CLIFTON (Elmer)
acteur et cinéaste américain (Chicago, Ill., 1890 - Los Angeles, Ca., 1949).
Venu du théâtre, il tient des rôles importants, Phil Stoneman dans Naissance d'une nation et le Rhapsode dans Intolérance, et c'est Griffith qui l'initie à la mise en scène. Il dirige Clara Bow et Dorothy Gish dans plusieurs films, mais le parlant le relègue dans d'obscures séries B (notamment avec Buck Jones) et des sérials. En 1949, il commence le tournage de Avant de t'aimer (Not Wanted, avec Ida Lupino) : il est frappé d'une crise cardiaque dès le premier jour. Ida Lupino dirige le film, mais maintient son nom comme réalisateur au générique.
CLINE (Edward Francis Cline, dit Eddie)
cinéaste américain (Kenosha, Wis., 1892 - Los Angeles, Ca., 1961).
Formé à l'école de Mack Sennett, efficace, précis, et sachant servir les intentions de ses acteurs, il coréalise de 1920 à 1923 une vingtaine de courts métrages avec Buster Keaton, dont Malec chez les Indiens (The Paleface, 1921) et les Flics (Cops, id.), ainsi que les Trois Âges (The Three Ages, 1923). Après l'arrivée du parlant, il dirige les meilleurs films de W. C. Fields : Folies olympiques (Million Dollar Legs, 1932), Mon petit poussin chéri (My Little Chickadee, 1940), Mines de rien (The Bank Dick, id.) et Passez muscade (Never Give a Sucker an Even Break, 1941). Il réalise son dernier film en 1948.
CLIVE (Colin Glennie Clive Greig, dit Colin)
acteur anglais (Paramé [auj. Saint-Malo], France, 1898 - Los Angeles, Ca., 1937).
Déjà connu à la scène, il gagne Hollywood pour porter à l'écran une pièce à succès : Journey's End (J. Whale, 1930). Le même James Whale lui offre son rôle le plus marquant, celui du baron prométhéen dans Frankenstein (1931) puis dans la Fiancée de Frankenstein (1935). Son élégance ascétique et son regard fiévreux font encore merveille dans le rôle du pianiste aux mains greffées des Mains d'Orlac (Mad Love, K. Freund, 1935). Un autre de ses grands rôles est, dix ans avant Orson Welles, celui de Rochester dans la version Monogram de Jane Eyre (W. -C. Cabanne, 1934).
CLOCHE (Maurice)
cinéaste français (Commercy 1907 - Bordeaux 1990).
Il fait ses débuts à l'écran en 1933 comme comédien : le Grillon du foyer (R. Boudrioz, 1933), Cessez le feu (J. de Baroncelli, 1934), puis devient directeur artistique : l'Homme à l'oreille cassée (Boudrioz, 1935) et réalisateur de courts métrages artistiques et documentaires (Versailles, le Mont Saint-Michel, etc.). Ses débuts dans la mise en scène datent de 1937 : il réalise Ces dames aux chapeaux verts, avec Marguerite Moreno, puis le Petit Chose (1938), avec Robert Lynen et Arletty. Après la guerre, sa carrière est une alternance de films édifiants : Monsieur Vincent (1947) avec Pierre Fresnay, qui reste son film le plus connu, Docteur Laennec (1949) avec Pierre Blanchar, Moineaux de Paris (1953), avec les Petits Chanteurs à la croix de bois ; polissons : la Cage aux filles (1949), Nuits andalouses (1954), Prisons de femmes (1958), Touchez pas aux blondes (1960) ; mélodramatiques : il réalise ainsi en 1950 puis en 1964 deux versions de la Porteuse de pain. Après une tentative du côté du policier de série B (Coplan agent secret F X 18 en 1964 et Baraka sur X 13 en 1966), sa fin de carrière se place encore sous le signe de la religion : Mais toi, tu es Pierre (1973).
CLOEREC (René)
musicien français (Paris 1911 - 1995).
