (A Sculptor Speaks, 1952 ; The Rise of Greek Art, 1960, etc.) et poursuit une double carrière d'enseignant (à l'université de New York) et d'historien-théoricien du cinéma.

JACOBSSON (Ulla)

actrice suédoise (Göteborg 1929 - Vienne, Autriche, 1982).

Fraîche et innocemment érotique, elle fait sensation dans un film assez anodin qu'elle porte au succès (Elle n'a dansé qu'un seul été, A. Mattson, 1951). Mais elle est bien plus exceptionnelle en jeune épouse bizarrement perverse dans Sourires d'une nuit d'été (I. Bergman, 1955). À partir de quoi on l'a vue en France, en Allemagne, en Grande-Bretagne ou aux États-Unis, sans que réellement elle puisse retrouver un rôle qui lui convienne. Elle eut néanmoins quelques courts instants dans les Héros de Télémark (A. Mann, 1965) et dans le Droit du plus fort (R. W. Fassbinder, 1975).

JACOBY (Georg)

cinéaste allemand (Mayence 1882 - Wiesbaden 1964).

Il débute dans le cinéma en 1914 et réalise quelques films destinés à soutenir l'effort de guerre de l'Allemagne. Son œuvre, abondante, comprend tout d'abord 45 films muets, dont l'Homme sans nom (Der Mann ohne Namen, film à épisodes, 1921), Quo vadis ? (CO : Gabriellino D'Annunzio, 1924), Mutterliebe (1929) et plus généralement des œuvres destinées à mettre en valeur les acteurs populaires de l'époque. Il continue dans cette voie dans les années 30, dirigeant notamment des films musicaux dont la vedette est le plus souvent Marika Rökk, son épouse. En 1940, c'est lui qui est choisi pour réaliser le premier film allemand en couleurs, Les femmes sont bien les meilleurs diplomates / la Belle Diplomate (Frauen sind doch bessere Diplomate, 1941), lequel, jugé inesthétique par Goebbels, ne sera jamais distribué... Après la guerre, il tourne encore quelques films, dont certains exploitent la popularité encore vivace de Marika Rökk.

JACOPETTI (Gualtiero)

cinéaste et scénariste italien (Barga 1919).

Journaliste et directeur d'actualités cinématographiques, il écrit le commentaire pour Nuits d'Europe (A. Blasetti, 1959) et collabore au scénario de Quelle joie de vivre ! (R. Clément, 1961). En collaboration avec Paolo Cavara et Franco Prosperi, il dirige en 1962 un documentaire retentissant : Mondo cane, astucieux collage de scènes à scandale qui obtient un succès mondial. En 1963, il signe La donna nel mondo, opération du même genre sur les femmes vues comme des monstres. Après Mondo cane no 2 (1963 ; CO : F. Prosperi, comme tous les titres qui suivent), il crée un hymne mystificateur à l'Afrique coloniale : Africa addio (1966), suivi par un faux documentaire sur l'esclavage, Addio zio Tom (1972). Il essaye d'exploiter encore la même formule usée dans Mondo candido (1975). Il a été marié à l'actrice Belinda Lee.