Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
L

LINDTBERG (Léopold) (suite)

Films :

Jä-soo (CO W. Lesch, 1935) ; Fusilier Wipf (CO Paul Hubschmid, 1938) ; Brigadier Studer (Wachtmeister Studer, 1939) ; les Lettres d'amour mal employées (Die missbrauchten Liebesbriefe, 1941) ; Der Schuss von der Kanzel (1942) ; Marie-Louise (1944) ; la Dernière Chance (Die letzte Chance, 1945) ; le Règne de Matto (Matto regiert, 1947) ; Swiss Tour (1949) ; Quatre dans une jeep (Die vier im Jeep, 1951) ; Notre village / le Village près du ciel (Unser Dorf, 1952) ; la Fille de la tempête (Daughter of the Storm, 1954).

LING ZIFENG

cinéaste chinois (Pékin 1917 - id. 1999).

Il étudie la peinture et la sculpture à Pékin, puis l'art dramatique à Nankin. Pendant la guerre sino-japonaise, il rejoint la base communiste de Yan'an et fait partie du groupe cinéma envoyé en Mandchourie après le départ des Japonais. Son film Filles de Chine (Zhonghua ernü, co-Zhai Qiang, 1949) est l'un des tout premiers films de la Chine nouvelle. Il réalise ensuite Chant des bergers du Nord-Shaanxi (Shaanbei mu ge, 1951) et Vendetta dans le Qinghai (Jin ying tan, 1953). Il faut aussi citer la Mère (Muqin, 1956), la Chronique du drapeau rouge (Hongqi pu, 1960), Yang Naiwu et Xiao Baicai (id., 1962), dont il est le directeur artistique, les Aigles de la steppe (Caiyuan xiong ying, co-Dong Kena, 1964). Après l'interruption de la révolution culturelle, il réalise Li Siguang (id., 1979), dont le personnage est interprété par Sun Daolin. En 1982, il recrée l'atmosphère du Pékin de son enfance dans le Pousse-pousse (Luotuo Xiangzi, d'après le roman de Laoshe. En 1984, il réalise la Ville frontière (Bian cheng, 1984) d'après une nouvelle de Shen Congwen. C'est de nouveau à Pékin qu'est situé Chun Tao (id., 1987), interprété par Liu Xiaoqing. Son dernier film, Rides sur les eaux dormantes (Kuang, 1992), est une belle adaptation du roman de Li Jieren. Dans ses premiers films, Li Zifeng était militant, ce qui ne l'empêchait pas de se montrer chaleureux. Au fil des années, il a atteint une sorte de sérénité sans rien perdre de son enthousiasme ni de sa sensibilité.

LION (Margo)

actrice française (Constantinople [auj. Istanbul] 1899 - Paris 1989).

Chanteuse à Berlin dès 1921, son originalité éclate très vite à l'écran : l'Opéra de quat'sous (dans sa VF, G. W. Pabst, 1931). Elle collabore avec F. Holl̈ander dans les cabarets berlinois et tourne dans des productions de la UFA. Ayant quitté l'Allemagne pour la France en 1933, elle va retrouver Pabst (Du haut en bas, 1933), connaître Duvivier (la Bandera, 1935), Carné (Jenny, 1936) et surtout Chenal (l'Homme de nulle part, 1937 ; l'Alibi, id. ; l'Affaire Lafarge, 1938). En quelques répliques, elle campe son trouble personnage de Claudine à l'école (S. de Poligny, 1938). Mais son jeu, très élaboré et apparemment détaché (Martin Roumagnac, G. Lacombe, 1946), a souvent effrayé les producteurs. On la retrouve dans des rôles secondaires notamment avec R. Siodmak (le Grand Jeu, 1954, Katia, 1960), J. Demy (Lola, 1961), G. Franju (la Faute de l'abbé Mouret, 1970).

LIOUBCHINE (Stanislav) [Stanislav Andreevič Ljubšin]

acteur soviétique (Moscou 1933).