Premier prix de piano à l'École normale de musique de Paris en 1928. Il dirige des orchestres de music-hall et écrit des chansons, en collaboration avec Raymond Asso, dont certaines sont créées par Édith Piaf. Il écrit sa première partition de film à la demande de Claude Autant-Lara, dont il deviendra le collaborateur attitré. Sa musique est caractéristique de la conception la plus aristocratique que l'on se faisait de la musique de film dans les années 40 et 50 : lyrique, mais discrète, pratiquant le leitmotiv pour symboliser un personnage ou un climat, utilisant par ailleurs l'orchestre symphonique de la manière la plus traditionnelle. Principales partitions cinématographiques : la Cage aux rossignols (J. Dréville, 1945), le Père tranquille (R. Clément, 1946), Copie conforme (Dréville, 1947), les Casse-Pieds (id., 1948), Dieu a besoin des hommes (J. Delannoy, 1950), les Aristocrates (D. de La Patellière, 1955). Et aussi les films de Claude Autant-Lara : Douce (1943), Sylvie et le fantôme (1946), Occupe-toi d'Amélie (1949), l'Auberge Rouge (1951), le Blé en herbe (1954), le Rouge et le Noir (1954), Marguerite de la nuit (1956), la Traversée de Paris (id.), la Jument verte (1959), les Régates de San Francisco (1960), le Meurtrier (1963).
CLOONEY (George)
acteur américain (Lexington, Ky., 1961).
Rarement un acteur de série télévisée aura réussi avec un tel éclat son passage au grand écran. Une indéniable séduction, un physique avantageux et un vrai talent d'acteur l'ont certainement aidé. Mais il aurait pu se contenter d'endosser la tenue de Batman et Robin (J. Schumacher, 1997). Or, Clooney semble sélectionner ses rôles et ses réalisateurs avec un doigté de plus en plus sûr. Après une composition solide dans la Ligne rouge (T. Malick, 1998), il fut encore plus à son aise, dans un registre léger, en malfrat de charme traqué par une vamp policewoman (À toute épreuve, S. Soderbergh, id.) ou en nouvel Ulysse, bagnard évadé, arpentant le sud des États-Unis et se tirant des pires situations par son sourire et son art de la parole (O Brother, J. Coen, 2000), une interprétation à la fois fine et haute en couleur qui lui a valu une large reconnaissance critique.
CLOQUET (Ghislain)
chef opérateur belge (Anvers 1924 - Montainville, France, 1981).
Après des études à l'ENPC de Vaugirard puis à l'IDHEC, il est, de 1947 à 1958, assistant opérateur, tout en photographiant de nombreux courts métrages de Paul Paviot, Robert Hessens ou Alain Resnais. Il débute dans le long métrage avec Un amour de poche (P. Kast, 1957) et il est remarqué pour sa photographie du Trou (J. Becker, 1960). Après le Feu follet (L. Malle, 1963) et Mickey One (A. Penn, 1965), la productrice Mag Bodard lui propose de signer les images de Jacques Demy (les Demoiselles de Rochefort, 1967 ; Peau d'Âne, 1970), Robert Bresson (Au hasard Balthazar, 1966 ; Mouchette, 1967 ; Une femme douce, 1969), Michel Deville (Benjamin, 1968), Jacques Doniol-Valcroze (la Maison des Bories, 1970) et André Delvaux (Un soir un train, 1968 ; Rendez-vous à Bray, 1971). Il a éclairé, depuis, Belle (Delvaux, 1973), Nathalie Granger (Marguerite Duras, id.), Guerre et Amour (W. Allen, 1975), Tess (R. Polanski, 1979), Chère Inconnue (M. Misrahi, 1980) et Georgia (A. Penn, 1981). Il demeure un des directeurs de la photographie les plus importants du cinéma français contemporain, signant des images raffinées, en accord avec les personnalités très marquées qui ont fait appel à sa collaboration. Son rayonnement s'étendit à l'enseignement et il influença plusieurs des meilleurs chefs opérateurs actuels, tel Bruno Nuytten.