TRAVELLING MATTE (expression anglaise signifiant « cache mobile »).
Terme générique pour désigner l'ensemble des truquages par cache-contre-cache où le cache et le contre-cache sont générés à partir de l'image d'un personnage en mouvement (généralement filmé, à cette fin, sur fond bleu), ce qui permet d'insérer ce personnage à l'intérieur d'une image d'autre provenance. ( EFFETS SPÉCIAUX.)
TRAVERS (Travers John Heagerty, dit Henry)
acteur britannique (Berwick-on-Tweed, Irlande 1874 - Hollywood, Ca., 1965).
Pour beaucoup, il restera le délicieux ange gardien de seconde catégorie qui espère gagner ses ailes en sauvant du suicide James Stewart dans La vie est belle (F. Capra, 1946). Plus d'une fois, ce vétéran de la scène a joué les rondeurs bienveillantes depuis ses débuts au cinéma en 1933. Père ou grand-père gâteau (les Conquérants, M. Curtiz, 1939 ; la Grande Évasion/Haute Sierra, R. Walsh, 1941) ou curé attendrissant (les Cloches de Sainte-Marie, L. McCarey, 1945). Dans ce registre, la quintessence est sa création de brave provincial qui s'amuse à imaginer d'horribles machinations policières avec son voisin sans se douter que son propre beau-frère est un vrai criminel (l'Ombre d'un doute, A. Hitchcock, 1943). Il termine sa carrière en 1949.
TRAVOLTA (John)
acteur américain (Englewood, N. J., 1954).
On s'est beaucoup gaussé de ses allures de grand dadais dégingandé et de son inexpressivité. S'il est vrai que Grease (id., Randal Kleiser, 1978), le Temps d'une romance (Jane Wagner, id.) ou Urban Cowboy (id., J. Bridges, 1980) étaient des véhicules bien poussifs, on ne peut s'empêcher d'admirer ses talents de danseur dans la Fièvre du samedi soir (Saturday Night Fever, John Badham, 1977), qui fait de lui une idole de la jeunesse. Blow Out (id., B. De Palma, 1981) démontre qu'il peut bien jouer s'il est intelligemment dirigé. Il tourne ensuite Staying Alive (S. Stallone, 1983), Seconde Chance (Two of a Kind, John Herzfeld, id.), Perfect (James Bridges, 1985) et The Experts (Dave Thomas, 1988). Il obtient un certain succès dans l'anodine comédie de Amy Heckerling Allô, Maman, ici Bébé (1989) et ses suites (1990, 1993). Mais Travolta a d'autres ambitions, comme il l'a démontré dans un téléfilm de Robert Altman d'après Harold Pinter (Basements, 1990). C'est ainsi que, grossi, il fait une étonnante création de tueur imbécile, s'autoparodiant dans une mémorable séquence de discothèque, dans Pulp Fiction (Q. Tarantino, 1994) : son talent est ainsi salué par une nomination aux Oscars et un engagement par John Woo dans Broken Arrow (1995). Mais c'est dans un deuxième film pour le réalisateur chinois, Volte/Face (1997) que Travolta, à la fois flic et malfrat, se surpasse dans une performance électrisante. Désormais reconnu et apprécié, il confirme ses qualités dans She's so Lovely (id., Nick Cassavetes, id.) ou dans Mad City (id., Costa-Gavras, id.). En 1998, dans Primary Colors (M. Nichols), il est avec une certaine verve un candidat à la présidence des États-Unis victime de ses incartades féminines.
TRENKER (Alois Franz Trenker, dit Luis)
cinéaste italo-allemand (St-Ulrich, AUT, 1892 - Bolzano, Italie, 1990).