Après ses études théâtrales à l'école Chtchepkine de Moscou, qu'il achève en 1959, il se fait connaître sur scène et aborde timidement le cinéma en 1963 (il obtient néanmoins d'emblée l'un des rôles principaux de J'ai vingt ans de Khoutsiev en 1965 et campe un des personnages marquants de la tétralogie de Vladimir Bassov : ‘ le Bouclier et le Glaive ’ [Ščit i meč], 1967). Ce n'est qu'au cours des années 70 qu'il s'impose comme un comédien sobre, charmeur s'il le faut, doté d'une force intérieure qui apparaît à la fois sérieuse et convaincue : À bâtons rompus (V. Choukchine, 1972) ; Monologue (I. Averbakh, id.) ; ‘ Xenia, la femme aimée de Fédor ’ (Ksenija, ljubimaja žena Fëdora, Vitali Melnikov, 1974) ; La parole est à la défense (V. Abdrachitov, 1976) ; la Steppe (S. Bondartchouk, 1977) ; Cinq Soirées (N. Mikhalkov, 1978), où, face à Lioudmila Gourtchenko, il campe un admirable Iline ; le Thème (G. Panfilov, 1979) ; Kin-dza-dza (G. Daniela, 1987) ; ‘ Une époque révolue ’ (Kanuvšee vremja, Solomon Chouster, 1990). Il a signé en collaboration avec Guerman Lavrov en 1977 un film curieux : ‘ Appelle-moi vers les clairs lointains ’ (Pozovi menja v dol ’ svetluju), qu'il interprète également.

LIPMAN (Jerzy)

chef opérateur polonais (Brest-Litovsk, Pologne [auj. Brest, URSS], 1922 - Londres, G. -B., 1983).

Diplômé de l'École de cinéma de Łódź en 1952, il est l'un des plus connus parmi les chefs opérateurs polonais, car il a mis son talent au service de cinéastes comme Andrzej Wajda ou Roman Polanski. Avec un style très personnel, il a dirigé la photo de nombreux films dont : Generation (A. Wajda, 1954) ; l'Ombre (J. Kawalerowicz, 1956) ; Kanal (Wajda, 1957) ; le Huitième Jour de la semaine (A. Ford, 1958) ; Lotna (Wajda, 1959) ; l'Amour à vingt ans (sketch de Wajda, 1962) ; le Couteau dans l'eau (R. Polanski, id.) ; Cendres (Wajda, 1965) ; Messire Wolodyjowski (J. Hoffman, 1969) ; Un pigeon mort dans Beethovenstrasse (S. Fuller, ALL, 1972) ; The Martyrs (Ford, ALL, ISR, 1975).

LIPSTEIN (Harold)

chef opérateur américain.

Fidèle à la MGM, où il fait ses débuts de chef opérateur sur Embuscade (S. Wood, 1950), il y collabore notamment avec Stanley Donen (Fearless Fagan, 1952), John Sturges (Fast Company, 1953) et André De Toth (Chasse au gang, 1954). Après avoir travaillé à plusieurs westerns chez Universal, il « éclaire » les Aventures de Hadji (Don Weis, id., avec le concours du célèbre photographe George Hoyningen-Huene), puis la Blonde ou la Rousse (G. Sidney, 1957), Damn Yankees (S. Donen et G. Abbott, 1958) et les Liaisons coupables (G. Cukor, 1962). Il conclut sa carrière sur des films de guerre et d'action comme L'enfer est pour les héros (D. Siegel, 1962), l'Express du colonel von Ryan (M. Robson, 1965) et Les tueurs sont lâchés (Assignment to Kill, Sheldon Reynolds, 1969 ; 1966).

LISI (Virna Pieralisi, dite Virna)

actrice italienne (Ancône 1937).

Elle débute très jeune dans le film de chansons... E Napoli canta, d'Armando Grottini (1953). Après quelques rôles mineurs dans des mélodrames, elle s'affirme comme protagoniste de la Femme du jour (F. Maselli, 1957). Sa chevelure blonde et son sourire captivant se retrouvent dans de nombreuses comédies et films de tout genre. Quine exploite au mieux sa beauté glacée dans sa comédie misogyne Comment tuer votre femme (1965), qui lance l'actrice dans une carrière internationale assez fluctuante : la 25e Heure (H. Verneuil, 1966) ; Arabella (M. Bolognini, 1967) ; le Secret de Santa Vittoria (S. Kramer, 1969) ; le Temps des loups (S. Gobbi, id.) ; Un beau monstre (id., 1970) ; Barbe-Bleue (E. Dmytryk, 1972) ; le Serpent (Verneuil, 1973). Alberto Lattuada la relance avec la Cigale (1980), dans un rôle de chanteuse et patronne de bistrot vulgaire et vieillie, qui vaut à l'actrice plusieurs prix d'interprétation. En 1989, elle interprète l'épouse vieillissante de Michel Serrault dans Joyeux Noël, bonne année (L. Comencini, 1989). Son rôle dans la Reine Margot (P. Chéreau, 1994) lui vaut le prix d'interprétation féminine au Festival de Cannes.