Diplômé en architecture puis guide de haute montagne, Trenker devient en 1920 le conseiller en matière d'alpinisme d'Arnold Fanck. Doté d'un physique athlétique et d'un visage volontaire, il se voit bientôt confier le rôle de protagoniste dans les films de Fanck (Der Berg des Schicksals, 1924 ; la Montagne sacrée, 1926 ; le Grand Saut, 1927 — dans ces deux derniers films, il a Leni Riefenstahl comme partenaire). Spécialisé dans les films de montagne et ayant acquis l'expérience cinématographique nécessaire, il passe à la réalisation en 1931, se mettant en scène lui-même dans Montagnes en flammes (Berge in Flammen, CO Karl Hartl, 1931), le Rebelle (Der Rebel, CO K. Bernhardt, 1932), Der verlorene Sohn (1934), l'Empereur de Californie (Der Kaiser von Kalifornien, 1936), le Défi (Der Berg ruft, 1937). Dans ces films, Trenker témoigne d'un talent qui ne sait pas toujours éviter la grandiloquence dans l'exaltation du courage ou du sens du devoir de ses protagonistes. En 1937, appelé en Italie, il dirige une des œuvres les plus rhétoriques de la cinématographie fasciste, Condottieri. Retourné en Allemagne, il continue à tourner des films dont l'intrigue se situe en montagne. Après la guerre, il poursuit sa carrière en alternant films de fiction (Barriera a settentrione, 1949 ; Il prigioniero della montagna/Flucht in die Dolomiten, 1955) et films documentaires.
TRESSLER (Georg)
cinéaste autrichien (Vienne 1917).
Assistant réalisateur dans les studios de Vienne peu avant la guerre, il dirige des courts métrages et des documentaires à partir de 1947. En Allemagne fédérale, il réalise les Demi-sel (Die Halbstarken, 1956), un film qui tranche résolument sur le cinéma allemand de l'époque par son réalisme. Sur un scénario de Will Tremper, un ancien journaliste (et futur cinéaste) dont certains travaux influenceront les jeunes cinéastes allemands, cette variation sur la délinquance juvénile à Berlin obtient un grand succès et lance les jeunes acteurs Karin Baal et Horst Buchholz. Tressler réalise ensuite une comédie, Terminus-l'amour (Endstation Liebe, 1957), sur un autre scénario de Tremper, puis des adaptations littéraires et un film d'aventures adapté d'un roman de B. Traven, les Mutins du Yorik (Das Totenschiff, 1959). Après avoir dirigé pour une société américaine The Magnificent Rebels (Schicksals-Sinfonie, 1961), il se tourne vers la télévision où il devient un spécialiste des téléfilms et des séries policières, ne revenant au cinéma qu'en 1964 pour une opérette filmée, et en 1966 (en Autriche) pour Der Weibsteufel.
TREVOR (Claire Wemlinger, dite Claire)
actrice américaine (Bensonhurst, N. Y., 1909 - Orange County, Ca., 2000).
Elle joue au théâtre dans les années 20, et, en 1932, tourne des courts métrages pour la Vitaphone (qui avait alors une section new-yorkaise). À partir de l'année suivante, elle incarne à Hollywood une série de « prostituées généreuses », qui culmine dans sa prestation de la Chevauchée fantastique (J. Ford, 1939). Sa tendance au mélodrame s'accentue ensuite, et elle décroche l'Oscar du second rôle pour Key Largo (J. Huston, 1948), où elle campe de façon aussi caricaturale que conventionnelle une chanteuse déchue. Parmi ses nombreux autres films citons : Black Sheep (A. Dwan, 1935), Rue sans issue (W. Wyler, 1937), le Mystérieux docteur Clitterhouse (A. Litvak, 1938), l'Escadron noir (R. Walsh, 1940), Texas (id., G. Marshall, 1941), Franc Jeu (J. Conway, id.), Adieu ma belle (E. Dmytryk, 1944), Né pour tuer (R. Wise, 1947), Écrit dans le ciel (W. Wellman, 1954), l'Homme qui n'a pas d'étoile (K. Vidor, 1955), la Fureur d'aimer (I. Rapper, 1958), Quinze Jours ailleurs (V. Minnelli, 1962), Comment tuer votre femme (R. Quine, 1965), Kiss Me Goodbye (R. Mulligan, 1982).